Pour une durée d’un mois, les 7èmes Rencontres Africaines de la photographie ont ouvert leurs portes le 24 novembre à Bamako. Avec la participation de 120 professionnels venant de différents continents du monde, Bamako devient la capitale de la photographie africaine. Nous avons rencontré le Commissaire général de cette manifestation hautement culturelle. Simon Njami billige fotballdrakter nous évoque, entre autres sujets, la participation malienne et les défis à relever.
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Le Républicain : Pourquoi des rencontres africaines de la photographie à Bamako ?
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Simon Njami : Nous sommes à la 7è édition des rencontres africaines de la photographie qui ont été créées en 1994 et qui se tiennent tous les deux ans. L’objectif de ces rencontres est de créer une plate-forme où les photographes africains pourraient se rencontrer et échanger entre eux et rencontrer les autres. Ces rencontres sont favorables à l’intégration africaine et à l’exportation des talents africains.
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Tous les deux ans, les photographes se découvrent et font des projets. Des photographes maliens comme Malick Sidibé et Seydou Kéïta sont aujourd’hui mondialement connus grâce à ces rencontres. Un jeune sud Africain, Michael Subotsky, qui a reçu ici vetement cyclisme pas cher un prix en 2001 est devenu maintenant une star internationale. Et c’est l’un des objectifs de la rencontre.
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Quel bilan faites-vous des éditions passées ?
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C’est un bilan qui est positif. Le monde de la photographie a inscrit dans son agenda Bamako comme le centre incontournable des meilleures productions photographiques en Afrique. Le défi à relever maintenant est de rendre cette biennale populaire.
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Je veux dire que les photographes qui viennent de partout en Afrique, la presse internationale, mais aussi les Maliens eux mêmes, doivent y trouver leur compte. Au lieu d’une semaine au départ, la durée des rencontres est portée à un mois. Ainsi, les populations de Bamako et plus largement les Maliens peuvent continuer de voir cette biennale après le départ des étrangers. Nous avons développé les activités dans les quartiers et dans les écoles, multiplié les publicités et les concours à cet effet.
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Une chose est de se rencontrer à Bamako, mais quelle est la participation malienne à cette rencontre ?
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La biennale est une coproduction franco-malienne. Et le Mali s’occupe précisément de ce qui se passe au Mali : la mise à disposition des espaces, le financement de la scénographie, les billets d’avion, les hôtels pour les invités, les véhicules pour le déplacement des photographes. La France finance la production des œuvres, leur mise en caisse, leur assurance, le fret voyage, mais également les catalogues. Voilà comment fonctionne cette coproduction.
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Cette rencontre est d’abord une affaire des photographes. Peut-on savoir combien sont-ils en général et parmi eux, combien de photographes maliens y a-t-il ?
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Des Maliens se sont plaints du fait qu’ils ne sont pas sélectionnés à hauteur de souhait. Ce qui me rend enthousiaste, c’est qu’il y a de nouveaux talents qui sont en train d’éclore.
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Au total dans l’exposition internationale il y a une quarantaine de photographes ; dans les expositions parallèles l’un dans l’autre, nous avons 120 photographes à Bamako, venant de tous les coins du monde. Cette année, le pays invité est la Finlande pour permettre à ce pays de connaître l’Afrique non pas à travers ce qui leur est montré chez eux à la télévision, mais par l’expérience vécue ici. Je suis sûr qu’ils seront les meilleurs publicitaires de l’Afrique en Finlande.
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Dans l’exposition de cette année, nous avons quatre photographes maliens. C’est l’une des plus grandes participations nationales. Cela montre qu’il y a un renouveau, un renouvellement.
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Cette année, l’un des prix a été décernée à un jeune malien, Mohamed Camara. La jeunesse est en train de prendre le relais des anciens.
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Comment se fait la sélection des participants à cette rencontre ?
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Il y a tous les deux ans un appel à candidature. Le comité se réunit à Bamako pour dépouiller les dossiers. Ce comité est constitué du Directeur des rencontres, Doulaye Konaté, (Directeur général du CAM), du Commissaire associé Samuel Sidibé (Directeur général du Musée de Bamako) et du Commissaire général des rencontres, moi-même, Simon Njami.
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La participation est-elle ouverte aux photographes de tous les continents ?
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Cette année, il y a des Africains et des Européens, mais l’exposition dite internationale dans laquelle les prix sont choisis est réservée aux africains. En revanche, des gens sont arrivés du monde entier pour les expositions périphériques.
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Quelles sont les perspectives pour la photographie africaine ?
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Les perspectives sont bonnes. Nous avons enregistré cette année environ 50 journalistes internationaux contre 30 lors de la dernière édition et 20 avant. Six musées américains se sont déplacés pour voir des visiteurs sont venus du Bengladesh, de l’Espagne. Ce qui est important maintenant, c’est de consolider les structures localement, en dotant la photographie d’une vraie maison pour qu’elle cesse d’être un « sans domicile fixe », abritée à la bibliothèque nationale.
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Cette Maison de la photographie n’existe que sur un décret, elle a un Conseil d’Administration, mais physiquement, elle n’existe toujours pas.
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Pour être performant et sortir de l’ornière, par quelle école les photographes maliens doivent-ils passer ?
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Je ne sais pas s’il y a un département et une spécialisation photographique à l’INA, cela m’étonnerait. Je sais en revanche qu’il y a des cours qui sont donnés au CAM (Conservatoire des Arts et Multimédia). Je sais également qu’il y a une école, un Centre de formation qui a été initié par Helvetas (la Coopération suisse) et qui, aujourd’hui, est une association de droit malien dirigée par Youssouf Sogodogo. Parmi les quatre Maliens qui ont été sélectionnés cette année, deux sont des sortants de ce Centre de formation.
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Propos recueillis par B. Daou.
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