Une pièce d’1 heure 15 minutes, écrite par Issouf Koné et mise en scène par Lévis Togo.
La pièce au “nom du thé, du sucre et du grin” a été écrite en 2018 par Issouf Koné, “l’idée m’est venue du fait qu’aujourd’hui au Mali, les jeunes sont sans repère. Ils ne savent plus à quel saint se vouer et les grins de thé deviennent leur quotidien“.
“Ces jeunes, dans les carrés de Bamako, font le thé jusqu’à point d’heure. 24h/24, 7 jours sur 7. Ils sont vus parfois comme des bons à rien alors qu’ils sont plutôt victimes d’un système qui refuse de mettre en place les conditions afin de garantir leur épanouissement, leur autonomie. Ils finissent par se retrouver pris dans un piège, sans fin, ils ne voient pas leur âge avancer“, a-t-il ajouté.
La pièce de théâtre a été conçue en 3 actes éditée pour la première fois avec la maison d’édition “Innov Édition”. Dans la même année, elle a été présentée à Blonba et a été jouée dans plusieurs quartiers de Bamako dont Sabalibougou, Djicoroni Para, Bakaribougou etc.
Au nom du thé, du sucre et du grin est une mise en scène de Levis Togo, elle dénonce les tares de la société qui sont entre autres l’oisiveté, le banditisme, l’immigration clandestine, et surtout l’achat des consciences de la jeunesse durant les élections.
La jeunesse africaine malienne, en particulier n’aspire pas à construire une société meilleure mais plutôt elle essaie de profiter d’un système tordu. Elle court après ceux qui, au lieu de lui apprendre à pécher, lui donnent simplement du poisson à manger.
Pour mieux sensibiliser la jeunesse, la façon dont nos jeunes se laissent mener et berner par les politiques, le jeune auteur a créé de personnage politique “Bele”, un candidat qui a promis monts et merveilles aux populations d’un village, qui a fini par gagner l’élection présidentielle sans pour autant tenir aucune de ses promesses.
La pièce a été financée par le Centre culturel Germano Malien CCGM dans l’optique d’encourager les jeunes à prendre souvent des initiatives. L’objectif de la pièce est d’amener les gens à réfléchir et prendre conscience que les programmes présentés par les candidats sont plus importants que les cadeaux empoisonnés qu’ils offrent aux populations (électeurs). Et surtout que la jeunesse parvienne à bien analyser les programmes, le parcours pour faire un meilleur choix quant aux candidats pour qui, il faut voter.
“En tant qu’auteur de cette œuvre, je pense que cette pièce est un appel à une prise de conscience collective afin que les citoyens disent aux politiciens que trop c’est trop“, conclut Issouf Koné.
Aminata Agaly Yattara