Agée seulement de 18 ans, Alimatou Maïga est la nouvelle Miss Mali, au terme de la soirée élective du 11 décembre dernier, plus précisément lors de la nuit de l’ORTM. Benjamine d’une très grande famille, Alimatou est de mère Tamacheck et de père Sonraï. Quelques semaines après son sacre, cette élève en 11ème année, au lycée public de Manaka, a dévoilé quelques projets qu’elle entend réaliser, au cours des douze mois de son mandat. Interview.
Bamako Hebdo: Quelles sont vos premières impressions après la délibération des membres du jury ?
Alimatou Maïga: Je suis très émue de porter cette couronne pour honorer la beauté malienne. Durant tout mon mandat, je me dois de porter haut le flambeau de la beauté malienne, sans jamais décevoir tous ceux qui ont confiance en moi.
Sous quel signe placez-vous votre mandat ?
J’ai placé mon mandat sous le signe de la protection de la femme au foyer et l’aide aux enfants démunis.
Quelles actions concrètes comptez -vous mener durant votre mandat ?
Comme préoccupation majeure, je veux aider d’abord les femmes au foyer à être plus émancipées, ensuite les enfants démunis à avoir au moins un toit. Dès mon retour à Gao, j’essayerai d’y réfléchir pour l’élaboration d’un plan d’action.
Pourquoi toutes les Miss du Mali focalisent leurs intentions sur les enfants démunis et les femmes ?
Il faut dire que c’est la couche la plus vulnérable. Surtout les enfants démunis. Les enfants que je veux aider sont des orphelins comme moi. J’ai perdu mon père, il y a de cela quelques années. Paix à son âme! Quand je vois les enfants qui n’ont même pas connu leurs parents, je suis très sensible à ce qu’ils ressentent. C’est le cas de tous les enfants orphelins. Pour les femmes, il faut dire que leur émancipation contribue au bonheur du foyer. Les femmes au foyer aussi surprenant que cela puisse pataître, aident les hommes.
Pensez -vous que les hommes sont souvent aidés par les femmes au foyer ?
Oui, toutes les femmes au foyer aident d’une manière ou d’une autre leurs maris. Si nous prenons l’exemple d’un enfant malade, la femme est toujours à la première position pour s’occuper de l’enfant. La femme a toujours l’affection maternelle qu’elle dispense à son époux et à ses époux.
Quelle collaboration entretenez-vous avec les autres candidates avant l’élection ?
Nous avons de bonnes relations et nous les entretenons depuis notre rencontre. D’ailleurs, les dauphines et moi resteront en contact permanent afin qu’elles m’accompagnent dans mes projets. Il faut dire qu’elles sont là pour me soutenir durant notre mandat. Et le soutien est réciproque.
J’avais rêvé d’être une miss un jour. Dieu a béni mon rêve. J’étais venue à cette compétition avec la conviction de gagner. Mais face aux autres candidates, j’étais un peu perplexe. Avec la volonté divine, j’y suis parvenue.
Quelques heures avant votre sacre, vous étiez la seule candidate capable de répondre à quelques unes de mes questions dans les coulisses. Vous étiez déjà sûre de votre sacre sur le podium. Qu’est ce qui a facilité votre élection?
Je crois personnellement que mon premier passage en tenue traditionnelle y est pour beaucoup. Ensuite, ma taille a joué en ma faveur et aussi ma beauté naturelle. D’autres diront que c’est la manière dont j’ai répondu aux questions au cours de la phase fatidique de la compétition. Evidemment, seuls les membres du jury sont les mieux placés pour répondre à votre interrogation.
Quelles comparaisons faites-vous entre les Miss de la sous-région à l’instar de la Miss Sénégal, Côte d’ivoire, etc. et la Miss ORTM Mali ?
Je pense que la beauté est relative et chaque pays a ses réalités.
L’élection de la Miss des miss du cinquantenaire des pays africains aura lieu, ici à Bamako, le 29 janvier 2011. Quels sont les atouts que vous avez pour pouvoir valablement représenter le Mali ?
Je ferai de mon mieux pour représenter valablement le Mali à ce grand concours africain. J’aurai alors besoin de l’appui de toute la population malienne. De plus, je voudrais que tous les Africains découvrent le Mali, un pays extraordinaire, de par sa culture qui réunit tout un peuple, si chaleureux et si accueillant !
Vous devez sûrement être très sollicitée grâce à ton titre, que fais-tu de ton temps libre désormais ?
Oui, je suis effectivement très sollicitée mais je tiens à rester zen et à atteindre tous mes objectifs durant mon mandat.
Quels sont vos projets après vos études ?
J’aimerai créer une grande agence de mannequinat, pour le développement de ce secteur dans mon pays. Créer aussi des centres de formation pour les enfants démunis et des centres pour l’éducation de la jeune fille.
Quel message voulez-nous adresser à l’endroit des parents qui ne veulent pas voir leurs filles participer aux concours de beauté?
Il vaut mieux que les parents soutiennent leurs filles en les encourageant. La vision de la fille doit davantage être soutenue par les parents car, sans leurs conseils, les filles ne peuvent rien faire.
Etant à Gao, qu’est-ce que vous envisagez de faire pour mener à bien vos projets au niveau national ?
Je reste en contact avec la Commission et mes dauphines car nous travaillerons en collaboration et comme je le disais tantôt, je vais élaborer un plan de travail une fois retournée à Gao.
Avez -vous rencontré des difficultés pour rentrer en possession de vos lots ?
Non…Pas du tout. Les prix m’ont été remis sans aucune difficulté. J’ai tout reçu comme promis, je remercie tous les sponsors.
Que ferez-vous de votre gain?
Mon gain me servira à la réalisation de mes premiers projets.
Qu’est-ce que Alimatou Maïga aime dans la vie ? Et que déteste-t-elle ?
J’aime la franchise et l’honnêteté. Je déteste le racisme et le mensonge.
Alimatou est-elle fiancée?
Non… je suis célibataire, mais je pense pouvoir fonder un foyer dans les années à venir.
Quels sont vos loisirs ?
La lecture, la musique et le sport
Clariisse NJIKAM