Chronogramme consensuel : Le Mali et la Cédéao semblent avoir pris conscience des conséquences de leur bras de fer sur les populations

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Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali vient d’effectuer une visite de deux jours (24-25 février 2022) dans notre pays pour s’informer sur l’évolution de la situation politique et affiner les discussions sur une chronogramme consensuel devant conduire à la levée des sanctions contre le Mali. Dans l’après-midi du jeudi dernier (24 février 2022), l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a été reçu au Palais de Koulouba, par le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta.

«Je me réjouis de l’entretien que j’ai eu ce jour (jeudi 24 février 2022) avec Goodluck Jonathan médiateur de la CEDEAO pour le Mali. Je salue sa contribution au dialogue entre le Mali et notre organisation sous-régionale», a déclaré le président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, à l’issue de sa rencontre avec le Médiateur de la Cédéao qui a effectué une visite de deux jours au Mali (24-25 février 2022).

Et même si les documents contenant les propositions de la Cédéao avaient fait l’objet de fuite avant l’arrivée même de la délégation ouest-africaine, très peu d’informations ont filtré des différentes rencontres de Goodluck Jonathan dans notre pays. N’empêche qu’il est évident que l’organisation sous-régionale semble avoir enfin compris que le délai de 18 mois (la Transition devrait s’achever le 27 février 2022) n’est plus d’actualité. «Nous savons qu’il y a eu quelques difficultés et que cette date pourrait ne pas être honorée», a avoué Goodluck Jonathan qui a inscrit sa mission dans le «besoin d’affiner les discussions pour voir comment nous pouvons aller de l’avant».

Autrement, il est venu prendre langue avec les autorités maliennes pour «rapprocher les positions et bien relancer le dialogue» avec l’organisation sous-régionale. Selon lui, un groupe de travail (composé de représentants de la Cédéao, de l’Union africaine, de l’Onu et de notre pays) a été constitué et les conclusions auxquelles il est parvenu ont permis d’élaborer un «cadre de recommandations qui permettront de voir comment affiner les décisions à prendre».

Et, a-t-il prévenu, «le document qui circule n’est pas totalement à rejeter, mais il y a d’autres points qui ne s’y trouvent pas pour l’instant. Quand il sera finalisé, nous allons le partager avec la partie malienne qui va réagir là-dessus et permettre la poursuite des discussions».

Suite aux sanctions prises contre le Mali par la Cédéao et l’Uémoa le 9 janvier dernier, nos autorités ont mis en place un groupe technique réunissant des experts maliens, des responsables de la Cédéao, de l’UA et des Nations unies pour discuter des questions diverses liées à la transition. Et ses premières recommandations, selon Goodluck Jonathan, sont en train d’être examinées pour voir quelles sont les mesures que «nous pouvons prendre et les étapes à suivre».

A l’écouter, c’est après l’analyse des différents documents soumis de part et d’autre et par toutes les parties prenantes, que la situation pourrait se décanter. «Quand cela sera fait, nous pouvons mieux nous prononcer sur la durée de la Transition et quand est-ce que les élections pourront se dérouler», a confié le médiateur à la presse.

En tout cas, le ministre Abdoulaye Diop (Affaires étrangères et Coopération internationale) s’est félicité que «nos équipes aient pu procéder à une évaluation technique afin de convenir des éléments qui sont dans ce document. Pour ce qui concerne le reste, il est jugé nécessaire que les discussions puissent se poursuivre pour pouvoir arriver à un chronogramme consensuel».  Et d’espérer que les choses avancent vite dans les jours à venir.

Et comme l’a analysé le jeune leader politique Moussa Sey Diallo, «la Cédéao a compris ses erreurs et les gouvernants maliens savent que les populations souffrent. Chacun veut éviter l’impasse. C’est pourquoi les négociations sont apaisées et discrètes parce que chacun a eu le temps de mesurer les conséquences de ses décisions. Cette fois ci il y aura une solution».

Les Maliens l’espèrent de tout cœur afin de pouvoir se concentrer sur les réformes indispensables à la refondation de l’Etat et à l’instauration d’une gouvernance vertueuse.

Naby

 

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