La culture, le tourisme et l’artisanat au Mali occupent une place importante dans le processus de développement, du pays. Cela, parce que, à la fois qu’ils sont facteurs d’intégration politique et sociale, ils constituent également des sources de revenus et de création d’emplois.
En effet, le patrimoine culturel malien à Tombouctou a été détruit (mausolées et autres édifices religieux) par les terroristes et les expressions immatérielles tels que les danses et les chants ont été interdites. Beaucoup d’établissements hôteliers et touristiques dans les régions du nord comme au sud ont été fermés et la production artisanale a été, tout simplement arrêtée.
Le secteur qui permet le mieux d’évaluer la capacité de résistance du Mali à la crise, ainsi que de contribuer à la reconstruction du pays, la réconciliation et à la consolidation de la paix, c’est, sans aucun doute, celui de la culture.
Les terroristes, en s’attaquant à nos valeurs culturelles inestimables, voulaient porter atteinte à notre identité culturelle et ainsi compromettre le développement harmonieux de notre pays.
Cette richesse culturelle fait la renommée de notre pays. Les mausolées et les manuscrits de Tombouctou, le fascinant pays dogon ou encore les voix des grands chanteurs et chanteuses maliens font l’objet d’une grande admiration dans le monde entier. La crise malienne a sensiblement affecté cette richesse. En particulier, les mausolées de Tombouctou ont été presqu’intégralement détruits tandis que nombre de manuscrits ont été perdus ou détruits.
Dans le contexte actuel du Mali, il est nécessaire d’évaluer et de renforcer les actions entreprises dans le domaine de la culture, de créer de nouveaux outils afin de prendre de nouveaux engagements pour conférer à la culture la place prépondérante qui est la sienne dans le développement durable et pour l’intégration harmonieuse des communautés multiculturelles.
L’UNESCO, la France et le gouvernement malien ont adopté conjointement un plan d’action pour la reconstruction et la réhabilitation du patrimoine culturel ainsi que la sauvegarde de manuscrits.
De manière sommaire, il prévoit, tout d’abord, la reconstruction et la réhabilitation des sites et monuments endommagés pendant le conflit et la revitalisation des éléments immatériels et l’encouragement à la création et au développement des échanges culturels. Ensuite, la mise en place de mesures pour la sauvegarde durable des manuscrits, le renforcement des capacités en vue de rétablir les conditions appropriées pour la conservation, l’entretien, la gestion et la sauvegarde du patrimoine culturel et des manuscrits. Enfin, une reprise durable des activités économiques liées au secteur de la culture.
Le but ultime, c’est de faire du tourisme un facteur contribuant à la résolution de la pauvreté, par une meilleure implication des communautés à la gestion des sites touristiques, le développement local sur les potentialités touristiques du terroir et l’intégration du tourisme dans les programmes de développement durable de notre pays. Il s’agit aussi d’améliorer la productivité et la compétitivité des artisans et des entreprises artisanales par un meilleur accès à une gamme élargie de services pour leur développement.
La somme nécessaire pour ces différentes actions est de 15,5 milliards de F CFA.
Ahmed M. Thiam
