Trésors humains vivants : Ils sont au nombre de 7 personnes

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Protection des trésors humains vivants, c’est une initiative de l’Unesco qui vise la sauvegarde des savoirs immatériels. Ainsi, depuis 2008, le Mali a procédé à la détermination de 7 trésors humains vivants. Les critères de sélection sont définis par le ministère de la Culture, mais toutes les personnes désignées doivent être vivantes, parce qu’un autre but est de permettre à ces personnes de transmettre leur savoir, avant de mourir. Nous vous parlons ici de ces trésors humains vivants du Mali, de leur choix et de ce que l’Etat doit faire pour eux.

Eviter que les détenteurs des savoirs immatériels ne meurent avec leurs connaissances, c’est l’un des objectifs de la classification des trésors humains vivants du Mali. Car, tout le monde sait que le patrimoine immatériel du Mali est immense. C’est ainsi qu’un mécanisme a été mis en place pour le transfert des savoirs ancestraux. La mission a été confiée au ministre de la Culture. Et c’est la Direction nationale du patrimoine culturel qui s’en occupe. Au niveau de cette Direction, et pour bien mener ce travail, c’est Moussa Moriba Diakité, chef de Division patrimoine ethnographique, qui a été mandaté.

À la Direction nationale du patrimoine culturel, le travail de sélection des trésors humains vivants se fait conformément aux dispositions préétablies par le ministère de la Culture. Le département de la Culture,  avec l’appui d’autres ministères, a fait ce travail. C’est ainsi que les 7 trésors humains vivants du Mali ont été choisis. Sur cette liste fermée, figure le vieux Békaye Niaré, le célèbre traumatologue du quartier Banconi de Bamako, qui a été choisi. Âgé de plus de 80 ans, il a su transmettre ce savoir ancestral à ses enfants, filles et garçons. «J’ai eu à soigner pas mal de personnes, des anonymes et des personnalités. Certains toubabs m’ont même donné des médailles et autres cadeaux. Sinon, les frais de traitement, c’est 50 Fcfa, pas plus. Mais, après la guérison, il y a des gens qui nous font des gestes».

Âgée de 43 ans, Oumou Koné est la plus jeune des trésors humains vivants. Elle habite le quartier Sabalibougou en Commune V du District de Bamako. Oumou Koné a un savoir dans le traitement des fractures d’os, d’où son succès.

Elle n’est pas la seule femme sur cette liste fermée des trésors humains vivants du Mali. Il y a la reine du balafon, Mariam Bagayogo, qui a fait le tour du monde avec son Ngoussou balafon. Mariam Bagayogo, malgré ses 70 ans, continue d’émerveiller le public malien avec son balafon, dont elle seule a le secret.

Sur la liste figure également le sage de Badalabougou, Karamoko Mahamoud Bamba. Il est chercheur, historien, traditionnaliste, linguiste et sociologue. Karamoko Bamba, comme l’appellent ses intimes, est l’un des principaux animateurs du mouvement N’go, une écriture africaine inventée en 1949 qui permet de transcrire toutes les langues. Sans se tromper, on peut dire que Karamoko Bamba est un savant de notre époque, il est cultivé et doté d’un savoir et d’un savoir-faire. «L’alphabet N’go n’est ni arabe, ni occidental, c’est une écriture purement africaine. Apprendre le N’go pendant un an, c’est comme apprendre une langue étrangère pendant 12 ans. Le N’go est enseigné presque partout en Afrique de l’Ouest», nous confie-t-il.

Hanane Wou de Sankoré et Cobawou de Djigarey Ber, un groupe de maçons de Tombouctou, et Barey Toun de Djenné  sont aussi sur la liste des trésors humains vivants du Mali. Ils ont été choisis pour leur savoir-faire dans l’architecture traditionnelle. Ce sont des gens qui ont pris soin de leur métier, parce qu’ils travaillent uniquement avec un seul matériau, le banco.

Le 7ème trésor humain vivant, Gondji Konaté, était un maître-forgeron qui a relancé les activités d’extraction du fer dans son village Gondja, mais il  ne vit plus. Selon Moussa Moriba Diakité, le statut de trésor humain se perd à la mort de l’individu. Autrement dit ce 7ème trésor humain sera remplacé. Mieux, il y a des codes de bonne conduite pour les trésors humains vivants.  Celui qui sort de ces bonnes conduites, n’est plus trésor humain vivant.

Ils sont donc nombreux, les trésors humains vivants du Mali qui ne figurent pas sur cette liste. Ceux qui y figurent, ont bien besoin du soutien des uns et des autres, comme disent les textes en la matière. Ils ont aussi besoin de promotion, car ils jouent un rôle capital dans la société malienne.

Kassim TRAORE 

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3 COMMENTAIRES

  1. Bien merci pour vos actions de promotion des Trésors Humains Vivants. Pouvez vous me donner les numéros des textes qui instituent le Système des Trésors Humains Vivants au pays? Merci beaucoup!!!

  2. Merci beaucoup pour les informations diffusées sur les THV du Mali, qui ne pas connus du grand public et même des intellectuels maliens. Cependant, il faut revoir certains termes tels que: N’ko au lieu de N'go. Familles Hamane Hou et Koba Hou de Tombouctou au lieu de Hanane Wou de Sankoré et Cobawou de Djigarey Be. Barey ton, Association des maçons de Djenné ou lieu de Barey Toun. Je vous conseille de chercher au niveau de la DNPC ou au Département de la Culture, les documents officiels pour ces genres de publications pour mieux édifier le public.
    Modibo Bagayoko, Conservateur du Patrimoine Culturel, DNPC, en stage au CESTI de Dakar.

  3. Merci beaucoup pour les informations diffusées sur les THV du Mali, qui ne pas connus du grand public et même des intellectuels maliens. Cependant, il faut revoir certains termes tels que: N’ko au lieu de N’go. Familles Hamane Hou et Koba Hou de Tombouctou au lieu de Hanane Wou de Sankoré et Cobawou de Djigarey Be. Barey ton, Association des maçons de Djenné ou lieu de Barey Toun. Je vous conseille de chercher au niveau de la DNPC ou au Département de la Culture, les documents officiels pour ces genres de publications pour mieux édifier le public.
    Modibo Bagayoko, Conservateur du Patrimoine Culturel, DNPC, en stage au CESTI de Dakar.

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