Voyage de presse au Maroc : Un séjour tout confort riche en émerveillements

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Une quinzaine de journalistes travaillant pour des médias ouest africains ont participé du 10 au 15 mai 2016 à un «Press trip» (Voyage de presse) au Maroc, à l’initiative de l’Office National Marocain de Tourisme (ONMT) et de la compagnie aérienne Royal Air Maroc. L’occasion pour eux de découvrir dans les conditions les plus confortables possibles les villes de Rabat, Fès et Casablanca.

Venus de Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, de la Guinée et du Burkina Faso, les journalistes en ont, pour parler crûment, «pris plein les yeux et les oreilles», en même temps que l’on soignait leurs papilles et leur tour de taille en leur faisant goûter des plats emblématiques de la riche tradition culinaire marocaine, dont la pastilla, le couscous, le méchoui et les célèbres tajines.

Sitôt débarqués de leurs avions respectifs, les journalistes ont emprunté un minibus, sous la houlette de leur guide, la charmante et disponible Mme Mounia Bellalij, pour rejoindre Rabat, la capitale du Royaume chérifien, située au bord de l’Atlantique, à 90 km au nord-est de Casablanca.

Rabat est séparée de la ville de Salé par l’embouchure du Bouregreg, d’où leur surnom de «villes jumelles». C’est la 7ème plus grande ville du Maroc, avec près de 2 millions d’habitants, mais, avec sa banlieue, elle forme la seconde agglomération du pays, après celle de Casablanca.

La ville a été fondée en 1150 par les Almohades, qui y édifièrent une citadelle (devenue la kasbah des Oudayas), une mosquée et une résidence. C’était alors ce qu’on appelle un ribat («forteresse»). Son nom actuel vient de Ribat Al Fath, «le Camp de la Victoire». Le petit-fils d’Al-Mūmin – Ya’qub al-Mansūr – agrandit et compléta la ville, l’entourant notamment de murailles.

Depuis 2012, un ensemble de sites de Rabat est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et la ville a aussi reçu la deuxième place du classement CNN des «Meilleures destinations touristiques» en 2013. Le groupe de journalistes a pu le vérifier en établissant ses quartiers dans le splendide hôtel Golden Tulip, juste en face du mausolée de SM Mohammed V et de la tour Hassan, qu’ils ont pu visiter, de même que le site antique des Chellahs et la Cité royale.

L’étape gastronomique de la soirée fut un grand moment de découverte du repas rabati dans toute sa plénitude au restaurant Dinarjat, dans une ruelle de la vieille ville, avec un assortiment et une succession de plats tous plus appétissants les uns que les autres, aux sons de mélodies traditionnelles, dans un palais richement décoré et savamment entretenu.

Le lendemain, ce fut le départ pour Fès, après une escale à la Médina où l’assemblée pu se livrer à ses premières emplettes marocaines, sous une pluie vivifiantes pour les Maliens, dont votre servante, qui étaient passés de plus de 45°C à Bamako à une température oscillant de 17 à 20 degrés durant tout le séjour.

Tout au long du trajet, il nous fut donné de découvrir la variété des panoramas qu’offre le Maroc à ses visiteurs, avec une alternance de hauteurs et de plaines, de cours d’eau, d’exploitations agricoles et d’élevage, de villes moyennes et de villages et hameaux, tout en appréciant la qualité des voies routières et autoroutières. Un membre de la délégation fera d’ailleurs remarquer à juste titre que nous n’avons jamais été dérangés par quelque nid de poule que ce soit.

Fès, entre histoire, traditions et religiosité

L’arrivée dans la ville mythique de Fès, en fin d’après-midi, fut suivie de l’installation à l’hôtel Barcelo, dont les promoteurs sont férus de design, avant la première sortie en soirée dans le cadre du 22ème Festival des musiques sacrées du monde, qui avait cette année pour thème «Femmes fondatrices». L’escapade a permis aux hommes et femmes de médias de visiter divers lieux abritant les concerts, tant très populaires que plus «sélects», et d’entrevoir une partie des joyaux historiques de la célèbre cité, que l’on peut considérer comme la capitale spirituelle et l’une des plus intellectuelles du royaume.

Pour rappel, la fondation de la ville remonte à la fin du 8ème siècle, sous le règne de Moulay Idriss 1er. Son rayonnement international en fait l’une des capitales de la civilisation arabo-musulmane et, pour beaucoup de musulmans d’Afrique subsaharienne, un lieu de pèlerinage sur les traces de Sidi Ahmed Tijiani, le fondateur vénéré de la Quadriya Tidjania.

Géographiquement, Fès s’étend sur trois secteurs, la ville ancienne (médina), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’enceinte royale et les quartiers nouveaux établis par les Français, situés de nos jours dans la plaine environnante. Au plan historique, touristique et cultuel c’est une mine d’or qui est également, en termes de population, la seconde ville du Maroc.

Au programme des visiteurs, outre bien sûr le mausolée de Sidi Ahmed Tijiani, celui de Moulay Idriss II et diverses médersas (écoles), l’université Al Quaraouiyine et sa grande bibliothèque, les vestiges de l’ère des Mérinides et de nombreux palais, riads et ateliers d’artisans.

Avec son architecture de style arabo-andalou, l’université Al Quaraouiyine a été fondée au 9ème siècle, par une dame, Fatima Al Fihriya, il faut le signaler, et peut sans risque de perdre postuler au titre de la plus ancienne université du monde. L’enseignement y a d’abord été théologique puis, comme la théologie définit le droit, juridique. Elle a également joué un rôle de préservation et de diffusion de la langue arabe et de traduction de textes (hébreu, grec, latin) et est riche d’une immense bibliothèque de manuscrits.

Autre trait particulier qui touchera certainement les musulmans du Mali et éveillera leur intérêt, l’université Al Quaraouiyine a été et demeure, aux plans théologique et juridique, le point nodal de la doctrine malékite, que nous avons en partage avec le royaume chérifien et toute l’Afrique de l’Ouest musulmane jusqu’aux pays Haoussa au Niger et Nigeria (certains inclus, d’autres non).

Autres temps forts, les visites de la Medersa Bouananya, de la Médersa El Attarine et de nombreux riads et palais, dont le Palais Mnebhi et le Palais Amani (nous y reviendrons). L’artisanat n’a pas été oublié. Fiers de leur savoir-faire, les Fassis le transmettent à leurs descendants et ceux-ci maîtrisent encore parfaitement toutes les techniques de la céramique (avec les célèbres Zelliges, carrelages traditionnels), de la poterie, du tissage, de la ferronnerie, de la tannerie et de la dinanderie, entre autres.

Pour ce qui est de la gastronomie, les déjeuners et dîners au Riad Kadi, à la Maison Bleue et dans d’autres adresses réputées de la ville, en et hors Médina, resteront gravés dans les mémoires des invités qui ont pris part à ce voyage de presse, et pèseront d’ailleurs encore quelque temps sur leur balances personnelles, chacun étant reparti avec quelques kilos en plus, pour ne pas dire en trop.

Ici aussi les souks, boutiques, ateliers et autres étals des marchés ont hypnotisé nos journalistes, qui ne sont pas faits prier pour rapporter quelques souvenirs de voyage en profitant de prix défiant toute concurrence et très abordables, même pour des Subsahariens. Chaussures, djellabas, tissus d’ameublement, couvre-chefs, produits cosmétiques, spécialités alimentaires locales, vaisselle et autres bibelots ont trouvé de nombreux preneurs au détour des ruelles encombrées d’échoppes… La suite de ce carnet de voyage, avec quelques entretiens réalisés sur place, dans une prochaine parution.

Ramata Diaouré

 

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