Les 28 et 29 mars derniers s’est tenu à la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro le 44ème Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Le chef de l’Etat ghanéen, John Dramani Mahama, a été choisi par ses pairs de la sous-région comme nouveau président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Il remplace, son homologue ivoirien Alassane Ouattara qui vient de terminer deux mandats successifs à la tête de l’organisation. Le sommet a aussi été l’occasion pour la Cedeao et le Mali de décerner des distinctions honorifiques.
En effet, l’ouverture de ce 44ème sommet ordinaire de la Cedeao a été marquée par trois cérémonies de remise de distinctions à des personnalités militaires et civiles, pour services rendus à la sous-région ouest-africaine, en particulier notre pays, le Mali. La première cérémonie fut de la médaille de la valeur militaire de l’organisation au général de corps d’armée Soumaila Bakayoko, chef d’état-major général des Armées de Côte d’Ivoire et président du Comité des chefs d’état-major de la Cedeao, ainsi qu’au général nigérian Shehu Usman Abdulkadir, commandant de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Une décoration sera remise à titre posthume à la famille du général nigérian Yayeh Garba, ancien commandant en second de la Misma, décédé en fonction à Bamako. Le Mali a élevé aux différents grades de l’Ordre national du Mali les trois officiers supérieurs que la Cedeao a décorés et le colonel sénégalais Jean-Paul Ntab, ancien chef d’état-major de la Misma. Ce fut la seconde cérémonie de distinction. La troisième fut celle d’hommages rendus par la société civile malienne par des remises de trophées dénommés Alfarouk aux chefs d’Etat Blaise Compaoré du Burkina Faso, Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Goodluck Ebele Jonathan du Nigéria et Boni Yayi du Bénin. Selon IBK, les Maliens remercient le président Blaise Compaoré pour la qualité de sa médiation dans la crise malienne et pour avoir largement contribué à ce que les élections se tiennent. Quant à Alassane Ouattara, les Maliens lui sont reconnaissants pour sa gestion de leur crise en tant que président en exercice de la Cedeao. Goodluck Ebele Jonathan a, en tant que co-médiateur de la crise malienne, joué une grande partition dans la récupération des régions du Nord sur le plan militaire. Et c’est pour son lobbying efficace lorsqu’il était à la présidence en exercice de l’Union africaine que les Maliens décernent le trophée Alfarouk au président Boni Yayi.
Le reste de la cérémonie d’ouverture fut marqué par les allocutions de Kadré Désiré Ouedraogo, président de la Commission de la Cedeao, de Said Djinnit, représentant de l’ONU pour al’Afrique de l’ouest, et de Major Pierre Buyoya, représentant de l’Union africaine au Sahel. Tous ont encouragé l’organisation ouest-africaine à persévérer dans la consolidation de la paix et de la stabilité économique.
La Cedeao tire un bilan positif
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao se sont réjouis des avancées notables réalisées par la communauté ouest-africaine dans plusieurs domaines. Selon lui, c’est grâce à ces avancées que l’estime de la communauté internationale pour la Cedeao s’accroit de jour en jour. En effet, dans un contexte économique mondial peu satisfaisant, la région Afrique de l’ouest sort la tête de l’eau et enregistre un taux de croissance robuste de 6,6% en 2012 et 6,3% en 2013 ; les prévisions 2014 sont de 7%. Ces taux sont plus élevés que ceux de toutes les autres parties du continent africain. Rappelons qu’en 2013, la Cedeao a conduit plusieurs grands chantiers importants : paix et sécurité, droits de l’Homme et gouvernance ; libre circulation des personnes, des biens et de capitaux ; agriculture et renforcement des capacités productives, infrastructures, reformes institutionnelles, renforcement des capacités, etc. Parmi les progrès effectués par la Cedeao, ces deux dernières années en matière économique, on peut citer l’harmonisation des politiques économiques et financières ainsi que la réalisation de l’Union douanière ; ce qui a permis d’aboutir à l’adoption du Tarif Extérieur Commun (TEC) qui sera mis en place à partir du 1er janvier 2015. En outre, sur le plan politique, elle a renforcé la démocratie, l’état de droit et fait face aux menaces contre la paix et la sécurité notamment au Mali et en Guinée- Bissau.
Le Ghana à l’honneur
Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a été élu par ses pairs pour remplacer Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao. Le président Dramani Mahama, après avoir rendu un vibrant hommage à son prédécesseur, s’est exprimé sur les trois axes majeurs qui édifieront ses actions à la tête de l’organisation : paix et sécurité dans la sous-région, lutte contre le chômage des jeunes, développement des infrastructures économiques. Le tout a été sanctionné par la lecture du communiqué final par le président de la commission de la Cedeao.
Compaoré reste le médiateur de la Cedeao pour le Mali
Ce communiqué dit que les chefs d’Etats et de gouvernement se félicitent de la signature du mode opérateur sur le cantonnement des groupes armés et exhortent toutes les parties prenantes de l’Accord préliminaire de Ouagadougou à assurer sa totale mise en œuvre. À cet égard, ils réitèrent leur appel à tous les groupes non étatiques au Mali pour qu’ils déposent les armes, se soumettent au cantonnement et participent à la recherche d’un règlement pacifique des différends dans le cadre du dialogue. La conférence encourage le gouvernement du Mali à assurer le pleine responsabilité de la tenue du dialogue inclusif inter malien devant favoriser la réconciliation nationale avec l’appui de la Cedeao et de la Communauté internationale, et à en diligenter les préparatifs. Les chefs d’Etat et de gouvernement renouvellent leur confiance à Blaise Compaoré, président du Faso et médiateur de la Cedeao au Mali, et à Goodluck Jonathan, président du Nigéria et médiateur associé, pour les résultats remarquables obtenus dans leurs efforts de médiation au Mali. Le sommet félicite IBK et son gouvernement pour les efforts engagés en vue de la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité du Mali, de la reconstruction nationale ainsi que de la promotion de la bonne gouvernance, de l’Etat de droit et du respect des droits humains dans le pays. Il encourage le gouvernement du Mali à poursuivre la lutte contre l’impunité, les violations graves des droits humains ainsi que la corruption, dans le strict respect de l’Etat de droit. La conférence entérine les conclusions du Conseil des ministres sur la revue a posteriori des initiatives et des réponses de la Cedeao à la crise multidimensionnelle au Mali.
Au titre de l’Accord de partenariat économique (APE), les chefs d’Etat et de gouvernement réaffirment leur ferme engagement en faveur de l’intégration régionale. La conférence valide les conclusions de l’accord dans le principe. Elle note cependant qu’il reste quelques questions techniques à résoudre.
Rokia DIABATE Envoyée Spéciale en (CI)
Un home succeed a un chien
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