L’impunité sève nourricière de l’instabilité du Mali
Les révolutions arabes débordent en 2011 sur le Sahel après la campagne onusienne de la Libye menée par la France de Nicolas Sarkozy et la Grande Bretagne de David Cameron, contre le régime de Kadhafi.
Mais curieusement la déstabilisation ébranle un seul pays, le Mali.
Pourquoi dans tout le Sahel, seul le Mali s’est effondré comme un château de cartes alors qu’il n’a même pas de frontières avec la Libye?
La réalité est que le Mali porte en lui même les germes de sa propre déstabilisation et la crise libyenne n’a été qu’un catalyseur de la bérézina de 2012.
Depuis l’indépendance l’irrédentisme touareg a été le serpent de mer des gouvernements successifs du Mali, même si le Niger voisin aussi connait le même problème.
Le président Modibo Keïta n’a pas hésité un seul instant à mater dans le sang toutes velléités sécessionnistes au nord du Mali en 1963, tout en bouclant le terrain diplomatique avec une entente parfaite avec l’Algérie dans un partenariat équilibré.
Le président Moussa Traoré lui emboîta le pas en 1990, mais pris de court par les soulèvements populaires de 1991, il fut contraint aux accords de Tamanrasset en Algérie.
Avec ATT et Alpha, Dioncounda et IBK, l’option militaire n’a pas été écartée mais l’option diplomatique avec dialogues, négociations et accords dit de “paix” ont pris une autre tournure.
Car le Mali entre dans l’heure des négociations en se mettant carrément sous tutelle successive de l’Algérie et de la Libye de Kadhafi et de la France de Hollande.
Le pacte national, la flamme de la paix, les accords d’Alger, et de Ouaga, etc au lieu de consolider la paix entre les fils du pays, ont constitué une véritable pépinière de surenchères, de chantages, et de sources de déstabilisation futures pour le pays.
La raison est qu’à chaque fois, sous pressions étrangères, table rase a été faite sur les responsabilités des uns et des autres dans les drames, les crimes et les désolations des populations et ce, quel que soit l’ampleur des forfaits et le préjudice pour la nation.
C’est pour cela que depuis 1990, il est très facile de retrouver les leaders de la rébellion touareg reprendre à plusieurs reprises les armes contre la république du Mali.
Puisqu’il leurs est très facile d’avoir ensuite des postes juteux dans l’administration, les projets de développement, les ONG et dans les institutions de la république quel que soit leur passé.
Certains leaders de la rébellion se sont spécialisés dans la “profession rébellion” pour reprendre les termes d’ATT.
Pire aucun contrôle public sérieux n’a jamais été fait sur la gestion de l’argent public des ex rebelles au Mali, particulièrement dans les projets de développement tournés vers le nord de notre pays.
Les mêmes qui réclament le développement de Kidal , Tombouctou et Gao sont scandaleusement impliqués dans les détournements et le gaspillage des fonds publics destinés à ces mêmes régions depuis une vingtaine d’années sans qu’aucun responsable politique malien ne lève le petit doigt.
Alors anciens ministres, anciens ou députés en exercice à l’Assemblée Nationale, membres d’autres institutions de la république, hauts gradés de l’armée, hauts fonctionnaires parmi les ressortissants du nord, n’ont pas hésité une seule seconde à faire désertion en 2012 pour rejoindre la nième rébellion contre la république du Mali.
Parce qu’en voyant des armes lourdes de la Libye déferler au Mali, ils ont vite fait le calcul savant que la surenchère et la nouvelle saison des chantages va produire ses effets sans aucun risque de remise en cause de leur propre responsabilité pénale (individuelle ou collective) devant le peuple malien et des juridictions maliennes.
Car l’impunité est érigée en système de gouvernance de la nouvelle démocratie du Mali depuis belle lurette par une étrange politique de l’autruche dans laquelle excellent les dirigeants maliens post 1991.
Et la maxime semble parfaitement vérifiée que ce soit avec Alpha, ATT, Dioncounda ou IBK.
C’est du pareil au même dans la gestion de la crise du nord.
Ils ont en commun la scandaleuse externalisation des négociations avec des rebelles confiée à l’Algérie, la Libye de Mouammar Kadhafi ou au Burkina de Blaise Compaoré.
Cette externalisation érige des individus peu fréquentables au même rang que l’Etat malien qui peine à se faire respecter.
De l’autre côté les deux pieds de l’Etat malien ont été fauchés par nos propres dirigeants, c’est à dire l’armée et la justice.
Aucun plan de réforme militaire n’a été fait depuis 40 ans pour adapter l’armée malienne aux défis sécuritaires du 21ème siècle quand bien même que les menaces sur notre sécurité grandissaient de jour en jour.
Au contraire nos dirigeants ont allègrement laissé l’anarchie, le laisser aller et la corruption gangréner l’armée de telle sorte qu’elle est incapable de remplir sa mission de défense et de sécurité de la nation (commandement défaillant, matériel vétuste, soldats mal formés et mal équipés, injustice dans la gestion des carrières et des avancements en grade, abandon des garnisons, indiscipline, conflits internes, absence de contrôle des opérations militaires, etc.)
Le constat est le même avec la justice qui ignore gentiment les criminels des différentes rébellions par le politiquement “correct malien” mais judiciairement et humainement scandaleux.
C’est dans ce registre de négociations politiques imposées de l’extérieur sur fond de laxisme de politique intérieure, que les criminels récidivistes du nord du Mali qui ont tout eu de l’État malien et qui n’ont jamais hésité à le trahir à maintes reprises, se verront leurs mandats d’arrêts internationaux levés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au nord de notre pays.
Outrages au drapeau malien, introduction frauduleuse sur le territoire du Mali souverain avec armes de guerre volées au peuple frère de la Libye, attaques armées des camps militaires du Mali, des commerces, des bâtiments publics et privés, des banques, des écoles, des projets de développement, violences sur les symboles de l’État malien au nord, création de situation de guerre ayant jeté sur le chemin de l’exil 500 000 maliens à la merci des souffrances et humiliations des camps de réfugiés dans les pays voisins et à l’intérieur du Mali mettant en cause la scolarité des enfants maliens, participation au terrorisme international en bande organisée avec prises d’otages et séquestres des étrangers sur le territoire malien, déclaration d’indépendance frauduleuse sur un territoire du Mali indépendant, viols collectifs aggravés sur mineures maliennes de race noire, enrôlements criminels des enfants soldats dans les conflits armés, expropriations frauduleuses des citoyens maliens, homicides volontaires de citoyens maliens sur des bases ethniques, meurtres à bout portant et avec préméditations sur des soldats portant l’uniforme de l’armée malienne, vols à mains armées du bétail, des matériels de guerre de l’armée malienne, vols à mains armées des biens publics et privés, saccages des banques avec l’intention de les piller, des administrations et des commerces, squats des bâtiments publics et privés, occupations illicites des aéroports du Mali, destructions criminelles des patrimoines culturels mondiaux de l’Unesco sur le territoire du Mali, vestiges de la présence millénaire négro africaine au nord du Mali, amputations sans anesthésie et de manière barbare et criminelle des membres inférieurs et supérieurs des citoyens maliens principalement de race noire, sévices corporelles et autres exactions sur des populations maliennes, imposition frauduleuse de pratiques religieuses moyenâgeuses sur le territoire d’un pays laïc, trafics illicites de stupéfiants et autres substances interdites, calomnie sur le peuple malien et son État sur internet, dans les médias internationaux et dans les pays voisins, etc.
Voilà mes chers amis les faits reprochés aux groupes armés qui sévissent au nord de notre pays depuis 2011 et la liste est loin d’être exhaustive.
Pourquoi, pourquoi et pourquoi?
D’Abeibara à Aguelhoc nous ne pouvons pas oublier les crimes odieux et abominables contre les soldats et les citoyens de la république du Mali lâchement abattus avec le drapeau malien en main pour avoir fait leur travail de défenses de la patrie d’une nation souveraine.
Non nous ne pouvons pas oublier l’alliance 2012 entre le Mnla et l’Ansardine lui même allié stratégique de l’Aqmi et du Mujao au nord du Mali.
Dans les crimes crapuleux et autres exactions contre nos populations du nord Abou Zaïd, Belmoktar, Iyad Ag Ghali, Ag Bibi, Billal Ag Chérif, Mossa Ag Attaher, et bien d’autres leaders de la rébellion au nord de notre pays, sont blanc bonnet et bonnet blanc et ils doivent répondre tous et de la même manière des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis au nord de notre pays.
Aucun tri sélectif entre ces différents criminels ne saurait être un gage de paix au Mali car les récidivistes sont connus dans notre pays et ils doivent être punis par la justice.
Aucune négociation externalisée ne saura nous apporter la paix tant attendue par nos populations sans que justice soit faite dans la plénitude des lois de la république du Mali.
Alors que le droit soit dit dans toute sa splendeur juridique dans cette crise du Mali pour qu’enfin, prenne fin l’impunité et l’instabilité qu’elle nourrit nuit et jour en république du Mali.
Par Kassin : avis d’un internaute
C’est très bien dit! mais attendons voir.
BRAVO JAMAIS VU SUR MALIWEB UN ARTICLE AUSSI ELOQUENT .UN PLAISIR DE LECTURE JOURNALISTIQUE ET D ANALYSE.SEUL BEMOL IL EST TROP TOT POUR JUGER LE CAS IBK. N OUBLIONS PAS QUE CETTE FOIS CI ILS CE SE FONT FAIT MASSACRER AUSSI BIEN EN LIBYE PAR LES ANTIKADAFI PAR ANCERDINE PAR AQNI MUJUO ETC ET ILS ONT EU MALHEUR DE PRENDRE LA ROUTE DE KONA ET DE DIABALI LES MISSILES N ONT PAS FAIT DANS LES DETAILS .IBK DOIT COMMENCER DABORD A RECENCER LE RESTANT.CETTE FOIS ILS VIVENT PLUTOT LEUR SURVIE .
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