Théâtre : Anw Jigi Art présente «Les aventures de Nasredine Traoré» à l’Institut Français du Mali

0

«Les aventures de Nasredine Traoré» est une adaptation de l’histoire d’un personnage mythique du nom de Nasr Eddin Hodja, qui aurait vécu quelque part vers le Moyen Orient de 1208 à 1284. «Les aventures de Nasredine Traoré», une mise en scène de Assitan Tangara et de Koami Vignon, traduit tout le talent de la Compagnie de recherche théâtrale «Anw Jigi Art».

Succession d’une dizaine de petites histoires drôles, avec comme acteur principal Gaoussou Lamine Diallo dans le rôle de Nasredine Traoré, «Les aventures de Nasredine Traoré» embarque le spectateur dans un voyage d’une heure de temps qui va par moment prendre l’allure d’un parcours initiatique. Souvent apparaissant naïf, souvent très brillant d’esprit, Nasredine Traoré, restera tout au long de la pièce un philosophe d’une autre race.

Dans une démarche dont il est le seul à en avoir le secret, il va par moment se jouer de ses compagnons avec une facilité déconcertante, qui pourrait friser la méchanceté. Nasredine Traoré, pendant une heure d’horloge, va jouer le bouffon rusé qui va rouler partenaires et adversaires dans la farine. Quelle que soit la complexité de la situation, il parviendra toujours à se tirer d’affaire avec une pirouette qui est loin d’être magique, mais inspirée par de fortes valeurs sociétales.

De son histoire de la petite souris qu’il aurait dressé sur dix ans pour faire ses commissions auprès de son épouse, à sa mort imaginaire, en passant par le vol de son âne, la corde à linge, la pièce d’or, la lettre, etc., Nasredine Traoré va tenir la dragée haute à tous ses adversaires. Mieux, il trouvera la méthode astucieuse de les abattre les uns après les autres.

Assitan Tangara qui joue le rôle de l’épouse de Nasredine Traoré et Koami Vignon, les metteurs en scène de cette pièce comique, mais très instructive, ont eu l’intelligence de choisir des artistes comédiens comme Awa Diassana, Honrine Diama, Delphine Sidibé et Bacary Dembélé (musicien et acteur).C’est le lieu de saluer la musique au balafon de Bakary Dembélé qui amplifiait les faits et gestes de notre Nasredine Traoré.

Assane KONE

==========

 Me Siriki Zana Koné, auteur du recueil de poèmes «L’Etre et la Volonté » :

«Celui à qui profite l’injustice n’a aucun intérêt à la combattre»

«Le Changement Par le Bas», tel est le concept révolutionnaire que le jeune Avocat Maître Zana Koné introduit dans le débat de société malien à travers son recueil de poèmes très engagé intitulé : «L’Etre et la Volonté». Par ce petit livre de 84 pages, l’auteur dénonce la paralysie de la volonté de progrès qui est la marque distinctive de la société malienne actuelle : une société qui fuit la réalité pour se réfugier dans les mythes ; ne faisant rien pour combattre ses difficultés présentes et réelles, elle s’évanouit dans l’invocation sans cesse des gloires perdues. Aussi, dans le poème «Devoir de vérité», l’auteur s’insurge contre l’invocation sans cesse du passé à travers ces vers : « A César ce qui est à César, A Soundiata ses exploits Enfouis dans un passé à jamais passé Et à nous ? La paresse, Le mensonge, L’enrichissement sans effort, L’évocation sans cesse du passé ?».

L’auteur met en relief la contradiction entre le comportement de ceux qui invoquent les ancêtres glorieux et les valeurs qui ont fondé la grandeur de ces grands hommes : «O fiers descendants d’ancêtres glorieux ! D’où nous est-il venu Que celui qui ne vole pas est maudit ? De qui avons-nous appris Que celui qui dénonce est aigri ?»

Il ne s’agit pas pour lui de nier le passé, mais de le dépasser, de s’émanciper des hauts faits de nos ancêtres pour être nous-mêmes créateurs de valeurs historiques. Car, selon lui, un peuple qui vit dans le passé, qui se nourrit uniquement de la gloire de ses ancêtres, ne tardera pas à devenir esclave d’autres peuples qui, n’ayant pas d’ancêtres glorieux, se sont néanmoins adonnés au travail, ont compté d’abord sur eux-mêmes, en fait des peuples qui ont compris que le passé importe peu à côté du présent, mais surtout de l’avenir.

Dans le poème «Les ruelles de la conscience populaire», l’auteur écrit : «L’Egypte dans la mémoire de l’histoire ! Un jour fut Pharaonique ! Mais l’invocation des pharaons de l’histoire Ne saurait construire une œuvre pharaonique ! O peuple ! Sort donc des souvenirs touffus Avant que le présent ne te fuit !». Allant plus loin dans son analyse, l’auteur met en garde contre le risque de décadence : «Nous savons désormais ce que nous fûmes ; Est donc venu le temps de démontrer Ce que nous sommes Car les descendants impuissants D’ancêtres puissants Sont souvent appelés décadents !».

À travers différents poèmes, l’auteur s’adresse au peuple qu’il invite au travail et surtout à la récupération de sa souveraineté confisquée par la classe dirigeante. Dans le poème «Cantique de la jeunesse africaine», l’auteur appelle la jeunesse à faire confiance en elle-même et à refuser d’être un instrument entre les mains des politiciens et autres affairistes. Il pose la thèse que l’acceptation de la réalité et donc de notre responsabilité, conduira fatalement à la révolution citoyenne ; seule condition du changement et de l’avènement de la justice sociale.

En effet, dans le contexte malien, l’auteur ne croit pas à un changement par le haut et prône plutôt «Le Changement Par le Bas» qui doit être l’œuvre du peuple et principalement de la jeunesse. Ainsi, écrit-il dans le poème «Lève-toi Peuple ! » : «O peuple souverain ! Ta fureur dicte aux rois leur choix De toi seul dépend le triomphe de la loi Abats donc vite la petite politique Celle fondée sur la rhétorique Du ventre et des bas instincts».

La conduite des gouvernants dépend toujours de l’attitude des gouvernés ; et lorsque le peuple est passif les gouvernants en abusent : «partout où les peuples se comportent non pas en citoyens mais en sujets, les gouvernants se conduisent en tyrans et c’est le triomphe de l’arbitraire», dit-il. Dès lors, le peuple et en particulier la jeunesse, doit prendre conscience de sa force et de sa responsabilité afin d’orienter son destin. «Celui à qui profite l’injustice n’a aucun intérêt à la combattre, celui qui la subit y a en revanche tout intérêt. C’est donc alimenter un mythe que de croire qu’un jour les gouvernants décideront librement de renoncer à leur confort indu au profit du peuple», a-t-il martelé lors de la cérémonie de lancement de l’ouvrage qui a eu lieu le samedi 15 avril 2017 au Grand Hôtel de Bamako.

Ils ont dit :

Master Soumy, artiste : «Me Zana mérite d’être accompagné par tous les jeunes conscients»

Comme on le sait très bien, Ismaila Doucouré dit Master Soumy est connu pour son engagement, sa lutte pour une jeunesse active et combattante. Ses idéaux sont sans doute les mêmes que ceux de Zana Koné.  C’est ainsi que ces deux jeunes engagés se sont croisés. Avant de venir à la présentation de ce livre, Master Soumy a bien lu le recueil de poèmes et se dit très fier de son ami Zana qui a transformé en poèmes ce que lui-même dit dans ses chansons.

Pour lui, ce jeune mérite d’être accompagné par tous les jeunes conscients. L’artiste musicien et activiste Master Soumy dira que lire ce livre guidera les jeunes maliens vers la responsabilité. Il trouve que ce recueil de poèmes est rempli de poèmes conscients et des poèmes révolutionnaires qui poussent les jeunes à imiter les œuvres de Thomas Sankara. Ces poèmes, selon Master Soumy, poussent les jeunes à prendre conscience de leur situation et prendre leurs responsabilités en main.

Master Soumy invite les jeunes à ne plus dormir comme le veut Me Zana dans ce livre. «J’exhorte tout le monde à chercher et à le lire le recueil. Ce livre est rempli des textes conscients et des textes qui poussent à la prise de conscience. Ce document très riche permet d’éveiller notre conscience et nous pousser vers le droit chemin. La volonté de construire cette nation est un devoir pour nous. Nous ne voulons pas une jeunesse accrochée au mythe, nous ne voulons pas une jeunesse dormante mais une jeunesse battante pour un avenir radieux de notre société comme Zana a voulu nous montrer. Quant à Zana, il a mon soutien et celui de tous les jeunes conscient de notre pays».

 

Me Mamadou Gaoussou Diarra, ancien ministre :

«Ce jeune talentueux mérite d’être soutenu par le monde, ne serait-ce que pour son engagement pour un Mali nouveau»

Ayant connu la qualité de l’auteur du recueil «L’être et la volonté», l’avocat Diarra trouve qu’il est nécessaire de soutenir ce jeune dans sa lutte. Pour qui connaît l’engagement et le courage de Zana, il est très évident qu’il fasse un tel travail pour contribuer au développement du pays, selon maître Diarra. Ce document, selon lui, est très riche ; ça motive la jeunesse, lui montre sa responsabilité dans le développement du pays. Il trouve qu’il est plus que nécessaire de soutenir ce jeune avocat pour son engagement et pour sa volonté de changer les choses.

Maître Diarra affirme qu’il apprécie la conception de lutte de Zana qui croit que le changement ne se fera que par les gouvernés et à travers la jeunesse. Donc, il trouve que les jeunes doivent écrire, avoir de tel engament et espérer au changement dans un futur proche. «Je vois en Zana un jeune poète talentueux. Il est courageux, il est talentueux et il peut faire beaucoup de chose dans les jours à venir. Son engagement peut être le fruit de son succès. Je vois qu’il a la volonté non seulement de changer les choses mais aussi de s’exprimer librement tout en s’adressant à ses semblables. Chez nous, les jeunes ne lisent pas beaucoup et n’écrivent pas aussi beaucoup. Avec ce document, il peut pousser bon nombre de jeunes maliens à la lecture et à l’écriture. J’invite les jeunes maliens à lire, à s’impliquer à ce qui se passe dans le pays comme Zana l’a suggéré dans le livre. Quant à Zana, il a du talent remarquable. Ce talent mérite d’être entretenu et il doit être encouragé en ce sens. Il peut faire mieux et je l’invite à continuer pour produire beaucoup dans les jours à venir. Son engament est salutaire et il doit continuer sur ce chemin.»

 

N’Do Cissé, Professeur et écrivain :

«Il est très rare de voir un livre sans faute aujourd’hui comme celui de Zana»

Après avoir lu tout le livre, Monsieur N’do Cissé, Professeur de l’enseignement supérieur, se dit très étonné de voir un livre presque sans faute d’orthographe, ni grammaticale comme celui de Zana. Par ailleurs, il dit ne pas être étonné que Zana Koné fasse un tel travail remarquable, car c’est un jeune plus que courageux. N’Do Cissé affirme qu’il n’en finira pas de citer les qualités de ce jeune en qui il voit une référence pour la jeunesse malienne.

Son courage, sa conviction, son engagement pour le changement et sa volonté de tout changer a fait de ce jeune avocat ce qu’il est aujourd’hui. N’do a appelé la jeunesse malienne à soutenir ce jeune et écouter le message fort qu’il veut faire entendre à travers son recueil de poèmes. Enfin, il dit être sûr qu’en lisant ce document, pas mal de jeunes maliens prendront leur destin en main et lutteront pour ce qui leur appartient. «J’ai bien lu le livre et ce qui m’a étonné est qu’à chaque fois que je prends un livre, je vois tout de suite une erreur mais ce n’est pas le cas avec ce recueil de poèmes de Me Zana Koné. Le contenu du livre est touchant et le message est fort. Je connais en Zana une personne de qualité mais ce document m’a encore rassuré qu’il est plus que ce que j’imagine. Je ne suis pas surpris que Zana fasse ce travail extraordinaire car il fait de la lecture une chose indispensable. Son engament, il l’a depuis son jeune âge. C’est un jeune qui a toujours voulu se faire entendre par ses semblables. J’invite la jeunesse malienne à se lancer dans l’écriture qui est très importante. J’espère que la jeunesse entendra son message et l’imitera.»

Issiaka  et Mariam

Commentaires via Facebook :