Derrière les projets et autres activités autour des manuscrits anciens de Tombouctou se cache un véritable commerce illicite. Des détenteurs de ses écrits de la ville sainte ne décolèrent pas.
Très prisés, les manuscrits de Tombouctou font l’objet d’un commerce illicite. Et de plus en plus des voix commencent à s’élever pour demander la fin de la spéculation autour de ce trésor intellectuel. Qui sont les auteurs de cette nouvelle forme de commerce ?
Le constat est amer : le commerce illicite autour des manuscrits se fait à Bamako et ailleurs sans les véritables détenteurs de ce patrimoine de la Cité des 333 saints. Pour masquer leurs activités purement lucratives des manuscrits, ils ont misé sur des méthodes plus intelligentes et louches. En premier lieu, les acteurs du commerce des manuscrits montent des projets censés être en faveur des familles propriétaires du sésame.
Ensuite, des forums, séminaires et autres activités sont organisés à Bamako et dans le reste du monde. Pis, sous le couvert de l’insécurité dans le Nord, des manuscrits sont transférés de Tombouctou à Bamako. Et le tour est joué : les manuscrits, jadis patrimoines de la ville mystérieuse, deviennent des simples marchandises entre les mains d’une poignée de personnes à Bamako.
L’indignation des détenteurs
Pour mieux comprendre cette activité, nous avons approché des détenteurs à Tombouctou qui ne cachent plus leur mécontentement. “Nous sommes arrivés à la conclusion que la conservation des manuscrits à Tombouctou n’arrangent plus certaines personnes, en particulier même des ressortissants de la ville”, lance sous couvert de l’anonymat un membre d’une famille détentrice de manuscrits.
Et un autre d’ajouter avec déception : “Au départ, nous avons cru à la démarche de transférer les manuscrits à Bamako mais aujourd’hui, nous avons compris que c’était plutôt un prétexte pour certaines personnes d’avoir une mainmise sur notre héritage. J’avoue que nous sommes déçus du traitement réservé à ces manuscrits de nos jours. Ces écrits ne sont pas à marchander, ils font partie de notre culture et colorent la vie cultuelle de la cité”.
Le premier transfert des manuscrits de Tombouctou a commencé lors d’un symposium organisé en 2001 à Bamako. A cette occasion, une bonne partie de la documentation était restée dans la capitale.
A cause de la crise sécuritaire, une quantité très importante a été également transférée à Bamako et même à l’extérieur, sans la collaboration des détenteurs. Dans cette affaire qui, visiblement apporte beaucoup d’argent, des interrogations demeurent sur le rôle joué par l’Etat notamment l’Institut Ahmed Baba.
A Tombouctou, les familles détentrices s’interrogent sur l’avenir des manuscrits et surtout les nombreux en cours en faveur du secteur.
A suivre !!!
Alpha Mahamane Cissé, de retour de Tombouctou
Vous ne critiquez qu’une seule personne. Il vaut mieux le nommer
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