CEDEAO: Des changements à la tête de l’organisation

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Au cours du 40è sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique occidentale, d’importants changements ont été opérés au niveau des instances dirigeantes de l’organisation.

 

 

C’est ainsi que le Burkinabé Kadré Désiré Ouédraogo a été nommé au poste de président de la Commission. M. Ouédraogo, dont le mandat durera quatre ans, a été nommé en raison de ses compétences avérées en matière de finances et de développement.

Quant à la présidence en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’organisation, auparavant dirigée par le Chef d’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, elle a également changé de main : elle est désormais confiée au Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO). Notons en plus que le prochain sommet de l’organisation se tiendra en Juin à Yamoussoukro. Ce « clin d’œil » fait à ADO par ses homologues de la Commission est peut-être relatif aux affres subies par le peuple ivoirien et aux multiples efforts déployés par ADO en vue du retour d’une paix définitive en Côte d’Ivoire. C’est en somme une sorte de « récompense du mérite ».

Au cours de cette rencontre, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’organisation ont passé en revue les grands problèmes qui minent aujourd’hui le continent, notamment les pays sahélo-sahariens : entre autres, les mésententes qui continuent entre les deux Soudans (Nord et Sud) en dépit de leur séparation, les tensions entre le Gouvernement d’Abuja (Nigeria) et la secte fanatique religieuse « Boko Haram », la piraterie qui essaime le Golfe de Guinée, la crise relative à la rébellion qui sévit au Nord du Mali, une crise qui affecte en plus le Niger et le Burkina Faso.

Les pays membres de la CEDEAO ont donc décidé de consentir une aide de 3 millions de dollars (environ un milliard 500 millions de FCFA) à l’Etat malien en vue de lui permettre de faire face aux dépenses relatives à l’exode massif des populations du Nord vers des pays voisins comme le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie, entre autres. Par ailleurs, les pays membres de l’organisation ont dépêché au Sénégal une délégation de bons offices dirigée par l’ancien Chef d’Etat nigérian, le Doyen Olesegun Obasanjo, en vue d’intervenir dans le conflit entre le Président Abdoulaye Wade et les partis d’opposition à propos de la candidature du chef du PDS « SOPI » (Changement) à la prochaine élection présidentielle sénégalaise (le 26 février 2012).

Il semble que les Chefs d’Etat membres de la Commission ont désormais décidé de renforcer davantage la solidarité entre leurs pays respectifs non seulement pour mieux régler leurs problèmes, mais aussi pour ne pas donner la moindre chance ou opportunité aux pays occidentaux de s’immiscer dans les affaires intérieures  des pays africains. On comprend donc mieux que lors de ce 40è sommet de la CEDEAO, les Chefs d’Etat et de Gouvernement aient décidé d’aider financièrement notre pays dans la résolution de la crise du Nord.

En tout état de cause, il est grand temps  que les organisations internationales et sous-régionales africaines (UA, CEDEAO, UEMOA, etc.) s’investissent davantage en changeant de méthodes dans l’élaboration, l’adoption et l’application de leurs décisions, mais aussi en s’intéressant encore plus aux différents problèmes des pays membres de l’organisation.

Oumar Diawara « Le VIATOR »

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