La Ministre de la Culture a présidé, le jeudi 12 octobre 2017 au Mémorial Modibo Keita, une réunion d’information et d’échanges sur la spéciale biennale artistique et culturelle prévue du 24 au 31 Décembre 2017. C’était en présence des dix chefs d’exécutifs régionaux, du Gouverneur et du Maire du District de Bamako et d’une pléiade d’artistes. Ce fut un véritable cadre de témoignages des anciens qui ont vu naître les semaines culturelles, sous le Président Modibo Keita, puis les Biennales. Le département de la Culture sous le leadership de Mme NDiaye Ramatoulaye Diallo entend relever tous les défis pour réussir cette édition spéciale, qui signe le retour de la Biennale depuis Sikasso 2010.
La rencontre relevait du double chapitre du symbole et l’opportunité. Car il s’agissait d’informer et d’échanger sur la tenue à Bamako de la Spéciale biennale artistique et culturelle en décembre 2017 dont l’initiative a été unanimement saluée. Par les artistes d’abord, ensuite par les hautes autorités, à commencer par le Président de la République et enfin par l’ensemble des Maliens imbus de nos valeurs culturelles millénaires du Mali. En fait, tous les Maliens s’accordent à dire que la biennale était le rendez-vous culturel le plus important, puisqu’il constituait un cadre de brassage ethnique, culturelle et générationnelle. La rencontre de ce jour, qui était prévue pour à peine deux heures, a pris la moitié de la journée, tant les témoignages étaient édifiants. De l’ex-député-maire de Ségou, Mamadou Fanta Simaga, à l’incontournable Kardjigué Laico Traoré, en passant par Nainy Diabaté, Khaïra Arby et Abdoulaye Diabaté, tous des « enfants » des biennales, ils ont tous rappelé les années d’or de la culture malienne que symbolisaient les Semaines et les Biennales. Ils se sont réjouis de l’initiative du département de la Culture, et ont souligné l’engagement personnel du Ministre de la Culture grâce auquel le projet de loi sur les droits d’auteur a été adopté et voté en 2016. Les participants ont aussi souhaité que la Biennale ne soit pas uniquement un événement festif, mais aussi et surtout un véritable creuset d’échanges pour permettre à la nouvelle génération de se ressourcer et de retrouver ses repères. Quant au Maire et à la Gouverneure du District, hôtes de l’événement, ils ont affirmé être prêts à jouer leur partition pour la réussite de la biennale spéciale. Les Gouverneurs des régions, pour leur part, se sont eux aussi engagés à faire de ce grand événement un défi qui va être relevé. Ils n’ont toutefois pas manqué de rappeler le Ministre que des moyens conséquents doivent être mis à leur disposition pour bien accomplir leur mission.
En réponse à toutes les interventions, Mme le Ministre de la Culture, d’abord, s’est dit comblé par les témoignages exprimés. Elle a ensuite apporté des éléments de réponse aux questions et inquiétudes soulevées et a rassuré les uns et les autres de la disponibilité du département. Rendez-vous est alors pris pour le 24 décembre 2017 pour la biennale artistique et culture en édition spéciale.
Rappelons que la dernière s’était tenue en décembre 2010 à Sikasso, dans la foulée du Cinquantenaire. La capitale du Kénédoudou avait passé le témoin à Mopti pour 2012. La rébellion, le coup d’État puis l’invasion djihado-touareg de 2012 ont eu raison de cette grande fête culture. Une tentative pour une édition spéciale à Bamako à décembre 2016 a été abandonnée.
Entrée au Gouvernement en 2014 comme ministre de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme, Mme N’Diaye s’est retrouvée après le remaniement suivant à la tête d’un département amputé de l’Artisanat et le Tourisme. Mais en dépit de cela, elle n’a nullement baissé les bras pour faire renaitre la Culture malienne, surtout dans un contexte de crise politico-sécuritaire, mais aussi et surtout, de crise identitaire grave.
Youssouf Sissoko