La décision d’inscrire Djenné sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco a été arrêtée à la suite d’une mission de suivi réactif de l’ornage, effectuée dans notre pays en avril 2016. Cette reconnaissance du mérite intervient après le déploiement de gros efforts de la part du gouvernement pour que cette ville puisse être reconnue dans le monde entier à l’image de Tombouctou, la cité des 333 saints.
Pendant cette mission, s’est tenu au département de la culture, un atelier présidé par Mme le ministre au cours duquel l’état de conservation des sites maliens inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial a été évoqué.
Après une analyse objective des documents relatifs à la situation du Bine ‘’ Ville ancienne de Djenné’’ et des contraintes de gestion dont notamment la situation d’insécurité résiduelle et les difficultés de gestion urbaine de la ville, il a été techniquement reconnu son état de péril.
Le rapport qui est sorti de cet atelier est très détaillé : il a servi de document de référence aux membres du comité du patrimoine mondial, réunis à Istanbul lors de sa 40ème Session pour prendre cette décision à laquelle le Mali a adhéré.
L’administration du secteur du patrimoine culturel au Mali est citée en exemple au niveau de toutes les instances africaines et internationales. Le Mali a créé depuis 1993 par décret des structures de gestion déconcentrée des sites inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial à Djenné, Tombouctou et au Pays Dogon. Cette expérience inédite a servi de source d’inspiration pour certains pays voisins qui ont également créé des institutions de gestion de proximité des sites du patrimoine mondial.
Dans ces conditions, le Mali qui a développé une expertise locale de gestion des sites du patrimoine mondial pour mettre en œuvre la Convention de 1972, ne pouvait être que ‘’le chouchou’’ de l’UNESCO.
Bien avant la crise de 2012, une expertise existe au Mali dans le domaine du patrimoine culturel et c’est d’ailleurs ce qui a facilité la reconstruction, en un temps record des mausolées de Tombouctou.
Ce projet a été essentiellement mis en œuvre par l’expertise locale (la corporation des maçons et la supervision d’architectes maliens). L’UNESCO a mobilisé la communauté internationale pour aider le Mali à réhabiliter son patrimoine culturel endommagé, elle continuera à collaborer dans l’optique d’apporter les mesures correctives susceptibles de sortir les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, dès que la situation sécuritaire s’améliorera.
Depuis le début de la crise en 2012, l’administration malienne a collaboré en intelligence avec l’UNESCO en élaborant un Plan d’action 2013-2017 adopté en février 2013 par le gouvernement. C’est ce qui explique les résultats tangibles atteints jusque-là, malgré persistance de la crise.
Dans la mise en œuvre des activités du projet, les autorités et l’administration ont joué un rôle prépondérant, en témoignent les différentes missions effectuées aussi bien à Tombouctou, à Gao qu’à Djenné par le chef du département de la culture, de l’artisanat et du tourisme à l’époque. Manifestation concrète de cette collaboration efficace : l’inauguration en juillet 2015 à Tombouctou, des mausolées reconstruits sous la houlette de la Directrice générale de l’UNESCO, Madame Irina BOKOVA.
A.B
Source: L’Observatoire