Dans le monde globalisé, devenu un village planétaire, l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) est devenue indispensable pour les pays les moins avancés comme le Mali où très peu d’artistes ou étudiants en tirent profit. C’est ce qu’a compris la directrice générale du Bureau malien du droit d’auteur (Bumda), Mme Diallo Aïda Koné, qui a initié une série de formations sur le numérique à l’intention du personnel du Bumda, des artistes-interprètes, des producteurs culturels, des éditeurs, des écrivains, des étudiants de l’Institut national des arts et du Centre Balla Fasséké. La formation du personnel du Bumda s’est déroulée du 20 au 22 février 2019.
La formation du Bumda était animée par Modibo Dembélé (Malien travaillant à La Voix de l’Amérique), un consultant envoyé dans le cadre d’un partenariat Bumda/Tokten qui est un programme cofinancé par le Pnud afin de faire profiter les pays en voie de développement des expertises et compétences de leurs ressortissants installés à l’étranger avec l’apport de la quote-part financière des Etats.
Le Tokten est le transfert des connaissances à travers les nationaux expatriés pour pallier le manque de personnel enseignant qualifié et l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la formation à l’université, dans les grandes écoles et instituts, les centres de recherche et instituts de recherche ; l’ouverture de l’université sur le monde extérieur.
Selon la directrice générale du Bumda, la formation a pour objectif de permettre à son personnel et aux artistes maliens de s’adapter à l’ère du numérique, car de l’analogie, les appareils sont en train de passer au numérique à une vitesse phénoménale. A ses dires, cette formation aidera le personnel du Bumda et les artistes à protéger leurs communications dans le monde de globalisation.
La formation du personnel du Bumda était axée sur l’introduction aux outils numériques, cas d’études de quelques outils technologiques et la création d’une plateforme de communication numérique (site web officiel opérationnel) pour le Bumda. Comme attentes, la directrice générale du Bumda a évoqué, entre autres, la mainmise du Bumda sur la diffusion massive et anarchique des œuvres artistiques et culturels sur les réseaux sociaux ; la promotion et la protection des œuvres artistiques et culturelles pour que les artistes puissent avoir une rémunération ; la sécurisation des communications (les bases de données) du Bumda dont relève la gestion des artistes.
“Si à l’issue de la formation, nous arrivions à trouver la solution à ces préoccupations, cela ne pourra que faire avancer le Bumda, qui en sortira vainqueur. Cela permettra au Bureau de canaliser les artistes et protéger leurs œuvres afin de leur permettre d’avoir des rémunérations. Les œuvres des artistes sont diffusées à longueur de journée sur les réseaux sociaux sans contrepartie pour les artistes, ce qui est un manque à gagner pour eux et pour le Bumda. Nous voulons mettre un terme à cette fraude des œuvres artistiques et culturelles”, a-t-elle espéré à l’ouverture de la session de formation.
D’après Modibo Dembélé, le formateur, à la fin de l’atelier, les apprenants seront capables d’utiliser les outils technologiques pour la promotion et la vente des œuvres, produits et services artistiques et culturels. Les participants, une vingtaine de personnes, ont fondé beaucoup d’espoir sur la formation.
Après le Bumda, la formation se poursuivra avec les artistes et les étudiants de l’INA et du Conservatoire multimédia Balla Fasséké.
Siaka Doumbia