Le responsable de l’ONG « Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens (SAVAMA-DCI) de Tombouctou, Abdelkader Haïdara dresse un constat alarmant. “Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’inquiétudes concernant les manuscrits anciens, car nous sommes en situation d’occupation de la ville », a-t-il déclaré.
Beaucoup de biens matériels peuvent être récupérés quand on les perd, mais ce n’est pas le cas des manuscrits anciens dont certains datent du 10è siècle. « On a besoin de l’appui de toutes les autorités compétentes pour nous aider à protéger ce patrimoine qui est irremplaçable », poursuit notre interlocuteur.
Les différentes associations et familles membre de l’ONG ont pu dissimuler la plupart de leurs manuscrits, mais pour combien de temps ? Le désordre règne. Le danger vient des nouveaux maîtres de la ville, mais surtout des bandits, voleurs et d’individus mal intentionnés. Ils se déguisent, prennent des armes pour commettre leur forfait.
Le Centre d’étude, de documentation et de recherche Ahmed Baba (CEDRAS) a été attaqué, plusieurs fois. A chaque fois, ces bandits fracturent la porte d’entrée.
L’Unesco a lancé un cri d’alarme pour sauver le fonds d’archives islamiques de Tombouctou, au nord du Mali. Le chaos qui règne dans la ville sainte, menace de destruction ce trésor culturel depuis l’arrivée des islamistes radicaux. Au Cameroun, en Afrique du Sud et au Sénégal, de nombreux intellectuels se préoccupent du sort de l’ensemble du patrimoine historique et culturel du Nord de notre pays occupé par des bandits armés. Ils se soucient particulièrement des manuscrits anciens qui sont très fragiles. Mais quel intérêt majeur entoure ces manuscrits anciens. Pourquoi cherche-t-on à les protéger ?
Un manuscrit est un ouvrage écrit à la main allant d’une page à plusieurs volumes. Ils prennent de la valeur à partir e 75 ans d’âge, explique Abdel Kader Haïdara. On considère que la personne qui l’a écrit ne survit pas généralement après autant d’années.