Le maire Abdel K. Sidibé à propos de la prise de fonction du nouveau bureau de l'AMM Tant que le juge n’a pas vidé le contentieux il n'y a pas de passation de services

0

Pourquoi le maire de la Commune III du District de Bamako et président sortant de l’AMM, Abdel Kader Sidibé, a-t-il boycotté la cérémonie de passation de services, qui devrait avoir lieu le lundi 30 mai 2010, entre lui et le nouveau président, Boubacar Bah dit Bill, maire de la commune V du District de Bamako? Nous avons approché celui qui conteste son éviction à la tête des municipalités du Mali. Pour lui, point de services à passer tant que lla justice, qu’il a saisie, n’aura pas vidé le contentieux.

e nouveau bureau de l’Association des Municipalités du Mali (AMM), issu du Congrès des 16 et 17 mai 2010, a pris fonction le lundi dernier, sans une passation de service dans les règles de l’art, entre le président entrant Boubacar Bah dit Bill et le sortant Abdel Kader Sidibé. Celui-ci avait boycotté la rencontre. Le représentant du département de tutelle était aussi absent.

 

Interrogé par rapport à ce faux bond, le président sortant de l’AMM, Abdel Kader Sidibé, dira ses reserves. "Par rapport au déroulement du Congrès de l’AMM, j’ai protesté eu égard aux nombreuses irrégularités constatées. J’ai ensuite introduit une requête en annulation du Congrès auprès du juge administratif pour les très nombreuses irrégularités qui ont entaché ce Congrès. J’ai informé le chef du département de tutelle (ndlr : le ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales) de cette démarche. Je lui ai clairement signifié qu’à partir du moment où cette requête est introduite, tant que ce contentieux n’est pas vidé, pour moi, il n’y a pas lieu d’aller à une quelconque passation de services".

 

Et le maire de la Commune III du District de Bamako d’expliquer que son homologue de la Commune V du District de Bamako avait envoyé une correspondance au Directeur exécutif de l’AMM lui signifiant qu’il a fixé la date de la passation de services au lundi 31 mai 2010. Celui-ci lui a répondu que la passation de services doit se dérouler entre les deux présidents de l’association, l’entrant et le sortant et qu’il était mal placé pour gérer cela. 

C’est alors que Boubacar Bah a rectifié le tir en m’adressant une lettre dans laquelle il me signifiait qu’il a fixé la date de la passation de service au lundi 31 mai. Je lui ai répondu que c’est unilatéralement qu’il fixe la date alors que la logique aurait voulu que cette décision, concernant la passation de service, soit prise à deux.

 

Je l’ai informé, par ailleurs, que j’ai introduit une requête en annulation du congrès de l’AMM et que j’ai dit au ministre que tant que le droit n’est pas dit, il ne saurait avoir de passage de témoin entre son équipe et la mienne".

 

M. Sidibé dira, en outre, que c’est avec étonnement qu’il a suivi un communiqué annonçant, au journal télévisé, la tenue de la cérémonie de passation de services pour le lundi 31 mai. C’est, a-t-il poursuivi, cette logique unilatérale qui a conduit Boubacar Bah à se retrouver au siège de l’AMM pour une passation de services qui, logiquement, ne peut survenir qu’après qu’une décision de justice ait été prononcée.

A propos des irrégularités dont il fait mention, M. Sidibé a souhaité ne pas aller dans les détails, puisque le dossier est désormais dans les mains des juges qui l’ont d’ailleurs déjà notifié à Boubacar Bah. Et de préciser que le jour de l’instance n’est pas encore fixé, chacun attend la justice en laquelle, insiste-t-il, j’ai confiance qu’elle dira le droit.

 

A la question de savoir ce qu’il pense du fait que le nouveau bureau de l’AMM sera reçu aujourd’hui par le ministre de tutelle. N’est-ce une reconnaissance de la légitimité de ce bureau, toute chose qu’il conteste, M. Sidibé dira que tous les élus locaux peuvent se faire recevoir à loisir par le ministre. "Le ministre reçoit tant que son agenda le lui permet tous les élus de différentes municipalités. Et encore que, dans ce cas, ce sont eux qui ont sollicité à être reçu. Ce n’est pas le ministre qui les a invités. Vous savez, il y a beaucoup d’agitations pour la légitimation du bureau de Boubacar Bah. Cela ne nous émeut point. Seule la justice a le dernier mot", a-t-il martelé.

 

Pour Abdel Kader Sidibé, la justice peut annuler le congrès et dans ce cas, il faudra trouver une forme de gestion de l’association avant la tenue d’un nouveau congrès.

 

Quid de son bureau ? Quid des défections en son sein ? Le président sortant de l’AMM sourit avant de dire qu’il n’a pas été officiellement saisi de défections. Et même s’il y en a, ce serait certainement sous la pression des partis politiques. "Il y a des défections dans l’autre bureau aussi", a-t-il tempéré.

Il n’est pas entré dans les détails par  rapport à son parti, l’ADEMA qui vient de l’exclure, son combat pour préserver le caractère apolitique de l’AMM n’est pas, à le croire, une question de place, mais bien une question de principe. Et M. Sidibé de lancer cet appel : "Mon appel est de vraiment aller à l’analyse très raisonnable de la situation dans le contexte du Mali que nous souhaitons construire, le Mali démocratique. Il nous faut surtout ne pas oublier que tout acte que l’on pose aujourd’hui, même si cela nous arrange, peut faire jurisprudence demain et compliquer ou simplifier les choses" .

                      Bruno D SEGBEDJI

 

Commentaires via Facebook :