«Où est ma société civile ?» L’œuvre du Dr Abdoul Diallo

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Le titre peut paraître certes anodin, mais il résume l’angoisse qui ronge l’auteur au sujet du devenir de la société civile, notamment celle du Mali.

 

 

Conscient qu’il s’agit là d’un sujet particulièrement brûlant pour un pays comme le Mali, où l’unité nationale est à rude épreuve par le fait de la crise, Dr Diallo entend ainsi apporter sa contribution à la réflexion autour de la société civile malienne. Selon lui, la question d’un mode de gouvernance mobilisant les citoyens et citoyennes a préoccupé beaucoup de personnes et les a amenées à se pencher vers la société civile et le rôle qu’elle a joué, qu’elle joue et qu’elle pourrait jouer dans le processus de développement.

 

 

A travers cet ouvrage de 342 pages, l’auteur entend ainsi contribuer à ce travail avec des pistes de recherche et des suggestions de réponses liées aux valeurs et autres réalités africaines. Il s’agit là du produit d’un désir de capitalisation  des questionnements et des enseignements tirés de l’expérience personnelle de l’auteur, réputé être un praticien toujours engagé dans le processus de développement durable. Ainsi, Dr Diallo s’interroge dans un premier temps sur les concepts de société civile, les rôles qu’elle joue et ses défis dans le processus de développement. De manière précise, après un survol académique de certaines théories, telles que celles du développement, de la pauvreté, de la culture et de démocratie, l’auteur se pose la question si, toutefois en partenariat avec le gouvernement et ses partenaires, la société civile, telle qu’elle existe et agit, peut relever les nombreux défis du développement durable, y compris ceux relatifs aux questions du genre. Avec ce mixage de la théorie et de  la pratique, il s’interroge ensuite si la société civile est une panacée pour la démocratie et la bonne gouvernance dans un pays en proie aux coups d’Etat répétitifs.

Dans ce document facile à lire et bien fouillé, Dr Abdoul Diallo fait enfin le plaidoyer auprès de son lectorat qu’il invite à s’interroger sur l’apport de l’Afrique et du Mali à l’Universel dans ce domaine, et suggère des pistes de réflexion pour mieux comprendre les contours de cette contribution et éviter ainsi des généralisations hâtives. Surtout en ce qui concerne la Charte de Kurukanfuga et le Sanankunya.

 

 

Il est bon de rappeler au passage que l’auteur est titulaire d’un Doctorat nouveau régime en Sociologie du développement, obtenu à l’Université François-Rabelais (France) en 1991. Nanti de 18 années d’expérience au service de l’Agence américaine de développement, il fut, pendant trois ans, Professeur visiteur au School for International Training (SIT) Graduate Institute World Learning, Brattleboro, Vermont, Etats-Unis d’Amérique. Puis Professeur associé de la même structure qui se verra transformée en chaire permanente grâce aux compétences de l’auteur.

Le défi étant le fil conducteur de sa vie, Dr Diallo a dirigé pendant sept ans, au compte de l’Usaid/Washington, le projet Initiative pour l’eau en Afrique de l’Ouest (Wawi), couvrant le Burkina Faso, le Ghana, le Mali et le Niger.

 

 

A la retraite depuis 2009, et ce après 45 ans de service, il s’engage dans une opération de retour de manivelle au cours de laquelle il crée au Mali l’Association de développement communautaire durable «Sinin (l’avenir en bambara)», et entame la capitalisation et le partage de l’expérience qu’il a acquise à travers le monde.

Bakary SOGODOGO

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