Zénaba Ahmat Tidjani, a pleuré de joie à Ndjaména, le samedi 20 novembre 2010, à l’annonce de son dossard n°10 comme l’heureuse gagnante du Concours Miss Tchad. Une des plus sérieuses prétendantes de la Couronne du concours Miss Cinquantenaire prévu pour le 2 avril prochain à Bamako, elle veut rééditer son exploit de la capitale tchadienne.
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rnBamako Hebdo : Vous avez été déclarée Miss Tchad 2010/2011 devant 22 concurrentes représentant toutes les régions de votre pays. A l’annonce de votre victoire, vous avez chaudement pleuré de joie. Etait-ce parce que votre victoire a été une surprise pour vous ?
rnMiss Zénaba A. Tidjani : Non, franchement, je n’ai pas été surprise par les résultats en tant que tels. C’est vrai que toutes les candidates étaient belles, mais j’étais presque sûre d’être parmi les trois premières. C’est prétentieux de dire cela, mais c’est la vérité. J’étais en pleine en confiance.
rnVous voulez savoir pourquoi j’ai pleuré ? Eh bien, après la désignation des deux dauphines, toute l’assistance en chœur a réclamé le n°10. Nous entendons toutes dans le hall, les gens réclamaient mon dossard. Et à l’annonce du résultat, toutes mes concurrentes m’ont félicitée en me disant que c’était le meilleur choix. Cela m’a profondément touchée. Et puis, je suis naturellement très émotive, c’est ce qui a fait que je n’ai pu retenir mes larmes.
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rnQue pensez-vous de vos dauphines?
Certains pensent que le choix n’a pas été facile parce que toutes les miss étaient d’égale beauté.
rnEt c’est vrai. Toutes les filles étaient belles. Mais il fallait faire un choix. Et ça s’est joué sur des petits détails, je crois. Mes dauphines méritaient également la couronne. Mais comme il fallait choisir une seule, le jury a porté son choix sur ma personne.
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rnVous avez reçu comme récompense une voiture, un billet d’avion aller-retour N’Djaména-Cotonou des mains du DG de Toumaï Air Tchad, et un chèque de la Première Dame. Quel était le montant exact du chèque et comment avez-vous utilisé l’argent ?
rnPour la voiture et le billet d’avion, c’est effectif. Mais, je n’ai pas reçu une enveloppe des mains de la Première Dame comme l’ont annoncé les médias. Peut-être qu’une enveloppe était prévue pour la miss. Mais je n’ai rien vu.
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rnVous étiez à Cotonou. Comment ça s’est passé le voyage ? Est-ce votre premier voyage en dehors du Tchad ?
rnJe devais partir sur Cotonou mais j’ai annulé le voyage à la dernière minute. Mais je compte partir en fin mars. Oui, ça serait pour la première fois que je voyagerai hors du pays.
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rnVous avez déclaré au jury que votre ambition est de lutter contre l’enrôlement des enfants soldats. Où en êtes-vous sur ce combat et quels sont vos soutiens ? Sur quels autres fronts sociaux êtes-vous présente ?
rnMon manager et moi, nous avons concocté un plan d’action. Il est question de mener des campagnes de sensibilisation dans les écoles et les institutions de la place sur le danger que représentent les conflits armés pour les enfants. Il est vrai que mener une telle action nécessite des moyens.
rnOr Miss Tchad n’a pas un budget propre à elle pour réaliser tous les objectifs qu’elle s’est fixés. C’est pourquoi nous avons sollicité des financements un peu partout.
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rnNous attendons toujours. Mais on a bon espoir. Déjà, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, M. Djibert Younous, a pris l’affaire en main et essaye de nous aider. J’ai mené certaines actions en faveur des enfants de la rue. J’ai également visité quelques orphelinats à la veille de Noël pour remettre des cadeaux aux enfants.
rnJe l’ai fait avec mes propres moyens.
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rnOn a beaucoup parlé, ces dernières années, de parité en Afrique. Est-ce que ce débat est posé au Tchad ? Si oui, quel est votre avis là-dessus ?
rnAu Tchad, la question n’est pas posée de façon formelle, mais on tend vers la parité. Déjà, aux dernières élections législatives, le Président de la République et la Première Dame du Tchad avaient demandé au parti au pouvoir de désigner une femme et un homme dans les circonscriptions où il y a deux sièges à pourvoir. Le Chef de l’Etat avait demandé aux autres partis de faire la même chose, c’est-à-dire privilégier, les candidatures des femmes. Dans le gouvernement, il y a ces dernières années une nette augmentation de nombre des femmes. De deux il y a quelques années, nous sommes actuellement à plus de 9 femmes ministres. C’est quelque chose de positif à encourager.
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rnPensez-vous que l’homme et la femme sont égaux ?
rnJe suis musulmane. Et je crois en ce qui est écrit dans les livres saints. La femme n’est pas égale à l’homme forcément, elle n’est pas non plus inférieure à l’homme. Mais, je crois fermement que les deux sont complémentaires.
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rnLes miss sont généralement très sollicitées par les publicitaires pour mieux vendre un produit, une manifestation culturelle ou sportive. Comment ça se passe pour vous ? Peut-on dire que vous ployez sous les poids des contrats ?
rnPas comme vous l’imaginez. Jusque là, c’est avec Airtel, une société de téléphonie mobile, que je m’apprête à signer un contrat. C’est le ministère de la Culture qui a sollicité ce parrainage dans le cadre d’un accord qui existe entre les deux institutions. J’ai été approchée également par les brasseries du Tchad, mais rien n’a été signé jusqu’ici. Les sociétés ne se bousculent pas à ma porte comme vous l’imaginez. Le mécénat n’est pas encore très ancré au Tchad.
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rnLes pays sahéliens, du Sénégal à Djibouti, en passant par votre pays le Tchad, ont mis en place un grand projet appelé Grande Muraille Verte dont le but est de lutter contre l’avancée du désert. Comment comptez-vous mobiliser les forces pour participer à sa réussite ?
rnLa question de la protection de l’environnement et de la lutte contre l’avancée du désert doit être le souci de tout être humain. Au Tchad, nous constatons chaque année un peu plus l’avancée du désert.
Là aussi, dans le plan d’action relatif aux activités que je devais mener pendant mon mandat, un volet sensibilisation à la lutte contre la désertification est retenu. Il s’agit de travailler avec des jeunes et les impliquer dans la plantation d’arbres. Nous avons des sites appelés communément " ceintures vertes " où plusieurs milliers des plants ont été mis en terre autour de la capitale et dans certaines villes du pays. Nous militons pour pérenniser cette initiative.
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rnVotre sacre comme Miss Tchad vous a-t-il ouvert les portes du mannequinat à l’instar d’autres miss en Afrique qui sont passées par cette voie ?
rnPour le moment, je n’ai pas des contacts formels mais je sais que je ferai le mannequinat, parce que c’est un métier qui me plait énormément.
rnCertainement que les prétendants se bousculent devant votre porte. Avez-vous fait votre choix ? Selon vous quels sont les critères d’un bon mari ?
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rnJe ne pense pas trop au mariage même si pour toute femme, fonder un foyer est légitime et normal. Actuellement, ce sont mes études qui me préoccupent. Je compte aller loin pour assurer demain mon avenir. Le mari viendra tôt ou tard. Pour moi, le mari idéal, c’est un homme tendre et compréhensif.
rnAlou Badra HAIDARA
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