Affaire des soldats ivoiriens : Quand Alassane Ouattara manipule les Chefs d’Etat de la CEDEAO contre le Mali

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 Les Chefs d’Etats de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont compromis à nouveau leur crédibilité devant l’opinion malienne  en acceptant de prendre fait et cause, le jeudi soir, à New-York, pour la Côte d’Ivoire dans la crise qui oppose ce pays dirigé par le Président Alassane Ouattara au Mali. 

Sans surprise, les  Chefs d’Etats de la CEDEAO ont à nouveau exprimé ouvertement leur mépris pour le Mali lors du sommet extraordinaire de cette organisation tenu à New-York en marge de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies. Réunis dans un hôtel New-yorkais, la CEDEAO n’a pas daigné cette fois de blâmer les autorités de la transition malienne non pas pour leur refus de respecter les engagements  pris à Accra en début juillet pour un retour à l’ordre Constitutionnel, ils ont plutôt joué “à la carte de la manipulation’’ dans l’affaire dite “les 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako’’.

L’organisation ouest-africaine sous la houlette du Président Bissau-guinéen a tranché en faveur de la Côte d’Ivoire malgré les nombreuses zones d’ombre qui entourent cette affaire des militaires ivoiriens qui ont atterri à l’aéroport de Bamako il y a plus de deux mois munis des armes non reconnues par le système des Nations-Unies. Ce sommet New-yorkais qui a réuni six Présidents de la CEDEAO a “condamné avec fermeté, l’incarcération continue des soldats ivoiriens’’. Egalement, ils ont dénoncé ce qu’ils appellent “un chantage exercé’’ par les autorités maliennes dans cette affaire et demandent leur libération sans condition.

Le sommet a décidé  d’envoyer incessamment au Mali une mission de Haut niveau composée des chefs d’État du Ghana, du Sénégal et du Togo. Cette mission qui est attendue  dès la semaine prochaine à Bamako devrait traduire en acte les décisions  de la CEDEAO dans le but de contraindre le Colonel Assimi Goïta à accepter les exigences de la Côte d’Ivoire. Les conclusions de ce sommet extraordinaire ont visiblement été annoncées avant qu’il se tienne par les différentes interviews données par le Secrétaire général de l’ONU, le Président en exercice de la CEDEAO, Cissoko Umaro Emballo et la déclaration du Président Ivoirien à la tribune des Nations-Unies. De quoi donner le ton que le sort du Mali est scellé dans ce bras de fer qui l’oppose à la Côte d’Ivoire.

Ce pays dirigé par le Président Alassane Ouattara a réussi à utiliser la carte de la disgrâce dont fait l’objet les dirigeants actuels du Mali à cause de leur rapprochement à la Russie de Vladimir Poutine pour faire un retournement de situation en sa faveur. Ce, après le Ministre-Directeur de Cabinet du Président Ouattara ait reconnu “des manquements, des  incompréhensions et des erreurs de procédures” et le communiqué de la MINUSMA, a  clairement donné raison aux autorités maliennes dans cette affaire. L’ONU au Mali a clairement indiqué ne pas reconnaître ses militaires comme des Éléments nationaux de support (NSE).

Malgré que suffisamment de preuves aient été fournies sur l’illégalité de la présence de ces militaires étrangers au sol malien, les Chefs d’Etats de la CEDEAO semblent déterminés à sauver une fois de plus leur face aux militaires maliens qui ont déposé le régime du feu Président Ibrahim Boubacar Keïta. La Côte d’ivoire a réussi son coup diplomatique en  mettant dos à dos le Mali et ses voisins  de la CEDEAO dans ce « dossier bilatéral ». Et un éventuel refus des autorités maliennes, de se plier à la volonté de la CEDEAO qui dépêche dès le mardi prochain trois Chefs d’Etats pour obliger au Colonel Assimi Goïta à renoncer « toute contrepartie » qu’il a mise sur la table pour libérer ces 46 autres militaires ivoiriens, leur exposeraient à nouveau à des nouvelles sanctions.  De quoi prouver à suffisance aux yeux de tous que le combat pour la souveraineté entamé par Bamako bénéficie de moins de soutien dans la CEDEAO.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net  

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5 COMMENTAIRES

  1. Que les envoyés de la CEDEAO viennent à Bamako. Le peuple malien sera vraiment content de leur arrivée. Nous savons que la CEDEAO est au service de la France, mais cette fois , elle sera enterrée à jamais au Mali.

  2. SOUS PEU, LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX SERONT MENOTTÉS ET TRANSFÉRÉS AUX TRIBUNAUX DU NURNBERG 2.0 .

    WAIT AND SEE….

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