Crise institutionnelle et politique : Pourquoi la cedeao veut envahir le Mali

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Plusieurs responsables politiques et opérateurs économiques ont trouvé dans le Mali de ces deux dernières décennies un pays corrompu et un Etat faible propice à certaines activités hautement lucratives. D’où leur volonté de contrer le changement.

Lors du dernier sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest tenu le jeudi 3 mai à Dakar, la Cedeao semble avoir renoncé à décider unilatéralement de l’envoi de ses troupes en attente (pour ne pas dire au chômage) au Mali pour sécuriser les organes de la transition. Le syndicat des décideurs reconnait qu’il faut au préalable avoir la demande et l’autorisation du gouvernement. Tenant beaucoup à cette intervention, les autorités peuvent bientôt en faire la demande et obtenir avec empressement l’accord de l’organisation. Pourquoi la cedeao tient-elle au plus tôt à envahir le Mali notamment Bamako ? Les raisons sont multiples et n’ont rien de philantrophiques.

Il n’est un secret pour personne que de nombreux responsables de la classe politique malienne ont tissé, au fil des ans, des relations avec leurs homologues dans la sous-région et en occident. Des réseaux se sont ainsi solidement implantés dans les milieux d’affaires (économie, industrie, commerce et haute finance). L’implantation récente mais progressive de « sectes » à l’image de la franc-maçonnerie et des fameuses « chambres » a favorisé le développement des relations entre opérateurs économiques dans tous les secteurs de production.

Après sa prise du pouvoir, le président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (Cnrdre), sans doute assez loin de se douter de la portée et de l’implication de ses menaces, a émis sa volonté de s’attaquer à la corruption et au banditisme à col blanc. Or, ici comme dans de nombreux pays d’Afrique, ces fléaux sont en grande partie de hauts commis de l’administration publique qui profitent de leurs positions en son sein pour spolier l’Etat. Au Mali, par exemple, derrière chaque haut fonctionnaire de l’administration ou chaque haut gradé des forces armées et de sécurité se cache une entreprise privée qui roule avec l’argent public, bénéficie de marché public, commet le délit d’initié, souvent fait de la concurrence déloyale aux sociétés et entreprises publiques. Ils sont en connivence avec des opérateurs du secteur privé dont beaucoup servent de sociétés écrans ou de paravents à des sociétés multinationales dont l’implantation normale au Mali coûterait beaucoup plus cher à leurs vrais actionnaires ou propriétaires. Certains de ces opérateurs économiques serviraient également de prête-nom ou de relais à des responsables politiques du Mali mais également de la sous-région pour des investissements. Particulièrement dans l’immobilier. A Bamako, les immeubles et résidences poussent comme des champignons en pleine crise économique et financière mondiale. Ainsi les principaux quartiers résidentiels comme l’ACI 2000 et la Cité du Niger comptent de nombreuses constructions (immeubles commerciaux ou administratifs, villas, hôtels) qui appartiendraient en réalité à des personnalités maliennes mais aussi de la sous-région. Le président d’un pays de la sous-région serait propriétaire de plusieurs villas de grand standing à la Cité du Niger.

Le Mali servirait également de lieu privilégié au blanchiment d’argent d’origines diverses (narcotrafics, contrebandes, commissions sur la libération d’otages, trafics d’armes, etc.). Selon certaines indiscrétions, c’est ici au Mali que le butin issu du casse de la Bceao (en Côte d’Ivoire) aurait été blanchi avec la complicité de hauts fonctionnaires. Cet argent aurait servi en grande partie à acheter des armes, du carburant et divers matériels pour les « forces nouvelles » ivoiriennes. Le reste aurait servi à créer ou à financer des banques et autres sociétés financières. On prête au chef d’un Etat voisin de détenir une part importante du capital d’une grande banque qui est en train de prospérer au Mali et dans la sous-région.

Notre pays est donc devenu un centre stratégique pour le blanchiment d’argent d’origines diverses, sur fonds de corruption et de banditisme à col blanc.

Le phénomène s’est accru quand les pays occidentaux, y compris la Suisse longtemps réfractaire, ont commencé à exercer un contrôle strict sur la provenance de l’argent déposés dans leurs banques, un contrôle rendu facile par l’informatisation des procédures et formalités des opérations bancaires. De même, toujours en Occident, il n’est plus facile de franchir les cordons douaniers avec des sacs et valises remplis de devises. D’où l’intérêt pour l’Afrique notamment pour les pays corrompus et les Etats faibles.

Le désir du capitaine Amadou Haya Sanogo et du Cnrdre de démanteler ces réseaux mafieux afin de récupérer l’argent public et d’assainir les comptes publics n’est pas du goût de tout le monde. D’où la panique et la crainte incessantes qui sévissent dans les cercles d’affaires et affectent leurs relais politiques. Tous gagneraient, pour des raisons propres à eux, à ce que le Mali demeure un Etat stable, autrement dit propice à la corruption et aux « affaires ».

Cheick TANDINA

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5 COMMENTAIRES

  1. tant que les maliens ne se reveilent pas il n’y aura pas de paix au mali se soit disant sanogo il a fait quoi dite moi s’il vous plais vous allez le regretter amairement se soulard est entrain de puer le mali de font en comble jusqu’à présent vous le supportes mais s’est pas vrais si réellement il allait aider le mali comme il le dit depuis l’avènement pourquoi il s’est pas rendue au nord les rébelles l’attendent de bras ouverts il fout quoi a bamako ne saurai que s aimer la pagaille partout

  2. VOUS RACONTEZ DES IDIOTIES. C’est CAPI QUI VA METTRE FIN A TOUT CELA EN 3 MOIS. LUI MEME QUE FAIT IL DES RECETTES DES DOUANES, IMPOTS, DOMAINES DE KATI OU LES PETITS MILITAIRES SE SONT APPROPRIES DES TERRAINS D’AUTRUI.
    FOUTEZ NOUS LA PAIX. TOUS CES GENS NE VOIENT QUE LEURS INTERETS. ON VOIT LE TRAIN DE VIE DES MEMBRES INFLUANTS DE LA JUNTE, ESCORTE ET DEPENSES FARAMINEUSES EN MOINS DE 45J.

    ON N’ait OU?

  3. Bonjour,
    Quand je lis votre article j’hésite entre rire et pleurer…C’est du Mali que vous parlez ? un des pays les plus pauvre du monde ?!!!
    Ce que vous décrivez dans cette article à cours dans toutes les plus grande Démocratie et Puissance du monde!!! un Pays avec zéro corruption ça n’existe pas!!! on est bien d’accord ?
    Le Mali est loin d’être Monaco ou la Suisse ahhahahhahahah pfffff

    Laissez moi vous dire on était sur le bon chemin c’est à dire la CROISSANCE c’est tous ce qui comptait…Il faut jouer le jeux si on veux se développer…on fait pas d’argent sans casser des oeufs!!!
    De plus entre AQMI et les investisseurs véreux mon choix est vite fait…

    Maintenant on aura plus rien! personne ne viendra investir au Mali, plus d’emplois, plus d’investissement…C’est ça la vérité!!!

    Mais heureusement notre Economiste de choc putchiste est là il va sauver le MALI!!!! Au fait il a fait HARVARD comme Obama? ou plutôt le lycée de jeune fille de Bamako? (vu son courage à attaquer le NORD)il va redonner du boulot à tous ces hommes et femmes au chômage technique???? par sa faute

    Moi je vis en France alors je m’en fiche…mais vous là-bas vous allez le sentir passer…Vingt ans par la fenêtre!!!

    Que SANOGO soit maudit!!! Il n’est pas digne de porter l’uniforme de l’armée malienne…

    PS/ Votre article ne berne personne 8) 🙁 mais c’est très bien écrit…Dommage que la plupart des maliens soit illettrés (SANOGO en est la preuve vivante…)

  4. Entre Decembre 2010 et Janvier 2011 Capitaine Amadou Sanogo a pofiter de son trainning aus Etats Unis pour vendre des visas d’entree aux Etats Unis a une somme de 2millions et500 milles franc cfa. Il y en a qui ont etes inclus dans sa demande comme membre de sa famille et d’autres ajoutes a certain qui devraiet venir faire trainning.
    Aujourdhui c’est qui parle decorruption au Mali.

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