Coup d’Etat au Mali : LA CEDEAO et l’ECOMOG ont-ils le droit d’attaquer militairement un pays membre ?

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Après les différentes réunions des Chefs d’Etat de la CEDEAO, on se pose toujours des questions sur  la situation du Mali, surtout celle de savoir si la décision de cet organisme d´être militairement actif au Mali n´a pas été influencée par des accords secrets et des promesses entre la France et ces Etats. Pourquoi une organisation, dont la mission (entre autres) est de sauvegarder la paix en Afrique de l´Ouest, veut-t-elle soudain devenir le fer de lance dans le conflit malien, quitte à courir le risque de déstabiliser toute l´Afrique de l´Ouest? Mais il faut aussi un début à tout.  Alors le Mali devient le « cobaye » de cette organisation sous-régionale.
Depuis la crise ivoirienne, jamais en Afrique un organisme n’avait osé s’immiscer  dans les affaires internes des pays membres et blesser leur souveraineté. Les Etats de la CEDEAO sont-ils puissants au point d’amener des dirigeants des pays membres de cette institution à prendre le risque de mettre fin à la déstabilisation de leur espace ? Jusqu´où iront les dirigeants ouest-africains  dans leur folie de vouloir imposer l’ordre constitutionnel au Mali et lutter contre les groupes armés rebelles du Nord-Mali ? Seront-ils capables de se passer du complot de la Françafrique ou pousseront-ils le bouchon jusqu´à déclencher une déstabilisation de toute la région pour nettoyer toute la zone au « karcher », surtout que le parrain occidental (la France) n´aime pas les pauvres, les nègres et les Arabes ? Que vaut donc la vie de milliers d’Africains pour ce parrain?
Les Maliens auront le devoir de défendre leurs institutions car ils se trouvent en pleine sécession de leur territoire. Dans cette logique, il n’y pas de chemin de retour : soit tu gagnes et tu deviens indépendant, soit tu perds et tu deviens un héros du combat sécessionniste. En incitant la junte à la guerre, la communauté internationale, poussée par la France, porte une lourde responsabilité dans cette guerre qui se prépare. Et ils ne doivent pas échouer, sinon, c’en est fini de nos Etats. Les Africains doivent faire preuve d´intelligence et mettre fin aux coups d’Etat c ar ils n’arrangent que les affaires des puissances étrangères dont les intérêts ne sont pas toujours ceux des pays africains. L´exemple de la Côte d’Ivoire a démontré clairement comment cette communauté internationale choisit son candidat et intervient dans les affaires africaines.  Tant que les peuples africains ne se lèveront pas pour empêcher qu´un Président soit renversé par un coup d’Etat qui,, le plus souvent, n’a pas sa raison d’être, tant que les partis politiques et la société civile continueront de jouer au double jeu, il faudra alors être toujours prêts à vivre de telles situations sur le continent, surtout dans sa partie francophone, et l´Afrique ne connaîtra pas cette stabilité dont elle a besoin pour se développer car n´importe quel Président occidental peut déstabiliser tout le continent.
L´UA et la CEDEAO
L’Union africaine (UA), seule habilitée à intervenir militairement dans un conflit, n´est pas non plus assez forte pour tenir tête aux Occidentaux car son Président, Jean Ping, est lui aussi influençable. Oui, la CEDEA a bel et bien le pouvoir d’intervenir sur le sol malien. Mais ne serait-il pas sage, pour ces dirigeants africains, de faire de la bonne gouvernance leur lutte lors de leurs différentes rencontres sous-régionales et continentales.
La Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) est une organisation internationale régionale dont le but principal est de promouvoir la coopération et l`intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire entre les pays de l’Afrique de l`Ouest. Elle a été créée le 28 mai 1975 et compte aujourd`hui 15 États membres.
Bien qu’à la base, son rôle soit purement économique, la CEDEAO s’est assez vite intéressée au maintien de la paix. C`est en effet une condition essentielle pour qu`une union puisse se réaliser. Par ailleurs, la CEDEAO crée des infrastructures régionales en matière de transport et de télécommunication.
Historique
Suite aux tensions entre les différents pays, la CEDEAO a décidé, en 1978, d`adopter un Protocole de non agression suivi, en 1981, par le Protocole d`assistance en matière de défense et une Déclaration des principes politiques en juillet 1991. Mais c`est en 1990 que l`aspect sécuritaire de la CEDEAO a été concrètement appliqué. Lors de la Conférence des Chefs d`État et de gouvernement, il a été décidé de mettre en place un groupe surveillant l`application d`un cessez-le-feu : l’ECOMOG (Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group). Ce groupe de supervision est vite devenu une force d`interposition et est intervenu notamment dans les guerres civiles du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée-Bissau. En 1999, suite aux différentes guerres civiles, les États membres décidèrent la création d’une force de sécurité en attente. Cette force conserve son appellation d’origine (ECOMOG) et ses principales tâches seront entre autres l’observation et la supervision des cessez-le-feu, le maintien de la paix, l’intervention humanitaire, le déploiement préventif, la construction de la paix, le désarmement et la démobilisation. Le 19 janvier 2005, au cours du 28è sommet à Accra (Ghana), Mamadou Tandja, Président du Niger, a été élu président de la CEDEAO, en remplacement du Ghanéen John Kufor. Il a été reconduit à ce poste le 13 janvier 2006. En janvier 2007, la présidence de la CEDEAO a été confiée au Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré. Lors du dernier sommet des Chefs d’Etat du bloc sous-régional, la présidence a échu à la Côte d’Ivoire : une première depuis la création de la CEDEAO !
Le 14 décembre 2009, la CEDEAO envoie une proposition au CNDD visant à envoyer des forces d`intervention en Guinée Conakry. Mais ce dernier a refusé. Le 7 décembre 2010, suite au refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara élu lors de l’élection présidentielle, l`organisation suspend la Côte d`Ivoire de l`ensemble de ses travaux.
Structures
La CEDEAO est composée de 8 institutions principales :
La Conférence des Chefs d`États et du gouvernement, le Conseil des ministres, le Parlement de la Communauté, le  Conseil économique et social, la Cour de justice de la Communauté, la commission.
Lors du sommet d’Abuja tenu le 14 juin 2006, les Chefs d’État de la CEDEAO ont approuvé une modification de l’organisation. Le secrétariat est remplacé par une commission de 9  commissaires issus, à tour de rôle, des pays membres. Le mandat de 4 ans des premiers Commissaires issus du Burkina Faso, de Côte d`Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de Sierra Leone et du Togo débutera en janvier 2007. Le Ghana assurera la présidence de la commission et le Burkina Faso, la vice-présidence.
La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIRDC)
l’Organisation ouest-africaine de la santé
États membres de la CEDEAO
L`adhésion de tous les membres de la CEDEAO date de la création de l`organisation en 1975, à l`exception du Cap-Vert qui l`a rejoint en 1976. Les Etats membres : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d`Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Bissau,  Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
La Mauritanie a quitté la CEDEAO en 2002.
La force de frappe de l’ECOMOG
La CEDEAO est un groupe régional de 15 pays fondé en 1975. Sa mission est de promouvoir l’intégration régionale et économique dans tous les domaines de ces Etats ouest africains. Cependant, l’instabilité politique dans la région pendant la fin des années 1980 a produit une crise sécuritaire et humanitaire qui avait besoin d’être gérée. L’ECOMOG a été une réponse à un nouveau type de conflit qui était plus vicieux et insoluble. Dans les cas du Libéria et de la Sierra Leone, certaines atrocités commises sur les civils innocents ont rangé ces conflits parmi les plus brutaux de l’histoire contemporaine. Ce type de conflits a donc exigé une approche du maintien de la paix différente, et il est donc devenu important pour la région de construire sa propre force, surtout en considérant que pour plusieurs raisons, la communauté internationale a été lente à réagir. En 1990, l’ECOMOG a été déployé au Libéria. Il y eut des échecs répétés, et cette opération a mis en évidence les complexités énormes et les défis de transition entre les anciens et les « nouveaux » modes de maintien de la paix. Malgré tout, il y a eu des réussites critiques pour les opérations. Après ces opérations, la mission en Sierra Leone a été déployée en 1997, avec une sortie finale en 2000, deux ans avant la déclaration de la paix. Largement constituées de contingents nigérians, les troupes ECOMOG ont lutté contre le Front Révolutionnaire Uni (RUF). Ils ont joué un rôle critique dans le sauvetage des vies, et on se souvient surtout d’eux pour leur rôle dans le siège de Freetown le 6 janvier. Comme le Libéria, ils ont établi la stabilité qui a créé les corridors humanitaires et un environnement de stabilité qui ont plus tard permis à l’ONU d’intervenir. Bien qu’il y ait eu des défis, l’ECOMOG avait joué un rôle critique dans l’introduction de la paix et de la stabilité dans le pays. Quand sera- t-il du cas malien ? Attendons pour voir…
Paul N’guessan

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3 COMMENTAIRES

  1. Le titre meme est faut alors pourquoi lire l’article..Il y a tellement des journaliste qui ont besoin de stages! De grace lisez beaucoup avant de se lancer a griffonner des mots juste pour la forme..

  2. Bravo le combat! Comme vous êtes bêtes. Je ne suis pas donné la penne de tout lire. Car, rien que le rite, est trompeur. Parce qu’ils ne viennent pas attaquer le Mali, mais, l’epauler.
    Au moment où j’écrivais ce message, j’ai appris que la junte est prête à reconnaître qu’elle plus nul que ATT et ses compagnons.
    J’ai toujours dit que ces vauts rien , n’étaient pas à la hauteur.
    Qu’Allah aide le Mali, et que celà nous sert de leçon à tous.

  3. Vous posez mal le problème, pensez vous que des soldats de rang ont le droit de violer impunément la constitution du mali? La CEDEAO n’attaque pas un pays membre comme vous dites si bêtement, la CEDEAO aide un pays membre a rétablir sa démocratie gagnée au prix du sang. Et si cela passe par la force, nous démocrates maliens disons OUI!! S’il n’y avait pas de coup d’état iln’y aurait pas eu d’intervention de la CEDEAO.
    Nous souhaitons la bienvenue aux troupes de la CEDEAO pour nous aider a renvoyer ces petits lâches de kati dans leurs casernes, ils devraient tous être sur le front du nord pour se battre au lieu de se la couler douce dans des fauteuils moelleux acquis grâce aux sous du contribuable!

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