C’est le vendredi 11 juillet dernier que se sont clôturés les travaux du 45e sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Accra au Ghana. Deux jours durant, les dirigeants ouest-africains ont échangé sur plusieurs questions de l’heure parmi lesquelles la monnaie unique, la suppression du permis de séjour, l’épidémie d’Ebola et surtout la sécurité dans la sous-région. S’agissant de ce point, la situation au Mali a été largement évoquée. Les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont notamment invité les différentes parties à s’inscrire dans la dynamique du règlement pacifique de la crise. C’est ainsi qu’ils ont appelé les groupes armés à déposer les armes.
Les participants à cette rencontre ont longuement abordé la situation sécuritaire au nord du Mali. Se félicitant de l’amélioration de celle-ci, ils n’ont pas manqué de saluer l’initiative algérienne d’organiser une réunion de suivi pour étudier les voies et moyens pacifiques visant à mettre fin à cette crise, conformément à l’Accord préliminaire de Ouagadougou. A cet effet, ils ont réaffirmé leur solidarité au gouvernement du Mali tout en l’invitant à activer la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, conformément à l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Par la même occasion, les dirigeants ouest-africains ont réitéré leur engagement en faveur de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali avant de réaffirmer le caractère non négociable et sacrosaint de la souveraineté de notre pays. Ils ont invité les protagonistes à œuvrer résolument au règlement pacifique du conflit dans le Nord du Mali. C’est ainsi qu’ils ont appelé les groupes armés qui sévissent au nord du Mali à ” cesser tout acte d’hostilité, notamment les violentes attaques perpétrées contre les positions des forces gouvernementales, de la MINUSMA et les populations civiles “.
Dans le même ordre d’idées, il leur a été demandé de déposer leurs armes, de se soumettre à l’ordre public et de poursuivre le règlement pacifique de ce conflit dans le cadre du dialogue national inclusif.
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont condamné avec la dernière énergie les attaques perpétrées par les groupes armés contre les troupes de la MINUSMA, le personnel humanitaire et les forces de défense et de sécurité du Mali. Ils ont aussi salué l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2164 renforçant le mandat et les capacités opérationnelles de la MINUSMA. Ils ont en outre exprimé la nécessité d’une cohérence et d’une coordination entre les partenaires pour accompagner le Mali dans la recherche d’une solution pacifique à la crise.
Par ailleurs, face à la lenteur dans la procédure de remboursement par les Nations unies des pays contributeurs de troupes au compte de la MISMA, les dirigeants ouest-africains appellent l’ONU à verser l’aide promise afin de leur permettre d’honorer leurs obligations financières. Enfin, ils ont renouvelé leur confiance et leur soutien aux efforts du président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO pour le Mali et de son homologue nigérian, Goodluck Ebele Jonathan, médiateur associé aux efforts visant à renforcer la paix et la stabilité au Mali.
Massiré DIOP