Plusieurs observateurs et analystes de la vie politique du pays estiment que le nouveau président de l’AMM, Boubacar Bah dit Bill, est loin d’avoir avec lui la majorité des maires ADEMA et qu’il a été imposé par la direction du parti. Par un moyen d’intimidation qui a consisté à faire le vote à main levée lors du scrutin. Un principe combattu par le président sortant de l’AMM, Abdel Kader Sidibé, candidat, contre vents et marée, à sa propre succession, qui a estimé – et à juste raison- que rares sont des maires ADEMA qui étaient prêts à contrevenir aux consignes de la direction du parti sous peine d’une sanction lourde : l’exclusion d’office.
Selon de sources concordantes, Boubacar Bah dit Bill aurait usé de tous les moyens pour accéder à la présidence de l’Association des Municipalités du Mali qu’il voit comme un véritable tremplin pour arriver à ses fins : être candidat à la candidature pour la présidentielle de 2012, d’abord au sein de l’ADEMA, pour ensuite briquer la magistrature suprême.
Et cela, si l’unanimité n’est pas faite autour d’un candidat dans la ruche, en l’occurrence Dioncounda Traoré, président du parti, président de l’Assemblée nationale, donc deuxième personnalité du pays qui possède des atouts réels pour succéder à ATT en 2012.
Cependant, le hic est que Boubacar Bah dit Bill veut prendre sa revanche et sur les cadres de l’ADEMA et sur l’histoire pour avoir tout donné à ce parti sans aucune contrepartie jusqu’à son élection à la tête de l’Association des Municipalités du Mali, il y a moins d’un mois.
En réalité, cette présidence de l’AMM apparait comme un couteau à double tranchant aux mains de Bill. S’il est réellement avéré qu’il a la confiance de l’écrasante majorité des maires ADEMA, la première force politique du pays, l’AMM pourrait bien être une rampe de lancement qui l’amènerait tout droit à Koulouba en 2012. Car, ne dit-on pas que "qui contrôle la base, contrôlera le sommet".
Cependant, certains observateurs et analystes de la vie politique du pays estiment que Bill est loin d’avoir avec lui la majorité des maires ADEMA et qu’il a été imposé par la direction du parti par un moyen d’intimidation qui a consisté à faire le vote à main levée lors du scrutin. Un principe combattu par le président sortant de l’AMM, Abdel Kader Sidibé, candidat contre vents et marée à sa propre succession, qui a estimé – et à juste raison- que rares sont des maires ADEMA qui étaient prêts à contrevenir aux consignes de la direction du parti sous peine d’une sanction lourde : l’exclusion d’office.
C’est justement ce qui pourrait probablement expliquer le plébiscite de Bill à l’issue du vote pour la présidence de l’AMM. Et, si tel a été le cas, le réveil risque d’être brutal pour Boubacar Bah qui se retrouverait, dans un proche avenir, avec la coquille de l’AMM quand ses ambitions présidentielles entreraient en collision avec celles d’autres éventuels candidats à la candidature au sein de l’ADEMA. Il s’agit du jeune, Sékou Diakité, non moins ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, d’Ibrahima N’Diaye dit "Iba", ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle ou encore d’Ousmane Sy, ancien ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales.
Ainsi, une bataille de chiffonniers autour de la candidature à la présidentielle de 2012 se profile à l’horizon au sein de l’ADEMA. Si, l’on n’y prend pas garde, ce parti pourrait bien éclater en plusieurs morceaux.
Une situation qui pourrait bien profiter à certains probables candidats à la présidentielle à l’image d’Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM, de Soumaïla Cissé de l’URD voire de l’actuel Premier ministre Modibo Sidibé. Pire, la guéguerre au sein de l’AMM née de l’élection de Boubacar Bah dit Bill à la tête de cette association risque de compromettre dangereusement l’évolution et l’exécution des grands projets d’investissement dans les communes du Mali, initiés par le président sortant de l’AMM, Abdel Kader Sidibé, qui refuse de passer la main à son successeur Boubacar Bah dit Bill dont il conteste l’élection au motif qu’ "il y a eu de nombreuses irrégularités constatées dans le déroulement du Congrès tenu les 16 et 17 mai dernier" qui a abouti à l’élection de Bill.
Par ces motifs, il a introduit, auprès du tribunal administratif de Bamako, une requête en annulation dudit Congrès.
Alassane DIARRA