«Voix hautes pour Tombouctou» : La poésie comme arme contre l’obscurantisme

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Le lancement du recueil de poèmes «Voix hautes pour Tombouctou» a eu lieu le lundi 4 mars 2013 à l’hôtel Salam. Au présidium, on notait la présence du Président de l’Assemblée nationale par intérim, Younoussi Touré et des ministres de la Culture, Bruno Maïga, et de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa.

Dans la salle, qui a refusé du monde, nombre d’élus et autres notabilités du Nord, des hommes et femmes du monde de la culture et de celui de la politique et les partenaires de cette heureuse initiative, au premier rang desquels les Coopérations française et suisse.

Edité par les Editions Tombouctou, l’ouvrage, dédié à la Cité des 333 Saints, regroupe les poèmes de 25 auteurs venant de 16 pays et de 4 continents. Ils ont bénévolement pris la plume pour dénoncer les mœurs barbares des soi-disant djihadistes qui ont occupé Tombouctou début 2012, faisant subir à ses populations toutes sortes d’exactions, avant d’en être délogés tout récemment par les armées française et malienne. L’occasion fut aussi belle pour ces auteurs de célébrer le patrimoine culturel et religieux de cette ville légendaire, ses personnages historiques et ses grands érudits.

Des extraits de poèmes contenus dans ce recueil ont été lus par les élèves du Lycée Massa Makan Diabaté, par le Doyen Daouda N’Diaye et notre consoeur Hawa Séméga, sur fond de musique du terroir. Le ministre de la Culture, très en verve, tout comme les Honorables Younoussi Touré, Sandy Haidara et l’écrivain Albakaye Kounta, a tenu à rappeler le «contexte particulièrement tragique» de la rédaction de cet ouvrage. Après avoir magnifié la mobilisation autour de la restauration des œuvres du patrimoine mondial de l’humanité détruites par les obscurantistes, comme en témoigne la journée organisée par l’UNESCO et à laquelle il a pris part en février, Bruno Maiga s’est réjoui de la parution de ce recueil, car, dira-t-il «qui, mieux que les poètes, pouvait exprimer l’ignominie de l’acharnement des hordes barbares sur nos valeurs culturelles?».

Younoussi Touré, Président de l’Assemblée nationale par intérim, a martelé, dans un discours aux accents de leçon d’histoire, que Tombouctou serait toujours une ville lumière, car le savoir y est transmis par des érudits depuis des siècles. Il ajoutera d’ailleurs que la division entre communautés ne saurait non plus y être instaurée, tout comme dans le reste de notre pays, car «chaque Malien est un produit de la multiculturalité».

C’est pourquoi il a chaudement félicité Ibrahim Aya et Aida Mady Diallo, les deux écrivains promoteurs des Editions Tombouctou, à qui revient la paternité de l’initiative et sa réalisation, pour cette idée de génie. En lançant solennellement «Voix hautes pour Tombouctou», Younoussi Touré a fustigé les haines interethniques et les divisions interreligieuses, proclamant, comme les auteurs des poèmes «nous ne céderons pas à la folie d’individus qui voulaient nous priver de notre avenir»

Ramata Diaouré

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