Le débat sur la prolongation de la transition est semble-t-il définitivement clos. En tout cas, c’est le moins que l’on puisse dire au vu de la teneur du décret fixant celle-ci à deux ans à compter du 26 mars 2022. Ce qui n’est pas sans rappeler l’affirmation du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, devant le Conseil national de transition. Péremptoire, il disait que le gouvernement déroulera son programme dans un délai incompressible de 24 mois.
Cette décision des autorités maliennes intervient 48 heures seulement après les conclusions du sommet des chefs d’Etat de la Cédéao qui s’est tenu le 4 juin dernier à Accra au Ghana, lequel était pourtant considéré comme le sommet de tous les espoirs, vu l’architecture des rencontres, notamment celle des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa), le métronome des sanctions économiques et financières imposées à notre pays. Selon les observateurs les plus avertis, toutes les pièces du puzzle étaient présentes pour une éventuelle levée des sanctions contre un peuple déjà meurtri par une crise multidimensionnelle depuis plus d’une décennie. Malheureusement, la montagne a accouché d’une toute petite souris car, contre toute attente, les chefs d’Etat ont pris la décision de maintenir les sanctions contre le Mali.
N’ayant plus d’autre option que de s’assumer face à l’hésitation et aux crise d’humeur et d’émotion des chefs d’Etat de l’institution sous régionale, le gouvernement malien a pris la décision, advienne que pourra, de fixer le délai de la transition à 24 mois à compter du 26 mars dernier, à travers un décret dont le contenu a été livré sur la chaine nationale par le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga. Malgré tout, le Mali doit avancer. Ainsi, dans un communiqué, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) dit prendre acte de cette décision des autorités maliennes. Aussi, elle regrette que cette décision intervienne au moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus autour du délai de la transition. Le communiqué précise que, néanmoins, le Médiateur de la Cédéao poursuivra les échanges avec les autorités du Mali en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable de transition permettant d’assurer un soutien de l’institution sous régionale pour l’organisation des futures élections. Boubacar PAÏTAO