En dépit de l’opposition dont semble souffrir son projet de réformes constitutionnelles de la part de certaines associations démocratiques, le chef de l’Etat est décidé à le maintenir. Il l’a fait savoir, samedi 3 décembre, lors de la journée nationale des communes en des termes fort évocateurs : "Les réformes constitutionnelles ne me rapportent rien en tant que Président de la République mais elles m’apportent quelque chose en ma qualité de citoyen. Ces réformes sont pour le Mali, pour l’avenir et je vous exhorte à voter massivement oui. Le moment venu, je serai avec vous sur le terrain pour battre campagne non pas pour être Président de la République, mais pour que les réformes passent".
ceux qui contestent les dispositions contenues dans les réformes constitutionnelles, le chef de l’Etat a tenu à leur rappeler que l’actuelle Constitution est «sa» Constitution pour avoir aidé pendant la transition (mars 1991-juin 1992) à son élaboration. Et que s’il était à "la recherche de gloire, il aurait pu se contenter de ce titre". Mais, à le croire, tel n’est pas le cas.
Amadou Toumani Touré explique son choix par le fait que "l’actuelle Constitution comporte des insuffisances, des dysfonctionnements qu’il faut corriger".
Le chef de l’Etat dit beaucoup compter sur les maires pour que le "oui" l’emporte au lendemain du 29 avril. Il ajoute : "j’ai été à l’intérieur du pays 240 fois, j’ai été constamment en contact direct avec vous, j’ai écouté vos doléances et ce sont vos voix qui ont parrainé ma candidature…", a-t-il dit. Pour rassurer les uns et les autres, Amadou Toumani Touré déclare volontiers : "Je termine mon mandat et je souhaite bon vent à mon successeur".
Par ailleurs, dans le souci de rapprocher l’administration des administrés, le chef de l’Etat a annoncé un nouveau découpage administratif avec la création de nouvelles régions. Il dit s’apprêter à envoyer un décret en la matière à l’Assemblée nationale dans les jours à venir.
Actualité oblige, ATT a fait une ouverture sur l’insécurité qui prévaut dans la bande sahélo – saharienne et au sujet de laquelle il a indiqué que "nous ne devrons pas nous tromper de combat, aucun pays, à lui seul, ne peut combattre le terrorisme".
Amadou Toumani Touré a saisi l’occasion pour rappeler les efforts consentis par notre pays pour la création en Algérie d’un Etat major militaire coordonné. Il reconnait qu’il faut certes renforcer le dispositif sécuritaire et le maintenir, mais que la solution qui vaille est celle du développement.
Le programme pour la paix, la sécurité et le développement dans le nord, l’Agence pour le développement du nord, etc sont autant de structures créées pour assurer le développement dans la bande sahélienne, a déclaré le chef de l’Etat.
La journée nationale des communes que le Président de la République présidait, samedi dernier au stade du 26 mars, a réuni l’ensemble des représentants des 703 communes du Mali. On notait aussi la présence des participants venus de l’extérieur.
Il s’agit du représentant des Cités unies France et non moins ancien ministre français en charge de la Coopération, Charles Josselin, de la Présidente du Réseau des femmes élues d’Afrique, Aïcha Traoré, du Secrétaire général des cités et gouvernements locaux unis d’Afrique ainsi qu’une forte délégation venue du Canada.
Nous y reviendrons.
Abdoulaye DIARRA
