La ville historique et culturelle de Banamba a abrité, du 17 au 18 mars 2018, les journées culturelles islamiques, à l’initiative de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali (UJMA).
Outre la lecture du saint Coran et les bénédictions pour un Mali en paix et réconcilié avec lui-même, les deux journées ont été essentiellement meublées par le grand prêche, le 17 mars 2018, et une grande conférence, le lendemain 18 mars 2018, ayant pour fil conducteur une même thématique majeure ; à savoir : “La Réconciliation des cœurs et des esprits dans une citoyenneté exemplaire”.
Les différents orateurs, qui se sont succédé au microphone, ont tour à tour mis l’accent sur le rôle fédérateur et inclusif de l’islam qu’ils ont décrit, dans la pratique, comme une religion de paix et de solidarité agissante.
L’exemple du prophète Muhammad (PSL) a été rappelé et mis en exergue en ce qui concerne la ville de Médine où il a laissé se pratiquer le multi-confessionnalisme, avant d’encourager la défense commune de la cité face aux ennemis communs de l’extérieur, par-delà justement l’appartenance tribale et la foi religieuse juive, chrétienne ou musulmane.
Après son retour triomphal à La Mecque, au double plan militaire et politique, le Prophète de l’islam (PSL) a étonné et même dérouté plus d’un parmi les habitants de La Mecque, y compris certains de ses fidèles compagnons d’exil à Médine, en prônant “le pardon et la réconciliation” comme les valeurs cardinales de la nouvelle religion monothéiste dont il est le Dépositaire initial et final.
L’un des conférenciers, en l’occurrence Alfousseyni Diakité, a fait le parallèle avec la situation qui prévaut au Mali, en termes de risques d’affrontements intercommunautaires, pour inviter à imiter l’exemple du Prophète Muhammad (PSL) : notre diversité socio-culturelle est plutôt source d’entre-aide et d’enrichissement mutuel et non d’animosité sous quelque prétexte que ce soit.
“Etant citoyens d’un même pays, avec une longue tradition de brassage socio-culturel, nous devrions être capables de cultiver davantage le vivre ensemble, caractéristique de l’histoire multiséculaire de notre pays, en pratiquant un islam pacifique et tolérant que nous avons hérité de nos anciens”, a plaidé en substance M. Diakité.
“On veut nous créer de faux problèmes intercommunautaires dont la pratique nous est étrangère. Nous devons, par conséquent, nous méfier des antagonismes arabes, antérieurs à l’islam, qu’on veut transporter et transposer chez nous”, a mis en garde le président de l’UJMA, Mohamed Macki Bah.
“Nous, jeunes musulmans du Mali, constituerons des remparts contre toutes formes de radicalisme au nom de l’islam, de manière usurpée, en prônant un islam de paix et de concorde”, a-t-il promis.
“Ceci est la démonstration, s’il en est encore besoin, que l’UJMA a une bonne perception des enjeux pour notre pays et que le développement de celui-ci requiert l’implication de toutes les couches, singulièrement de sa jeunesse”, a soutenu Cheick Oumar Touré, représentant le ministre des Affaires religieuses et du Culte à ces journées cultuelles islamiques.
C’est ce qui explique et justifie d’ailleurs, selon lui, les thèmes qui ont été débattus lors du 2e congrès de l’UJMA, couplé au 3e forum, les 7 et 8 mai 2016, au Centre international de conférence de Bamako (CICB) ; à savoir : “La jeunesse musulmane du Mali face aux défis du radicalisme religieux et de la réconciliation national”, “l’insertion socioprofessionnelle des arabophones, un facteur de stabilité et de justice sociale”, “l’apport des jeunes musulmans dans la réconciliation nationale et la lutte contre le chômage”.
En tout cas, ces journées sont une belle opportunité pour lui de porter un message, au nom du ministre Thierno Amadou Omar Hass Diallo, invitant les jeunes du Mali “à renforcer la conscience citoyenne par une politique volontariste du pardon et de la réconciliation”.
Source : CCOM/Marc