Destruction du hameau de Toukamankan en 2016 : L’affaire devant la Cour de justice de la Cedeao

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Cour de Justice de la Communauté CEDEAO
Cour de justice de la CEDEAO

Les avocats des familles Baradji, Fofana et Dianka étaient face à la presse le lundi 23 avril dans la salle de conférence de la Radio Kayira pour informer l’opinion sur la destruction et l’incendie du hameau de Toukamankan dans le cercle de Bafoulabé. C’était sous l’égide des Maîtres Mariam Diawara et Issa Coulibaly et en présence de nombreuses victimes.

Le 18 janvier 2016, le hameau Toukamankan a été  détruit et incendié par les forces de l’ordre suite à l’application de l’arrêt n°67 de la Cour d’appel de Kayes en date du 25 septembre 2013. Lequel a été appliqué par Maître Amady Diallo huissier de justice à Kayes, car il concernait l’expulsion d’un champ à  Damadi. Depuis, toutes les   démarches des victimes auprès des autorités judiciaires et politiques se sont révélées vaines.  C’est pourquoi, par l’intermédiaire de leurs avocats, elles ont décidé de saisir la Cour de justice et de la Communauté économique de développement ouest africaine, a déclaré Me Mariam Diawara. Transportée à la Cour d’appel de  Bamako, l’affaire était hier devant cette juridiction. Selon Maître Diawara, malgré la lettre du maire de Diakon qui stipule que l’endroit démoli est différent de l’endroit visé par l’arrêt, l’Etat malien n’a dédaigné rien faire pour les victimes, déplore-t-elle.

« Une décision de justice ne vaut que lorsqu’elle est bien exécutée », renchérit Maître Issa Coulibaly. Mais dans le cas d’espèce, précise-t-il, la décision qui  a été exécutée par un huissier de Kayes est une bavure judiciaire. Parce que tout simplement il ne  s’est pas rendu sur le lieu indiqué. Il est allé ailleurs à Toukamankan avec l’appui des gendarmes et des machines , détruire tout ce qu’il a trouvé dans le hameau. Depuis, toutes les familles se retrouvent dehors. Selon le professionnel du droit, ce sont les autorités maliennes qui devraient se saisir du dossier. Cela n’a pas été fait, malgré les cris d’alarme lancés par les victimes, a-t-il déploré. C’est ce qui avait motivé la démarche des avocats vers les tribunaux maliens et enfin vers la Cedeao. La  décision de justice a été mal exécutée, a-t-il conclu.

Approché lundi dernier, Maitre Amady Diallo, huissier de justice à Kayes  s’est refusé de tout commentaire.  « Le dossier est cependant devant le tribunal. Je m’abstiens de me prononcer sur l’affaire» a-t-il précisé.

Abdrahamane Sissoko

 

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