Trois questions à Soussaba Cissé réalisatrice de «Ngunu-ngunu kan» : «À part nos propres moyens, le film n’a reçu aucun financement»

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Cinéma : Ngunu Ngunu Kan, une œuvre de Soussaba Cissé
Soussaba Cissé

Pourquoi ce film ?

L’idée m’est venue quand j’étais à l’extérieur. Les informations qu’on nous donnait étaient différentes de ce que mes amis Maliens me disaient. Alors, je suis rentrée au Mali et j’ai pris mon dictaphone pour sillonner les quartiers. Je me suis rendue compte qu’il y avait des propos similaires. J’ai décidé alors d’immortaliser ces propos qui se disaient tout bas et que personne ne voulait revendiquer, d’où le titre «ngunu-ngunu kan». Les difficultés rencontrées ? On était en période de crise, il y avait le couvre-feu et les rassemblements étaient  interdits.

La réalisation du film vous a coûté combien ?

À part nos propres moyens, le film n’a reçu aucun financement. Sauf la postproduction qui a été prise en charge par SISE FILIMU. Ce film a été réalisé grâce a la détermination des jeunes. Aucun technicien, aucun acteur n’a perçu de l’argent. Je leur ai promis qu’une fois qu’on aura des retombées, ils auront leur part. Ce film s’est fait grâce à mes parents que je remercie infiniment, ma famille, mes proches et le 1er arrondissement de police qui nous ont octroyé des tenues policières, accessoires, et pick-up. Je remercie tous ceux qui ont participé de près comme de loin à la réalisation de «ngunu -ngunu kan».

Parlez-nous un peu du Synopsis  du film ?

«Ngunu-ngunu Kan» est un film qui parle de la vie de Souleymane Touré dit Soul (26 ans), un passionné par le slam et animateur dans une radio de Tombouctou. Il a été laissé pour mort par les terroristes, pour avoir motivé les jeunes du nord à la résistance. Un voyageur en route pour Bamako lui porte secours et le conduit à l’hôpital où il recevra des soins. Son histoire fait le tour du Mali et les médias internationaux en parlent. Soul réalise alors qu’il peut se servir de cette mésaventure pour aider dans le sens de la sortie de crise et de la réconciliation.

«Ngunu-ngunu Kan» est son témoignage, enrichi de nombreux autres, pour que la vérité soit dite et pour que le Mali ne connaisse plus jamais la crise, comme celle qu’il traverse actuellement. Le patriotisme foulé au sol par les jeunes militaires et civils, occupe une place de choix dans ce film. Tout autour de l’acteur, donc de Soul, déplacé du nord par la force, après y avoir été battu, sa femme violée, est recueilli à Bamako, c’en est de trop ! Sous l’effet de cet acte qui le traumatise, le jeune se trouve dans un milieu qui ne lui rend pas la vie facile. Il est dépassé par ce que les gens disent le concernant. Ce qui le pousse à décider de retourner au nord du Mali. Car le nord lui est plus que cher.

O.D

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1 commentaire

  1. Ngunu Ngunu Kan est une réussite parfaite. Il est la photo du vécu des maliens dans la crise multidimensionnelle que le pays a connu en 2012. Avec ce film, l’on revit exactement le quotidien des maliens pendant cette période qui était essentiellement animé par les “ouï dire”. Bravo à Soussaba et à son équipe de jeunes talentueux. Bon vent NGUNU NGUNU KAN et de vive voix cette fois -ci.

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