Après deux ans de suspensions, les journées des communes ont vécu au Mali les 8 et 9 décembre dernier au CICB. C’était sous la présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. En présence du ministre de la décentralisation et de la politique de la ville, Ousamane Sy et ses collègues membres du Gouvernement. Ont également pris part à cette importante rencontre les 703 maires ou leurs adjoints. Le thème de cette grande messe des collectivités territoriales était : «les collectivités territoriales dans le processus de paix, de dialogue et de réconciliation».
Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a rendu un hommage mérité à l’ancien Président, Alpha Oumar Konaré, pour avoir osé mettre en œuvre le projet de la décentralisation au Mali. Aujourd’hui, selon IBK, ce projet politique est source d’inspiration de plusieurs pays, dont certains venus de la corne de l’Afrique.
Le Président IBK a aussi profité de cette tribune pour rappeler à chaque commune sa responsabilité dans la gouvernance locale. A en croire IBK, les collectivités doivent comprendre qu’elles sont les premières actrices de leur développement. Il n’a pas également manqué de réaffirmer les positions du Mali concernant les négociations en cours à Alger. «J’ai souffert dans mon âme, dans mon être, quant à la rentrée scolaire, les enfants de Kidal n’ont pas pris le chemin de l’école comme partout ailleurs au Mali. Le Mali est un pays uni et indivisible. Il faut qu’on le comprenne. Que les calculs cessent. Que les malices cessent. Ce peuple n’aspire qu’à la paix. Nous devons tous être ensemble et nous nous mettons déjà ensemble. Nul ne nous spoliera. Qu’on laisse le processus en cours à Alger se poursuivre», a-t-il précisé.
De son côté, le ministre de la décentralisation et de la ville a estimé qu’il est impératif que la gouvernance locale soit plus transparente et marquée par l’éthique et la solidarité pour mieux promouvoir le vivre-ensemble dans la dynamique de la réconciliation nationale.
L’ANAM rappelle aux collectivités leurs responsabilités
En marge des journées des communes, l’Agence nationale d’assistance médicale (ANAM) a initié une conférence de presse pour interpeller les collectivités face à leurs responsabilités dans la gestion du régime d’assistance médicale (RAMED). Cette rencontre était animée par le directeur général adjoint de l’ANAM, avec à ses côtés, le représentant de l’Association des municipalités, Tidiane Kéita, maire de Kangaba et Issa Cissouma, directeur de la mutualité malienne.
Au cours des échanges, le directeur général adjoint de l’ANAM a indiqué que le RAMED a démarré en octobre 2011. A ses dires, aujourd’hui, 16 856 personnes indigentes ont été identifiées et 6 088 bénéficient de ses prestations de soins.
De son côté, le directeur général de la mutualité a regretté que moins de 15% des populations maliennes ne disposent pas d’une assurance maladie. Selon lui, dans la gestion du RAMED, l’Etat prend en charge 65% des soins et le reste incombe aux collectivités. Avant de souligner que malheureusement, celles-ci ne s’acquittent pas de leurs parts. C’est pourquoi, profitant des journées des communes, il a rappelé aux collectivités la responsabilité qui est la leur.
Youssouf Diallo