« Yogoro et le Sarawale » : Une vieille tradition du ramadan

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Ce lundi 11 avril, a débuté le 10e jour du mois de ramadan, commença comme à l’accoutumée la fête des enfants, qui se déguisent en marionnette appelée le « Yogoro et le Sarawalé ». De porte en porte, ils se promènent pour chanter dans les familles. Et ces familles en retour leur donnent comme cadeau de l’argent ou des céréales.

 Le mois de ramadan, malgré le jeûne, a des cotés bien divertissants pour les enfants au Mali. Le « Yogoro ou le Sarawalé », qui est devenu une coutume chaque année pour les enfants semble avoir débuté cette année au 10ème jour du mois de ramadan.

Les enfants se déguisent et se promènent de porte en porte, la nuit, pour divertir et enseigner dans les familles à travers danses, chants et mimes. En retour, les familles leur offrent des céréales et de l’argent. Le « Yogoro » est une pratique généralement pour les garçons qui se confectionnent des habits à la façon des bouffons, avec de vieux sacs de céréales pour les porter et porter des masques sur le visage.

Quant aux jeunes filles, elles pratiquent généralement le sarawalé. En mettant la calebasse dans une tasse contenant de l’eau, qui forme un instrument musical pour chanter.

Magma Gabriel Konaté, artiste, ingénieur culturel, écrivain, explique le concept Yogoro ou Sarawalé. « Les gens ne font plus aussi bien qu’avant cette pratique. Les chants sont galvaudés, les enfants ne savent même pas ce qu’ils disent encore moins ce qu’ils chantent. D’abord le Yogoro signifie la peur. Quand tu dis en bambara « anw ma yogoro » cela veut tout simplement dire qu’on n’a pas eu peur. C’est une pratique qui est venue avec l’islam, et c’est des pratiques qui existaient bien avant, mais c’était pour tester l’endurance des enfants. Mais avec la religion, pendant le mois de ramadan, les jeunes ont commencé à le pratiquer car après la fatigue de la journée, il fallait qu’ils puissent prouver le soir qu’ils n’ont pas eu peur de cette journée de jeûne. Alors ils sortaient sous forme de groupe en chantant, et quand deux groupes différents se rencontraient, ils s’affrontaient avec des fouets jusqu’à ce qu’un groupe cède et fuit. Et le groupe qui fuyait était le groupe vaincu et l’autre groupe était fier. Et maintenant, on est entré dans les concessions pour chanter le Yogoro. En chantant ils se mettaient à terre avec leur masque appelé le « Dondoni » qui est l’objet fétiche des enfants qui venaient quémander la pitance».

« Il existe The Indépendance Day aux Etats-Unis, et la Fête d’Halloween célébrée le 30 octobre, au cours de laquelle, les enfants passent de porte en porte et on leur offre des bonbons. La pratique existe dans toutes les cultures. Et quand l’islam est venu, il y a eu le « Sarawalé » que les jeunes filles d’un certain âge font avec le « Djidounou » : une calebasse dans une baignoire remplie d’eau. Et ces chansons expliquaient la bravoure des femmes pendant le mois de ramadan.

Elles chantaient les louanges des mamans pour leur fatigue et leur sacrifice pour la rupture du jeûne paisiblement. Et les céréales qu’on leur donnait étaient conservées. Un repas collectif est préparé après la fête, elles mangeaient ces repas, et chaque jeune fille allait jeter sa dernière tartine au marigot ou au fleuve pour la part de Bâ Faro la sirène. Elles retournaient à la maison en courant sans se retourner et sans tomber. Il était interdit de tomber et il était interdit de regarder derrière soi, la fille qui tombait soit elle décédait en cette année ou elle ne se mariait pas en cette même année».

Ces pratiques consolidaient des relations dans la société. Ce sont des périodes ou les jeunes se retrouvaient pour créer un élan de solidarité, de partage et de vivre en commun. Et actuellement la courroie s’est rompue entre nous et la jeune génération. Nous avons failli à notre devoir de transmettre cette culture », a conclu Magma Gabriel Konaté.

 

Marie Dembélé

Aline Doumbia

(Stagiaires)

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