Comment le film Wulu s’est détaché des “griffes” des Français et des Sénégalais ? L’anecdote est tellement désopilante qu’elle ne pouvait pas passer sous silence, car le Mali aurait fait pâle figure à ce rendez-vous biennal du cinéma, sans un long métrage à son arc, dans la compétition.
Dès la sortie de Wulu, des lobbies sénégalais se l’étaient appropriés. Il n’en fallait pas plus pour supputer sur cette usurpation que, lors de sa projection au festival de Toronto au Canada, la presse culturelle hexagonale a trouvé et écrit que c’est un film français. Et puis, arrivèrent le Fespaco et sa sélection de films, il y a quelques mois.
Le catalogue qui circule à Ouagadougou a déjà averti avec son édition que c’est un film franco-sénégalais ! Et le jeune Daouda Coulibaly, 41 ans, sous pressions, menaça, il y a peu, de retirer le film de la compétition si sa production ne portait pas le drapeau du Mali. Tout ce micmac qui avait entouré Wulu en valait vraiment la peine, car le film est d’une belle facture, avec une ardoise de 1 milliard 600 millions FCFA, s’il vous plaît !
Ce diplômé de philosophie économique, originaire de Nioro du Sahel, mais installé en France, a produit en 95 minutes un thriller hollywoodien autour du trafic de drogue dans notre pays. Le héros Ladji avait de grandes ambitions, mais par népotisme, il perd son poste. Pour survivre, il accepte de conduire une petite cargaison de cocaïne. Très facile comme boulot, car ça rapporte beaucoup. Et surtout très vite.
Le métier avec des barons de la drogue est en croissance. Sans scrupules, il s’y adonne, puis c’est dans le désert avec les cartels de la drogue, la nébuleuse islamiste tout en gravissant les échelons et en croisant les agents véreux, les hommes d’affaires au goût immodéré et des militaires corrompus. Mais gagner de l’argent, gagner beaucoup d’argent…quand vous arrivez au sommet, les choses se compliquent et surtout pour Ladji, qui est entré dans cette jungle sans savoir qu’il partait droit au mur.
La mise en scène est originale et les acteurs, en dehors de Guimba National, sont à leur premier long métrage, mais certaines séances de nudité qui mettent davantage de tension permanente dans le film et le déluge de combats et de coups de feu entre gangs de drogue prouvent que Daouda Coulibaly nous amène vers une autre école du cinéma malien, différente de ce qu’on a connue jusque-là.
Moustapha MAÏGA
Bravo au cinéaste de défendre la vérité quant à l’origine du film! L’Afrique ne sera respectée qu’avec la vérité. Félicitations !Courage pour la suite.
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