Après les travaux du Conseil de médiation et de sécurité (CMS), ayant regroupé les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la CEDEAO, il reviendra ce vendredi aux chefs d’Etat et de Gouvernement de se pencher sur la suite à donner au traitement de plusieurs crises qui secouent notre sous-région.
Ainsi en est-il de la Guinée-Bissau où la situation politique est en train de connaître des développements meilleurs du fait que les présidentielle et législatives se tiendront sous peu; au Mali où les élections générales ont déjà lieu, même si la fin de la crise sécuritaire au nord du pays n’est toujours pas d’actualité.
En effet, il n’est un secret pour personne qu’il existe une résurgence des attaques armées, favorisées par la nébulosité de la présence Serval et l’indulgence du gouvernement du Faso à l’égard des mouvements armés. Lesquels ne cessent de semer la terreur et le désordre sur notre territoire national. Raison pour laquelle nos nouvelles autorités ont désormais maille à partir avec non seulement la mission Serval, mais aussi avec le rôle que joue désormais la MINUSMA dans notre pays, notamment au Septentrion. Pis la médiation du Burkina Faso étant officiellement récusée depuis un certain moment par la partie malienne, les chefs d’Etat de la CEDEAO ne vont-ils pas entériner ce fait une fois pour toute ?
Pourtant, il est prévu à l’issue de ce 44ème Sommet ordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO d’élire un nouveau président, en lieu et place du Président ivoirien, ADO, qui aura cumulé deux mandats consécutifs pour notamment s’occuper surtout de la crise malienne. Ainsi, nombreux sont désormais les observateurs de la situation sécuritaire dans notre pays à penser que le départ d’ADO de la présidence de l’Organisation sous-régionale sonnera le glas de la médiation Burkinabé. Car iI serait certainement bienséant, pensent ces mêmes observateurs, qu’il en soit ainsi d’autant plus que la partie malienne ne croit plus en la sincérité de cette médiation. Ainsi, quelle que soit la décision prise à Yamoussoukro, il est évident que les nouvelles autorités maliennes ont déjà changé de cap dans la recherche de solution à la crise endémique de notre septentrion. Désormais, la piste marocaine semble être privilégiée même si, à côté, l’Algérie semble vouloir démontrer qu’elle est incontournable dans la recherche de la paix dans le Sahara en général et en particulier au nord de notre pays !
Toutefois au 44ème Sommet de la CEDEAO, c’est à la délégation malienne d’être on ne peut plus claire pour réfuter officiellement la médiation burkinabé. Laquelle, on le sait, a connu ses limites depuis belle lurette. D’ailleurs peut-on se prévaloir du titre de médiateur dans un conflit et être en même temps partie ? Que non ! Or, c’est le cas du Faso, puisqu’il est bien établi que ses autorités soutiennent la quasi-totalité de nos mouvements rebelles en l’occurrence le MNLA. Lesquels ont pignon sur rue à Ouagadougou et bénéficient de toute leur liberté d’action et de propagande.
Par Gaoussou M. Traoré
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