Tournage de films au Mali : Le CNCM serre la vis

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Le tournage de film au Mali est désormais soumis à l’autorisation du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). L’information a été donnée le jeudi 18 mai 2017 par le directeur général du CNCM, Moussa Diabaté, au cours de la remise d’une autorisation et de badge à Salif Traoré, le secrétaire général de l’Union nationale des cinéastes du Mali.

L’autorisation de tournage de film au Mali existe mais elle n’était pas appliquée, selon le DG du CNCM. Ces autorisations coûtent 125 000 F CFA pour les nationaux et 500 000 F CFA dont une caution de 250 000 F CFA pour les étrangers. Valables pour deux mois, elles concernent le tournage sur les places et lieux publics, les institutions et immeubles, les ouvrages d’art, les sites touristiques, les scènes folkloriques.

“Ce sont des documents que tout porteur d’appareil de tournage de film, producteur de cinéma doit se munir avant d’exercer son métier. Ces documents étaient délivrés dans le temps. Mais cette fois-ci ils ont un contenu nouveau, c’est-à-dire pour prétendre à ces documents, le demandeur doit d’abord posséder la carte professionnelle de producteur de cinéma en plus du badge. C’est le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) qui est habilité à délivrer ces documents. Cette délivrance d’autorisation a pour but de satisfaire la réglementation du droit de filmer en République du Mali. Parce que nous avons compris que notre patrimoine national doit être respecté et que le cinéma n’est pas qu’un jeu. Le cinéma est une source économique pour notre pays. Au CNCM, nous avons plus d’une dizaine d’agents qui vivent de ce métier. Malheureusement, les gens ne paient pas ces droits de filmer. Il n’y avait que sept autorisation régulièrement payées alors que dans la seule ville de Bamako, il y a plus de dix caméras qui circulent pour faire des films. Ce qui fait que notre patrimoine doit être respecté et la loi a été prise pour faire respecter l’espace public. Donc, il est de notre devoir de faire appliquer cette loi. Et cette application de la loi va se faire avec notre partenaire du service de la police. Donc, la sécurité et les services de protection et les autres secteurs de l’armée vont veiller au respect de la loi sur tout le territoire national. Même les propriétaires de studios privés sont concernés par cette mesure une fois qu’ils sortent de leur studio pour filmer”, a-t-il expliqué.

Il a précisé que le tournage durant les cérémonies sociales : mariages, baptêmes, décès, etc. n’est pas concerné par cette mesure. “Ceux qui sont concernés, ce sont des professionnels qui viennent avec des appareils spécifiques, des appareils qui dépassent même les normes pour filmer. Nous serons en droit d’interpeller ces personnes pour qu’elles respectent nos monuments. En cas d’infraction, la loi a prévu des sanctions. Mais nous allons tout d’abord procéder à des sensibilisations avant de procéder à des sanctions. Donc, les producteurs de cinéma doivent comprendre que désormais pour tourner des films en République du Mali, il est nécessaire de se munir d’une autorisation. Pour disposer de l’espace public, il faut désormais passer par le CNCM pour prendre une autorisation de filmer”, a-t-il lancé comme message.

Il a remis un spécimen d’autorisation et de badge au secrétaire général de l’Union nationale des cinéastes du Mali, Salif Traoré. Il paye régulièrement son autorisation de filmer aux dires de M. Diabaté.

                             Siaka Doumbia

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  1. Cette mesure doit être contestée devant les tribunaux et nécessite une pus grande clarté car il y a risque de transformer le Mali en un état policier, où toute personne avec une caméra devant un monument sera harassée par les flics, comme au temps de Moussa Traoré ou Modibo Keïta. Si le CNCM a besoin d’argent, ce n’est pas en dépoussiérant des mesures rétrogrades qui mettent des brides à la créativité des Maliens. Faites attention, Monsieur Diabaté. Faites acte de visionnaire, car c’est par cela seul que vous allez innover en tant que directeur du CNCM. Vous ne semblez pas avoir mesuré la gravité de cette décision, qui doit être contestée dans la rues et dans les tribunaux. Merci, Zin, d’élever la voix.

  2. Mon cher Directeur, en tant que juriste comment tu peux te comporter comme un profane, vous nous disiez que l’autorisation existait , il faut nous le rappeler au moins , si c’est une décision, lettre etc. Je pense qu’il faut maintenant prouver tes qualités de juriste sinon nous ne serons pas d’accord avec tes propos qui ne seront pas soutenus de fondement.

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