Comme nous vous l’annoncions dans notre édition précédente, la 4ème édition du Ténéré Festival, prévue les 25, 26 et 27 décembre prochains, a été officiellement lancée. C’était dans les jardins de l’Espace culturel Tumast, à Torokorobougou.
L’ambiance était plutôt décontractée et loin des cérémonies «officielles». C’était du traditionnel, dans le vrai sens du terme: grands boubous et turbans pour les hommes, voiles et chaussures en peau pour les femmes. Pas de présidium classique, mais plutôt une bonne place sous la magnifique tente. Le tout agrémenté par du Takamba sans produit chimiques et de la guitare (musique tamashèque). C’est aussi sans grand protocole que le Chef de Cabinet du ministre de l’Artisanat et du Tourisme a prononcé son discours d’ouverture. Très bref et concis. «Il n’y a pas plus téméraire que le désertique. Malgré le climat d’insécurité et de peur qui règne, nous voulons organiser la fête, notre fête, pour que nous nous retrouvions. Pour que nous boutions hors de nos têtes le spectre de la frayeur. Je souhaite bon vent au Ténéré Festival».
Avant lui, c’est la Directrice adjointe du Festival, non moins Président de l’Association Tanfo, Zeinabou Walett Mehdi, qui avait campé le décor, en expliquant que le Ténéré Festival était placé sous le signe de la paix. Mme Zeinabou Walett Mehdi d’ajouter «nous allons nous retrouver pour fêter et discuter des sujets du moment. En plus, il y aura une journée dédiée à la femme tamashèque. Nous aurons beaucoup d’autres activités culturelles, comme l’exposition des produits artisanaux».
Au menu des artistes invités, on notera la présence de Burkinabés, de Nigériens, de Maliens et d’un groupe italien. Selon le promoteur du Festival, le Colonel Hassan Ag Mehdi, il est attendu environ 600 festivaliers. Côté sécurité, le Colonel a laissé entendre que «c’était un domaine réservé aux forces armées et de sécurité du Mali». «Si le gouvernement nous a encouragé à maintenir le festival, c’est que certaines mesures ont été prises».
Notons que, pendant les trois jours, plusieurs thèmes seront débattus pas d’éminents cadres. Au lancement de la 4ème édition du Ténéré Festival, on pouvait noter la présence remarquable de la Présidente de l’Association Tartit N’Chetma, Fadimata Walett Oumar.
Paul Mben
Lancement du Festival au Désert :
Son, lumières et détermination
Au lancement de la 12ème édition du Festival au Désert, le public, venu nombreux, a non seulement savouré la bonne musique, mais aussi mesuré la détermination des organisateurs à perpétuer la tradition. Cétait dans le luxueux cadre de l’Hôtel Laïco de l’Amitié, le samedi 3 décembre.
Aux environ de 21 heures, à l’arrivée du Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, l’ambiance est montée d’un cran, pour laisser place au très remarquable discours du Directeur Adjoint du festival, Mohamed Ahmed Ag Hammama dit Iyor. Celui a tout d’abord répondu aux différentes questions que chacun se posait, compte tenu de la situation qui prévaut aujourd’hui au Nord Mali : «Il faut rappeler qu’avant même la promotion culturelle, le fondement principal de ce festival est de combattre l’intolérance, par le rapprochement des peuples, sans distinction d’origines, de cultures et de convictions religieuses». Iyor d’égrainer les différents peuples qui ont célébré, lors des 10 dernières années, aux côtés des Maliens, cette fête culturelle: des Indiens du désert de l’Arizona aux Indiens du désert du Rajastan de l’Inde, en passant par les Kanaks de la Nouvelle Calédonie et les Inuits du Pôle Nord.
Dans son intervention, il a déclaré que le «Comité d’organisation a invité les uns et les autres à cette soirée pour dire, qu’avec le soutien et les encouragements de nos plus hautes autorités, il a décidé de continuer autant que possible la tenue de ce festival. Car ce festival doit continuer, pour défendre plus que jamais les valeurs de partage, de paix et de multiculturalisme». Et le «soutien des plus hautes autorités» ne s’est pas fait attendre, à travers les messages du Premier ministre et du ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mohamed El Moctar. Par leur présence d’autres membres du gouvernement ont rehaussé l’éclat de fête. Il s’agit d’Harouna Cissé, Hamed Diane Séméga, Aghatam Ag Alhassane ou encore Ndiaye Ba. Le dernier cité a d’ailleurs reçu un diplôme de reconnaissance du Comité d’organisation.
Un peu plus tôt, les organisateurs avait tenu une conférence de presse, au cours de laquelle ils ont annoncé la présence au festival d’une pléiade d’artistes du Mali et des pays étrangers. Rendez-vous est pris pour les 12, 13 et 14 janvier prochains. Entre le 5 et 8 janvier, les quelques 800 festivaliers se retrouveront tout d’abord au festival Ali Farka Touré, à Niafunké.
Paul Mben