La 15ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’est tenue ce 22 janvier au Centre international des conférences de Bamako.
Ils étaient au total 5 chef d’Etats (Amadou Toumani Touré du Mali, Abdoulaye Wade du Sénégal, Blaise Compaoré du Faso, Dr Yayi Boni du Bénin, Faure Essozimna Gnassingbé du Togo) deux premiers ministres (Guillaume Kigbafori Soro de la Côte d’Ivoire, Mahamadou Danda du Niger) un ministre des Affaires étrangères (Adelino Nano Queta de Guinée Bissau) à prendre part à cette 15ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Uemoa. En plus des membres du Conseil des ministres de l’Union, le président de la Commission de l’Uemoa, Soumaïla Cissé, le Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Philipe- Henri Dacoury Tabley, le président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Abdoulaye Bio Tchane et le président du Conseil régional de l’Epargne publique et des marchés financiers (Crepmf), Léné Sebgo, ont pris part aux travaux consacrés essentiellement à la crise en Côte d’Ivoire.
Dans un communiqué final, les participants à la conférence de Bamako ont déploré la crise politique majeure, née du scrutin du 28 novembre 2010, qui devait aboutir à une résolution pacifique de la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire. Face à la résurgence de la violence, qui continue de faire des victimes innocentes au sein de la population, ils ont exprimé leur profonde inquiétude tout en lançant un appel pressant à la classe politique ivoirienne pour le respect des droits de l’homme et la cessation des actes de violences. En prenant en compte les décisions de l’Onu, de l’Union Africaine et de la Cedeao de reconnaître Alassane Dramane Ouattara comme président légitimement élu de Côte d’Ivoire, ils ont invité le président sortant, Laurent Gbagbo, à respecter les résultats de l’élection en assurant une passation pacifique du pouvoir en vue de préserver la paix, la sécurité et la stabilité.
Une crise préjudiciable aux efforts de construction d’un espace intégré !
Après un examen des conséquences de cette crise sur le fonctionnement de l’Union, la conférence s’est félicitée des décisions prises par le Conseil des ministres lors de sa session extraordinaire du 23 décembre 2010 à Bissau. Elle a entériné l’ensemble de ses décisions avant d’instruire au Conseil de prendre des dispositions idoines pour la poursuite des actions identifiées dans ce cadre. Le texte officiel fait apparaître la nécessité de prendre des mesures appropriées pour préserver les organes et institutions de l’Uemoa des effets des crises politiques survenant dans les pays membres.
Dans le souci du respect de l’inviolabilité des locaux des organes et institutions, il a été demandé aux autorités légitimes de veiller à la sécurité des personnes et des biens.
Les chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur préoccupation quant aux conséquences négatives de la crise sur la mise en œuvre des chantiers du processus d’intégration et la situation économique, monétaire et financière dans l’Union. ‘’Cette crise est préjudiciable aux efforts déployés pour construire un espace économique intégré, basé sur l’intensification des échanges intracommunautaires et la libre circulation des personnes, des biens et services.’’, peut-on lire dans le texte final.
Ils se sont engagés à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour normaliser les circuits d’échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les autres pays.
Félicités, Soumaïla Cissé et ATT!
La Conférence a décidé de tenir, avant la fin du premier trimestre de l’année 2011 à Lomé, une session extraordinaire pour l’évaluation des mesures arrêtées. Tout en prenant acte de l’expiration de leurs mandats de président de la Commission et de Commissaires de l’Uemoa, la Conférence a prolongé ceux-ci jusqu’à la prochaine session. Elle a félicité notre compatriote Soumaïla Cissé pour la dynamique qu’il a insufflée au processus d’intégration et pour les résultats obtenus par la Commission sous sa conduite.
A la tête de la Boad, il a été procédé à la nomination de Christian Adovelande en qualité de président en remplacement de l’actuel patron, Abdoulaye Bio Tchane, candidat à la prochaine élection présidentielle au Bénin sous réserve de l’acceptation de la candidature par la Cour constitutionnelle.
Le président de la République, ATT, a été félicité pour l’impulsion qu’il a donnée à l’Union au cours de son mandat. La présidence en exercice de la conférence a été confiée à Faure Gnassingbé.
Coulisses
Sécu maxi !
Décidément, les autorités maliennes ne comptent plus se laisser surprendre. Gendarmes, policiers, éléments de la protection civile, gardes, ils étaient tous présents : qui en tenue civile, qui en uniforme. Rien n’a été négligé dans l’organisation. Avec leurs appareils, les éléments de la garde nationale ont fouillé les coins et recoins du Cicb, même les chaises sur lesquelles ont pris place les chefs d’Etat et de gouvernement, les drapeaux, rideaux et autres micros. A la recherche d’éventuels explosifs ? Sait- on jamais ? Car, quoi de plus normal que d’élever le niveau de sécurité à un moment où notre pays doit faire face à de nouvelles menaces !
La star du sommet et le tombeur de Tabley !
Il était annoncé. Et il était là. Il, c’est Guillaume Soro, le seul Premier ministre de la Côte d’Ivoire aux yeux de la communauté internationale. Incontestablement, l’ancien ‘’chef rebelle’’ a été la star de cette 15ème session. L’annonce de son nom par le maître de cérémonie, notre confrère Alassane Diombélé, a été suivie par une longue ovation par l’assistance de la salle des 1000 places du Cicb. Ne pouvant rester indifférent à une telle marque d’attention Soro, tout souriant, leva la main pour saluer la salle. Me Abdoulaye Wade lui souffla alors quelques mots à l’oreille. Quoi ? Allez savoir !
Les partisans d’Ado chassés de la salle !
Non au hold – up électoral ? Tenue par des ‘’Ado Girls’’ qui avaient réussi à tromper la vigilance des éléments chargés de la sécurité, la pancarte présentant ce slogan aurait peut-être échappé à l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement sans la vigilance d’un élément du protocole du Cicb qui l’a confisquée et confiée à la police. Avant la cérémonie d’ouverture, toutes les personnes qui arboraient un quelconque signe d’appartenance à Ado ont été courtoisement invitées par les forces de sécurité à quitter la salle.
Des journalistes…victimes de vol !
Deux cas de vol ont été signalés au cours de cette rencontre au préjudice de deux de nos confrères. Au Cicb, l’appareil enregistreur d’un journaliste béninois a été volé. A l’hôtel de l’amitié où Guillaume Soro a animé une conférence de presse, on a appris que celui de notre consœur de la radio Kledu, Célia D’Almeida a mystérieusement disparu aussi. Qui sont donc ces mystérieux voleurs ? L’épervier du Mandé pourrait-il démêler cet écheveau ?
Chiaka Doumbia et Modibo Fofana.