Encore plus de peur que de mal ! Pouvait-on dire après lecture du communiqué final de la 60ème Session ordinaire du sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO , tenue hier dimanche 12 décembre à Abuja dans la capitale nigériane. Parmi les sujets à l’ordre, il y avait la situation politique au Mali. Où il était prévu, conformément aux recommandations du dernier sommet extraordinaire, des sanctions supplémentaires en plus de l’interdiction de voyage et le gel des avoirs des autorités de la transition. Mais finalement, l’organisation communautaire a de nouveau fixé un nouveau délai (31 décembre) pour la publication du chronogramme des élections.
Ce dimanche 12 décembre 2021, les Maliens ont encore retenu leur souffle, presque tous les yeux étaient rivés vers la capitale nigériane, Abuja. La raison est connue, les Chefs d’Etat de la CEDEAO devaient se prononcer sur la Transition en cours au Mali. Comme décision importante à retenir de cette réunion d’Abuja, la CEDEAO invite la transition en cours à respecter le délai fixé par la Charte de la Transition en organisant les élections au 27 février prochain.
Faut-il le rappeler, lors de la dernière conférence des Chefs d’États de la CEDEAO tenue à Accra au Ghana, la CEDEAO avait pris des sanctions ciblées contre les autorités de la transition au Mali. Et cette 60ème conférence des Chefs d’Etats était l’occasion de constater les progrès effectués par le pouvoir de Bamako pour aller aux élections le 27 février prochain ou faute de quoi, les sanctions déjà en vigueur devraient être durcies contre les autorités de la transition et le Mali.
Après lecture du communiqué final de ce sommet, on peut dire que la communauté économique ouest africaine a fait preuve de clémence vis-à-vis du Mali. La Conférence déclare avoir pris bonne note d’une communication officielle, adressée par les autorités maliennes à la CEDEAO le 9 décembre dernier, pour informer que le chronogramme des élections sera transmis au plus tard le 31 janvier 2022, et pourrait être discuté avec une mission de la CEDEAO. Et de dire qu’il est également indiqué dans ladite communication que la loi électorale pour l’organe unique de gestion des élections a été adoptée par le Gouvernement et transmise au CNT. Et la Conférence déplore vivement le fait que l’échéance du 27 février 2022 pour la tenue des élections risque de ne pas être respectée.
La conférence demeure préoccupée par les risques pour la région d’une intervention de société de sécurité privée au Mali. En conséquence, annonce ce communiqué, la Conférence rappelle la nécessité urgente de respecter la date du 27 février 2022 pour la tenue des élections. Elle décide du maintien des sanctions déjà imposées. Et d’indiquer que si à la fin de décembre 2021 aucun progrès tangible n’est réalisé dans la préparation des élections, des sanctions additionnelles seront imposées dès le 1er janvier 2022. Pour la Conférence, ces sanctions incluront notamment des sanctions économiques et financières. On peut dire que la CEDEAO sur la question malienne marche avec la carotte et le bâton. Elle vient de sortir la carotte en attendant le bâton.
Adama Tounkara (stagiaire)