CEDEAO-Mali : Les dessous d’une intransigeance

1

Convaincus de l’impossibilité de la tenue des élections générales en février prochain, les dirigeants de la CEDEAO maximisent tout de même la pression sur le pouvoir militaro-civil de Bamako, en lui montrant la voie de sortie…

A partir de certaines confidences des entourages des présidents de la CEDEAO et des couloirs du sommet du dimanche 12 décembre, il ressort que les dirigeants ouest-africains s’inscrivent fortement dans la pédagogie, c’est-à-dire donner des leçons assez claires sur leur hostilité vis-à-vis des coups d’Etats. Surtout que le Mali semble prendre goût à la chose : coups d’Etat de 1968, 1991, 2012, d’août 2020 et de mai 2021! Sans négliger le fait que, confie un ambassadeur, la Guinée semble s’inspirer du « mauvais exemple malien ». Il apparaît alors urgent aux chefs d’Etat et de gouvernement de se montrer particulièrement fermes.

En clair, le président en exercice de l’organisation, le dirigeant du Ghana, Nana Akuffo Addo, qui avait préalablement reçu le ministre Abdoulaye Diop des Affaires étrangères, avait affiché son rejet de tout processus politique pouvant rallonger le pouvoir d’exception au Mali. Et, à en croire des confidences émanant de son entourage, « les coups d’Etat ne sont plus tolérables dans l’espace communautaire ». C’est pourquoi, les chefs d’Etat de l’organisation se sont montrés prêts à en rajouter aux sanctions, alors même que celles-ci devraient pénaliser le peuple plus que les dirigeants.

En effet, les difficultés et insuffisances de la gouvernance démocratique dans de nombreux pays membres (surtout des pays francophones), dont le Burkina Faso, le Togo, le Niger, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée Bissau suscitent des préoccupations légitimes au sein de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement. « La stabilité de nos pays est plus ou moins précaire et il ne faut surtout pas qu’avec les efforts de promotion de nos outils de défense face à la dégradation du contexte sécuritaire, des velléités putschistes naissent parmi nos militaires », souligne un conseiller diplomatique à Abuja.

En clair, les dirigeants de la CEDEAO veulent simplement tuer le germe de tout renversement de pouvoirs légitimes dans l’œuf des sanctions et des mesures coercitives et asphyxiantes. Certains experts confient que Nana Akuffo Addo, Alassane Ouattara, Mohamed Bazoum, Macky Sall et les autres savent que les sanctions portant gels des avoirs extérieurs et interdiction de voyages dans l’espace communautaire sont « indolores ». Et ils ont, à huis clos, désigné une commission d’experts pour réfléchir à d’autres « sanctions individuelles additionnelles ». Non sans instruire de constituer une liste de personnalités maliennes entravant la mise en œuvre du processus électoral. Ce à quoi un conseiller au palais présidentiel de Koulouba répond: « Nous avons compris par-là que si la Cédéao constate notre bonne foi, tout peut changer. ». Laquelle bonne foi doit inciter le chef de la transition malienne à publier un chronogramme électoral, si possible le 31 décembre ou les jours suivants.

Par ailleurs, la prééminence de l’influence française a impacté l’intransigeance des hommes forts de la CEDEAO. Car, il ne faut pas oublier que les présidents Alassane Ouattara, Macky Sall et Mohamed Bazoum sont aujourd’hui les véritables missi dominici de Paris au sein de l’espace communautaire. Et L’Elysée voit d’un mauvais œil que le Mali lui glisse sous la main, en termes d’influences et de préservation de ses intérêts. Car, « la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ». Et c’est cette France qui est quasiment en crise diplomatique avec Bamako, notamment par rapport à la volonté de diversification des partenaires en matière de défense et de sécurité.

C’est pourquoi pour la première fois, le communiqué final du Sommet de la CEDEAO aborde la question de la gestion des questions de sécurité intérieure en des termes trahissant la position de Paris. « La Conférence demeure préoccupée par les risques pour la région d’une intervention de société de sécurité privée au Mali », lit-on dans le communiqué, comme un clin d’œil de désapprobation des intentions (supposées ou avérées) des autorités maliennes de collaborer avec des partenaires publics ou privés d’appuis aux forces de défense et de sécurité. Ce qui défend bien les prises de positions d’Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, Florence Parly…

En définitive, les arguments ci-dessus expliquent, entre autres, l’intransigeance de la CEDEAO par rapport à la Transition malienne. Et ces éléments constituent des menaces sérieuses aux autorités de la Transition à simplement lâcher prise pour éviter au peuple déjà meurtri de subir les affres de sanctions supplémentaires. Cela passera par la mise à disposition d’un chronogramme électoral au moins indicatif pour couper l’herbe sous les pieds du…syndicat des chefs d’Etats d’Abuja, plus jaloux de leurs pouvoirs que des peuples.

Bruno D SEGBEDJI

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. To begin ECOWAS fail to address corruption especially with impunity that necessitated abrupt change in governments for survival sake or coup as they call it. If all African nations in problem solving manner address massive plus overwhelming amount of corruption with impunity coup would not exist. But as is we should surmise massive amount of corruption with impunity conducted by Negroid African governments have ECOWAS approval plus likelihood ECOWAS members have partaken in like corruption in parts of Africa plus even now may be doing so. Well under that circumstance coup that correct injurious corruption of government is far more righteous plus fitting for circumstance high above massive amount of corruption. This is another cause ECOWAS need immediately be replaced. ECOWAS is like cocaine addict whose focus on all he do possess some consideration toward when he will have his next cocaine allowance. Where ECOWAS focus should be on its member African nations security, governance plus economies ECOWAS focus is on how to keep corrupt governments having impunity in power plus to demonstrate to foreigners ECOWAS is power in Africa. All foreigners secretly laugh plus joke about ECOWAS misguided ways. That is what it is.
    I once thought for years that ECOWAS may be Negroid African agency to replace African Union being African Union membership is not exclusively African thus important focus from exclusively African perspective will be polluted or non-existent. What ever case maybe exclusive Negroid African nations agency is needed to address sensitive issues in manner that is direct plus problem solver.
    ECOWAS is not only big disappointment in it’s ass kissing of foreigners style of management of Mali but also in it’s management of its member nations security plus lack of African Democracy governance when it is well known only African Democracy governance will save Negroid people of Africa from genocide.

    I guess Negroid African Julu Religion in partnership with Negroid Africans will have to save us all plus create agency that in aggressive problem solving manner solve security problems, governance problems plus dynamic economic problems.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

    PS
    ECOWAS was told from onset best Transitional period Mali is suited for but with intent of boasting it’s power before Caucasian led nations ECOWAS imposed completion of transition dates upon Mali we all knew from onset may not be made but will create great chaos if pursued. That occurred. That is management of cocaine addict nigger(s). Is ECOWAS leadership cocaine addicts? We should not rely on cocaine addicts to fulfill their obligations.

Comments are closed.