Réalisé par Robert Guédiguian, le film « Twist à Bamako » est axé sur les 1ères heures de l’indépendance du Mali. Il met en scène Samba, le fils d’un riche commerçant qui vit corps et âme l’idéal révolutionnaire.
L’avant-première du film Twist à Bamako a eu lieu le mardi 28 juin 2022 à 18 H 30 en Bamanankan, dans la salle de cinéma Babemba et la version française a été jouée à 21h 30. L’annonce avait été faite par le réalisateur au cours d’une conférence de presse le lundi 27 juin 2022 au Blonba.
En 1960, le Mali goûte son indépendance fraichement acquise et la jeunesse de Bamako dans des nuits entières danse sur le Twist venu de France et d’Amérique. Ce film, s’adresse au monde entier, « il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C’est là, en pays bambara, que surgit Lara, une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé. Mais, ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s’éclaircira…».
Réalisé au Sénégal, il a été question de savoir comment est venue l’idée de ce film?
« Je suis allé voir l’exposition des photographies de Malick Sidibé (Mali Twist), à la Fondation Cartier, à l’automne 2017). Cette réjouissante explosion de vitalité à travers les corps déhanchés de ces jeunes danseurs m’a rendu très curieux de cette époque. Quelques semaines plus tard. J’étais à Lyon pour présenter la Villa, avec Marc Bordure, un de mes associés d’Agat Films. Il avait rencontré le commissaire de l’exposition avec l’idée de produire une série ou un film documentaire», a expliqué Robert Guédiaguian,
« Cette histoire de jeunes gens idéalistes qui veulent créer un Etat socialiste après l’indépendance tout en dansant le twist et le rock’n’roll, ressemble à ma propre histoire ».
« En marchant dans la rue, il commence à me raconter ce qu’il avait appris sur le Mali des années 1960 et me décrit l’exaltation révolutionnaire qui animait cette jeunesse. Au bout de quelques minutes, je lui ai dit ‘’et si je faisais un film de cinéma avec tout ça ?’’. Cette histoire de jeunes gens idéalistes qui veulent créer un Etat socialiste après l’indépendance tout en dansant le twist et le rock’n’roll, ressemble à ma propre histoire. Si Bamako ou Marseille en modifie la forme, le fond est strictement identique. On s’est mis à travailler avec Gilles Taurand. En quelques semaines on avait des tonnes de documentation, rencontré des spécialistes de la période. On s’est inspiré de deux jeunes gens qui dansent sur l’une des photos les plus connues de Sidibé, lui en Costume blanc et elle pieds nus avec sa petite robe. On a imaginé qu’ils étaient très amoureux (en réalité ils étaient frère et sœur) que le garçon, dans la journée, une fois enlevé son costard blanc, mettait son treillis et allait dans les villages au fond du Mali pour convaincre les paysans d’accompagner la construction du socialisme et que la fille avait été mariée de force dans l’un de ces villages. Nous voulions raconter une belle et tragique histoire d’amour pour incarner ce que j’appelle ce « moment communiste », de construction, de fêter révolutionnaire où les possibles se heurtent à la contre révolution mais aussi à la tradition et aux coutumes ancestrales », a raconté, le réalisateur Robert.
Bintou Coulibaly