Les autorités de la transition ont fixé la durée de la transition à deux ans, contredisant la volonté de la Cédéao.
Au Mali, les autorités militaires ont fixé à deux ans la durée de la transition, “à compter du 26 mars” dernier. L’information a été donnée lundi soir, le 6 juin, par le porte-parole du gouvernement, le colonel major Abdoulaye Coulibaly, qui lisait à la télévision nationale un décret signé par le colonel Assimi Goïta. Une décision prise 48 heures après le sommet de la Cédéao tenu à Accra au Ghana. Bamako officialise donc la durée de la transition alors qu’aucun compromis n’a été trouvé avec l’institution sous-régionale qui a d’ailleurs rejeté cette durée de deux ans.
Contradiction avec la Cédéao
Selon Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, la prolongation de la transition malienne de 24 mois a été validée par la Cédéao en marge du sommet. Mais sa déclaration contredit celle de la Cédéao qui a rejeté cette durée et rappelé qu’elle souhaitait une transition de 16 mois.
“Les autorités de la transition de la refondation du Mali ont pris leur responsabilité, leur courage et ont tenu ce que veut la population en majorité”, réagit Allaye Bocoum de la Convention pour le Mali, qui soutient les autorités militaires. Il parle d’une “décision souveraine”, mettant en avant “cette population qui ne cesse de se mobiliser pour réclamer que le Mali retrouve sa souveraineté, sa dignité et son honneur”. Et Allaye Bocoum de dénoncer “les tergiversations de l’organisation sous-régionale qui, depuis le mois de mars dernier, a fait miroiter la levée des sanctions”.
Situation plus clair début juillet ?
Hamidou Doumbia, du parti Yelema, regrette de son côté le manque de consensus autour de ce décret présidentiel. Celui-ci affirme que sa formation politique n’a pas été associée à cette prise de décision et ne cache pas ses inquiétudes. “Nos populations souffrent. Tous les Maliens attendent que l’embargo soit levé et que les autorités maliennes de la transition et la Cédéao s’entendent”, insiste-il. “Mais s’il y a, comme on semble le dire, des contradictions, cela nous inquiète par rapport aux décisions futures qui seront prises lors du prochain sommet de l’organisation sous-régionale, prévu le 3 juillet.”
Cette contradiction entre les déclarations des autorités maliennes et celles de la Cédéao sur la durée de la transition pourrait cependant avoir des effets positifs selon certains. “En agissant de cette façon, le gouvernement de transition oblige la Cédéao a poussé ses derniers pions”, estime Alexis Kalembry, directeur de publication à Mali Tribunes. “L’avantage de cette publication est qu’au moins, on sera fixé sur comment on sera traité et quels seront nos liens futurs avec la Cédéao.”
De plus en plus, la question sur l’avenir du Mali au sein de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest revient dans le débat. Le sommet ordinaire de l’organisation sous-régionale du mois prochain en dira peut-être plus.
- Auteur Mahamadou Kane
YELEMA voulait qu’il soit concerté avant la prise du décret, pour quelle raison ? Hé les nouveaux politiciens…
Hier le yelema supportait ces putschistes. Ils n’ont pas compris toute dictature militaire doit être combattue à tout moment dans le temps et dans l’espace.
Heureusement que la cedeao est la pour freiner ces puschstes fuyards barricader a koulouba.
Allaye Bocoum a raison et Hamidou Doumbia du Yelema peut prendre Moussa Joseph Mara avec lui pour aller rejoindre Karim Keita et Hubert Coulibaly a Abidjan, aucun Malien n’a besoin d’eux!
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