La fin du feuilleton judiciaire avec le retrait de la plainte d’Abdel Kader Sidibé tombe bien pour les travailleurs de l’Association des municipalités du Mali (AMM). Mais, elle ne met pas fin à la crise dans laquelle est plongée l’organisation. Depuis trois mois, l’AMM dirigée par le maire de la Commune V de Bamako, Boubacar Bah dit Bill ne parvient plus à payer ses travailleurs à cause de graves problèmes financiers.
Dans nos colonnes, on annonçait hier la fin probable de la crise qui secoue l’Association des municipalités du Mali depuis plusieurs mois. En effet, l’un des protagonistes du contentieux électoral, le maire de la Commune III, Abdel Kader Sidibé, a décidé, à la suite d’une médiation menée par le comité exécutif avec à sa tête le président Dioncounda Traoré, a accepté de retirer sa requête en annulation des opérations électorales du 16 Mai 2010 de l’AMM aux motifs d’irrégularités ayant entaché la sincérité desdites opérations. Par le même geste, il renonce à sa victoire annoncée par le tribunal qui a rendu son verdict le jeudi 04 mars 2011 dans le procès qui oppose le président sortant de l’Association des municipalités, Abdel Kader Sidibé à l’équipe actuelle dirigée par Boubacar Bah dit Bill en annulant ladite élection. Ce qui veut dire qu’il laisse ainsi le pauvre Bill continuer son mandat qui commence très difficilement puisque depuis plusieurs mois, il ne parvient plus à payer le salaire des employés de l’AMM. Ces pauvres qui ont accueilli avec un certain soulagement la fin des procédures judicaires, confirment de ne plus avoir reçu leurs salaires depuis au moins trois mois. Ils se disent convaincus que l’actuel maire de la Commune V dont l’élection a coûté aux caisses de l’Adéma/PASJ plus de 22 millions de FCFA, n’a pas la compétence requise pour diriger l’Association des Municipalités du Mali qui regroupe l’ensemble des 703 communes du pays plus la mairie du district de Bamako. Créée en novembre 2000, en lieu et place de l’Association des Maires du Mali, et regroupant depuis 1993, les 19 anciennes communes urbaines, l’AMM qui a pour but « de participer à la sauvegarde de la libre administration des collectivités territoriales et à l’approfondissement de la démocratie locale » doit vivre de ressources provenant des cotisations de ses membres, des dons et legs, des subventions et produits divers. Les ressources de cotisations sont réparties à raison de 50% pour le bureau national, 40% pour les bureaux régionaux, et 10% pour les bureaux de cercles. Malheureusement pour l’actuel président qui reste le plus mal élu de tous les présidents de l’organisation (il est le 3e président après Iba N’Diaye et Abdel Kader Sidibé), on refuse toujours de mettre la main à la poche pour sanctionner, comme l’expliquent ses détracteurs, l’Adéma pour s’être ingéré dans les affaires d’une organisation de la société civile. Comme quoi la fin des procédures judicaires n’est pas la fin des soucis pour le protégé de Dioncounda Traoré et les pauvres travailleurs de l’AMM.
Markatié Daou