Avec l’aide de la Cedeao : Le retour à l’ordre constitutionnel

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Les putschistes acceptent enfin de retourner dans les casernes. Dimanche soir, le président renversé, Amadou Toumani Touré, a remis au médiateur de la crise sa lettre de démission. Selon certaines dispositions, la Cour constitutionnelle, saisie, doit constater la vacance du pouvoir. Le président de l’Assemblée nationale doit assurer l’intérim et organiser des élections dans quarante jours au plus. Mais comme chacun sait que cela n’est pas possible dans ce pays, latitude est donnée au président intérimaire de prendre tout son temps pour valider la nomination par le médiateur d’un Premier ministre, chef du gouvernement, jouissant de pleins pouvoirs, avant de former lui-même un gouvernement consensuel de mission. Même si tout cela n’est pas strictement conforme aux dispositions de la Constitution du 25 février 1992, ce schéma pourrait permettre le retour à la normale.

A partir de la démission d’ATT et de la prise de fonction de Dioncounda Traoré, président du parlement, c’est toutes les institutions qui seront en mission. Pour régler  définitivement tous les dysfonctionnements afin de tenir des élections libres et transparentes, acceptées de tous, dans toutes les régions du pays. Un simple intérim peut-il permettre tout cela ? Certainement pas car il faut une véritable période de transition. Sa durée est une question mineure au regard des lourdes tâches qui attendent le successeur constitutionnel d’ATT.

La priorité est sans conteste la question du nord, occupé depuis quelques jours par des groupes armés non-étatiques. Au nombre desquels le Mouvement national de libération de l’Azawad, mais surtout les intégristes religieux (Aqmi, Mujao, Ansar Eddine, Boko haram, etc.)

La Cedeao avait promis une armée de deux à trois mille hommes pour déloger les putschistes du pouvoir. Aujourd’hui, il revient au président intérimaire de faire amener la force communautaire vers de nouveaux objectifs, précisément dans la lutte contre les terroristes et tous les autres bandits armés. La Cedeao doit faire en sorte que ces individus soient traqués jusque dans leurs derniers retranchements afin d’être éradiqués ou traduits devant la justice internationale. Des partenaires, dont la France, seraient prêts à appuyer la Communauté en logistique.

Un autre chantier de Dioncounda Traoré est l’assistance aux personnes exilées ou déplacées, et l’organisation de leur retour au bercail. Elles sont signalées dans plusieurs pays voisins (Burkina Faso, Niger, Algérie, Guinée, Côte d’Ivoire, etc.).

Le professeur Traoré pourrait également mettre à profit cette période de transition pour parfaire un fichier électoral fiable, sûr et incontestable. A cet égard, les travaux du recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC) pourraient continuer avec l’implication effective de tous les acteurs de la classe politique. De même, il pourrait s’atteler à ce qu’aucun chef d’Etat malien n’a jamais fait dans ce pays : le fonctionnement normal et régulier des institutions de la République.

La transition est également une chance pour le Mali en cela qu’elle pourrait normaliser le processus électoral bouleversé par Alpha Oumar Konaré quand il s’est agi pour lui de favoriser sa réélection. Autrement dit, les consultations doivent commencer par le référendum  constitutionnel (donc la poursuite des réformes institutionnelles et politiques) et se terminer par l’élection présidentielle. Les municipales doivent suivre le référendum et précéder les législatives. C’est également le moment d’harmoniser tous les mandats électifs, conseillers communaux, députés et président de la république. Des élections organisées toutes la même année aura le mérite de faire gagner beaucoup d’argent et de temps .

C.T

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