Depuis le 29 novembre 2008, Fatoumata Koné dite Fatim (20 ans, 1m74 pour 68 kg) est la nouvelle ambassadrice de la beauté malienne. Elle fait la 2ème année Secrétariat assistance et gestion à l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) et 1ère année multimédia au Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté. Dans cet entretien exclusif qu’elle nous a accordé, Fatim, comme l’appellent ses intimes, parle, entre autres, de ses sentiments, ses projets, ses points de vue sur la pandémie de Sida. Selon elle, «une femme mérite tout le respect, elle doit être traitée avec douceur».
Fatoumata Koné : Je suis Mlle Fatoumata Koné, âgée de 20 ans. Je mesure 1m74 et pèse 68 kg. Je suis la fille de l’Adjudant Modibo de l’Armée de Terre et de Boncana Maïga. Je suis Miss ORTM, depuis le 29 novembre 2008. Je suis étudiante en 2ème année Secrétariat Assistance et Gestion à l’Institut Universitaire de Gestion. Je suis également en 1ère année Multimédia au Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être élue Miss ORTM 2008?
C’est un réel sentiment de joie, de bonheur pour moi d’être élue parmi les plus belles filles du Mali. Je suis, tout simplement, fière de moi-même et de la femme malienne.
Avez-vous été gagnée par l’émotion lors de la phase finale ?
Au début, ce n’était pas facile pour moi de tenir dans cette course qui s’est heureusement terminée par le bonheur.
Etiez-vous sûre de remporter la couronne ?
Avant de me présenter, j’étais très confiante, mais le jour de la finale, c’était autre chose. Toutes les filles étaient belles. Il fallait en choisir une. Malgré que j’étais sûre de moi-même, j’éprouvais parfois le trac. Mais au finish, j’ai été choisie comme la plus belle. C’est le plus important.
Qu’est-ce qui vous a motivé durant cette soirée?
Ce qui m’a beaucoup motivée, c’est le fait que ma famille, mes amis et mes proches sont venus m’encourager et me soutenir. Cela m’a donné de l’espoir et de la confiance.
D’où avez-vous eu l’idée de participer à cette élection Miss?
L’idée de me présenter n’est pas venue de moi-même. Elle m’a été suggérée par un ami qui a insisté pour que je participe à ce concours de beauté. D’ailleurs, c’est ce dernier qui a assuré mon inscription. C’est après que j’en ai parlé à mes parents, qui m’ont encouragée et soutenue.
Est-ce votre deuxième participation?
Non, j’ai participé plusieurs fois à l’élection Miss ORTM. Tout a commencé au Lycée Askia Mohamed où j’étais élue Miss, quand j’étais en 11e année. C’était un concours organisé entre les étudiantes de différents lycées. En 2006, je me suis présentée à l’élection Miss ORTM à Bamako. C’était juste à la phase éliminatoire. Ensuite à Kati où j’ai remporté le titre de première dauphine, aussi dans la phase régionale à Koulikoro. J’avais été aussi élue Miss Chaîne II en 2007. Après, j’ai également remporté le titre de «Miss IUG». Cette année, je suis revenue à Bamako pour me présenter. Je détiens la couronne de Miss ORTM, depuis le 29 novembre 2008.
Parlant des récompenses, qu’est-ce que la Miss a reçu comme cadeaux ?
Les cadeaux que j’ai reçus m’importent peu. Le plus important pour moi, c’est la couronne de Miss de l’ORTM. Et la joie et le bonheur que je vois à travers l’appréciation des uns et des autres en me disant que je méritais la couronne. C’est ce qui me touche le plus. Sinon, j’ai reçu la somme 1,2 million de FCFA de la part de Malitel et 300 000 FCFA du comité syndical de l’ORTM et divers cadeaux des autres sponsors.
Qu’allez-vous faire de ce pactole?
Comme je vous l’ai dit au départ, j’accorde peu d’importance à l’argent. J’ai remis les 300 000 FCFA du comité syndical de l’ORTM à ma famille et le 1,2 million FCFA est dans mon compte dans une banque de la place. Avant de les investir dans mes projets.
Quelle était l’atmosphère qui régnait entre vous et les autres postulantes ?
L’atmosphère était très bonne. Nous avons passé dix jours ensemble avant le jour de la finale, à l’hôtel Triton. Franchement, c’était très bien dans la mesure où nous avons tissé de bons rapports. Nous étions entre nous comme des sœurs issues d’une même famille.
Au regard de la beauté des autres postulantes, étiez vous sûre de remporter la couronne?
Je ne dirais pas que j’avais peur ou sûre de remporter la couronne. Mais, je me suis battue pour donner le meilleur de moi-même.
Comment vous vous êtes battue?
Tout simplement en suivant les directives qui nous avaient été données par notre encadreur Ami Traoré. Il s’agit de savoir marcher, s’exprimer devant le public, de danser, de sortir individuellement et en groupe. En un mot, de réunir tous les atouts pour convaincre le jury.
Quel était votre message?
Mon message était de conscientiser la jeunesse malienne voire africaine, de lancer un appel à tout le monde afin de lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Une femme mérite tout le respect, elle doit être traitée avec douceur. Car, si une femme n’est pas heureuse, ses enfants ne seront pas heureux. Et si les enfants ne sont pas heureux, il n’y aura pas d’avenir. Il faut aussi que les enfants cessent d’être dans les rues, qu’ils aient une bonne éducation afin qu’ils aient un avenir meilleur.
Vous avez été habillée par qui lors de la finale ?
Je me suis habillée moi-même lors des passages en tenues traditionnelles et de soirée. Sinon, toutes les candidates ont été aussi habillées par l’un des partenaires du concours au cours de chacun des trois passages.
Combien avez-vous dépensé pour être la plus belle?
Je dirais, tout simplement, que j’avais tous ces habits dans mon armoire. Pour la robe, c’est mon styliste qui m’a fait cette création à 10 000 FCFA seulement. Et c’est moi-même qui avais acheté le tissu. Vous comprenez ce n’est pas le fait d’acheter une tenue à un prix élevé que vous pouvez espérer être la plus belle. Il faut la culture générale. Je pense qu’il faut, aussi, appendre à économiser surtout dans la conjoncture actuelle.
Aujourd’hui, qu’est-ce que le titre de Miss ORTM vous a apporté?
Le titre m’a apporté beaucoup de choses, surtout le respect. Car, je me suis rendu compte que la Miss ORTM n’est pas n’importe qui. Elle ne passe pas inaperçue. Le titre m’a aussi ouvert beaucoup de portes.
Donc, on peut dire que votre vie a changé?
Je ne dirais pas que ma vie a changé complètement, mais positivement, elle a beaucoup changé. Je fais beaucoup attention à tout ce que je fais maintenant. Je m’arrange à être un exemple dans la société afin que tout le monde copie sur moi. Positivement.
Quels sont les projets de la Miss?
Comme je l’ai affirmé lors de la finale, je me battrai pour les causes des femmes, lutter contre la mendicité. Je me dédie entièrement à la cause des enfants en situation vulnérable. J’entends être utile pour partager avec les autres.
Et après les études?
Pour le moment, je préfère me concentrer sur mes études, les terminer afin de prendre une décision. Mais, je souhaiterai continuer dans le domaine du multimédia.
Que pensez-vous du mal du siècle, le Sida?
Le Sida est, certes, une maladie grave. Mais il ne faut pas mépriser les sidéens et les personnes vivant avec le VIH. Ils sont comme les autres malades. D’autres maladies sont encore plus graves que le Sida, qui tuent rapidement. Donc, il faut soutenir les malades du Sida. N’importe qui peut être atteint du virus.
D’après les enquêtes, les femmes sont les plus touchées et les plus exposées par cette maladie. Quel appel lancez-vous auprès de vos sœurs?
Je leurs dis de faire beaucoup attention bien vrai que ce n’est pas parfois de leur faute. Elles sont les plus exposées surtout avec la polygamie.
Avez-vous déjà reçu un quelconque contact ou plusieurs de la part des partenaires pour vous aider à concrétiser vos projets ?
J’ai déjà eu des contacts même s’ils ne se sont pas encore concrétisés. Mais je compte en chercher d’autres pour mes projets.
Qu’est-ce que vous aimez dans la vie?
Partager avec les autres.
Votre hobby?
La musique
Avez-vous un artiste préféré ?
Avant, Feus Fodé Kouyaté et Aly Farka Touré étaient mes idoles. Aujourd’hui, c’est Nampé Sadio que j’admire beaucoup. J’aime sa façon de chanter en plus c’est un ami. Et j’ai réalisé des clips avec lui avant que je sois Miss.
Aimez-vous le foot ?Je m’intéresse au football, si l’équipe nationale du Mali joue.
Votre joueur préféré?
Je n’ai pas de joueurs préférés au sein de l’équipe nationale du Mali.
Pourquoi?
Je les aime tous. Mais, je pense qu’il faut encourager le jeune El Hadj Mahamane Traoré. C’est l’une des révélations, qui dans l’avenir, sera un élément-clé des Aigles du Mali.
Entretien réalisé parAlou B HAIDARA
