Dans l’entretien qu’il nous a accordé le lundi dernier, le président de l’Association des municipalités du Mali (AMM), non moins maire de la commune V du district de Bamako, Boubacar Bah dit Bill a expliqué le projet que les élus locaux du Mali viennent de lancer pour promouvoir la “paix des cœurs et des esprits” dans le Mali post-crise. Grâce à plusieurs partenaires, plus d’un milliard de nos francs vont être injectés dans diverses activités de lobbying, de sensibilisation et de communication surtout dans les collectivités du nord et aussi dans certaines communes du cercle de Douentza, Youwarou, Tenenkou et Mopti.
C’est dans ce sens qu’un document a été élaboré par les premiers responsables de l’AMM, sous la direction de Boubacar Bah dit Bill. Intitulé «Actions d’urgence des collectivités territoriales pour l’instauration et la consolidation de la paix dans le nord du pays», le projet comporte un volet communication/médiatisation et un volet relance de l’offre et la fourniture des services sociaux de base. «Le premier volet est une activité transversale qui concernera toutes les activités de mises en oeuvre. Elle va des communiqués et débats au niveau des radios de proximité, à la couverture médiatique de toutes les activités, la télévision nationale, la conception d’affiche de sensibilisation, etc. Concernant le second volet, il faut d’abord signaler que l’une des conséquence désastreuses de la crise est l’aggravation de la situation alimentaire, déjà précaire avec le déficit céréalier de 2011. Il s’agit alors de réhabiliter les infrastructures sanitaires, les systèmes d’adduction d’eau, etc», a expliqué le président de l’AMM.
Et Boubacar Bah dit Bill d’insister sur la nécessité de construire et consolider la paix citoyenne, de rechercher la paix des coeurs et des esprits, d’entretenir le dialogue politique et citoyen pour cultiver le pardon et l’acceptation de l’autre. «Même si le Mali n’a pas connu une crise d’une telle ampleur, il existe néanmoins des leçons à tirer des expériences passées d’intervention humanitaires, notamment lors des conflits passés, les famines et autres calamités naturelles…». Il a mis l’accent sur les risques de marginalisation d’une communauté au détriment d’une autre, le risque de favoritisme et d’inégalité de traitements, le risque d’inexpérience des acteurs impliqués dans la chaîne d’intervention, le risque de déséquilibre territorial dans l’affectation des dons et dans les interventions.
Précisons que toutes les activités du projet seront menées avec un budget, hors infrastructure, de 1 027 057 500 F CFA. Le tout sera géré par le dispositif financier de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriale (ANICT).
Bruno D SEGBEDJI