Crise politique au Mali : La Cedeao à la rescousse

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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est au chevet du Mali pour aider à apaiser la situation suite aux rassemblements pour demander la démission du président Ibrahim Boubacar Kéita, les 5 et 19 juin 2020.

 Conduite par Kalla Ankourao, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur de la République du Niger, président du Conseil des ministres de la Cedeao, la délégation arrivée à Bamako, le 18 juin comprenait Ally Coulibaly, ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire et Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria.  Jean Claude Kassi Brou et Francis Behanzin, respectivement Président de la Commission et Commissaire des Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Cedeao, ont également participé à la mission.

Elle a rencontré le président IBK, le premier ministre, Dr Boubou Cissé, les représentants du Mouvement du 5 juin,  l’imam Mahmoud Dicko et sa délégation, la majorité présidentielle au parlement, le Cadre d’actions, de médiation et de veille des confessions religieuses et des organisations de la société civile, le Réseau des femmes parlementaires, la Convergence des forces républicaines et une délégation d’ambassadeurs accrédités à Bamako (Union européenne, la France, les Etats-Unis d’Amérique). Il en est issu une série de recommandations pour une sortie de crise juste, légale et équitable.

La mission note que l’Arrêt rendu par la Cour constitutionnelle dans le cadre du contentieux des dernières élections législatives est à la base de la crispation sociopolitique actuelle.  Elle invite donc le gouvernement de la République du Mali à reconsidérer les résultats de toutes les circonscriptions ayant fait l’objet de révision par l’Arrêt de la Cour constitutionnelle, en y organisant de nouvelles élections partielles. Et de mettre en place un gouvernement d’union nationale avec comme mission de mettre en œuvre les recommandations du Dialogue national inclusif. La mission de la Cedeao a recommandé l’organisation des réformes institutionnelles et constitutionnelles prenant en compte la révision de la Cour constitutionnelle et la relecture du code électoral. Enfin, la mission a recommandé l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le respect des institutions de la République et l’accession au pouvoir rien que par les voies constitutionnelles.

La Cedeao, tout en invitant les parties prenantes à privilégier le dialogue et la concertation comme mode de règlement des différends, s’est dit disposée à se porter garante du respect des décisions et recommandations afin de trouver une issue à la crise qui préserve la paix et la stabilité du Mali et de la sous-région.

Amidou KEITA

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