Des chefs d’Etat de la CEDEAO à Bamako hier : Une manifestation des pro-CNRDRE à l’aéroport fait « capoter » la rencontre

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Après les ministres des Affaires étrangères et les chefs d’état major de la CEDEAO présents en ce moment à Bamako,  c’est  hier qu’on attendait les Chefs d’Etat de ce bloc sous- régional pour engager des discussions franches et sincères avec la junte au pouvoir. Mais bien avant l’arrivée de ces derniers, une marche des partisans du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) à l’aéroport a contraint les dirigeants ouest- africains à renoncer à effectuer le déplacement pour Bamako. Cette rencontre est donc reportée pour une date ultérieure.

 

Hier, c’était un aéroport de Bamako- Sénou surchauffé qui attendait la délégation des Chefs d’Etat de la CEDEAO qui devrait rencontrer le chef de la junte, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, pour lui signifier la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel, selon le communiqué final de la rencontre des Chefs d’état de cette organisation panafricaine tenue le 27 mars 2012 dans la capitale économique ivoirienne. Malheureusement pour le Mali, c’est une foule déchaînée, en majorité composée de  jeunes gens, qui avait envahi l’aéroport pour scander des messages hostiles à la venue de ces dirigeants à Bamako. Dans leur fureur, ces jeunes sont parvenus à franchir le portail qui donne accès à la piste d’atterrissage pour se retrouver sur une partie du tarmac de l’aérogare.

La présence de ces jeunes a été très mal appréciée par le ministre ivoirien de l’Intégration africaine qui s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes ici pour une médiation afin d’aider nos frères du Mali. Donc nous ne pouvons pas accepter que déjà, l’on nous parle de maintien de ce comité. Nous ne pouvons pas accepter cela. S’il persiste sur leur position, le Président en exercice de la CEDEAO (Alassane Dramane Ouattara : NDLR) ne descendra pas à Bamako ». Cette décision a été proposée par  les ministres présents ici à Bamako en accord avec les Chefs d’Etat major présents ici même. Nous ne pouvons pas accepter que nos Chefs d’Etat se trouvent dans un tel bourbier. Nous refusons… »

L’arrivée du Capitaine Sanogo à l’aéroport a permis de dénouer la situation car il a fait savoir aux manifestants qu’ils ne doivent pas lui compliquer la tâche. Aussi les a-t-il  priés de bien vouloir se retirer de la piste. Des propos  qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd car dans les secondes qui ont suivi, les manifestants se sont retirés de la piste pour aller se regrouper devant l’aéroport, mais tout en continuant de scander leur slogan qui n’était autre qu’une question à l’endroit des Chefs d’Etat de la CEDEAO relative au choix entre ATT et le Mali. Bien avant cela, sentant l’hostilité des manifestants, certains ministres ont préféré avertir leurs Présidents de la République pour surseoir à ce voyage sur Bamako. Toute chose qui a obtenu gain de cause car ladite rencontre été annulée et reportée à une date ultérieure.

Selon un communiqué de la Présidence ivoirienne, les Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu, ce jeudi 29 Mars à Abidjan, une « réunion d’urgence » sur la situation au Mali après que leurs avions aient été empêchés le même jour d’atterrir à Bamako par des manifestations favorables à la junte au pouvoir. Selon des sources proches de la Présidence ivoirienne, l’avion du Président Alassane Dramane  Ouattara (ADO), qui a quitté Abidjan dans la matinée pour Bamako, a été obligé de rebrousser chemin, compte tenu de la situation qui prévaut à l’aéroport de Bamako. Dans la foulée, le Président ADO, qui est également Président en exercice de la CEDEAO, a convoqué, dans l’après-midi à l’aéroport d’Abidjan, une « réunion d’urgence » avec ses pairs de la sous-région.

Paul N’guessan

 

 

 

 

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