Sidy Diabate réalisateur, ex-dga du CNCM : ‘‘La retraite pour retourner à l’effectivité de la réalisation’’

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Sidi Diabaté, directeur général adjoint du Centre national cinématographique du Mali (CNCM), a fait valoir ses droits à la retraite. Pour l’occasion  une cérémonie d’au revoir a été organisée à son honneur. C’était, le vendredi 4 janvier 2013, dans les locaux de la dite structure sis à N’Golonina. Cette réception d’adieu était placée sous la houlette du ministre de la Culture, Bruno Maïga en présence du directeur du CNCM, Moussa Ouane et de ses proches collaborateurs. Témoignages

Sidy Diabaté

« Le Centre National Cinématographique du Mali ne va jamais oublier Sidy Diabaté » a martelé Moussa Ouane le directeur du CNCM, parce que dira t-il, le réalisateur a été le témoin des toutes les aventures et de toutes les luttes que les cinéastes ont eu à mener jusqu’aujourd’hui. En effet, le nouveau retraité a été par fois patron, chef d’équipe, créateur, gestionnaire et technicien et réalisateur de films en somme un véritable chef d’orchestre durant ses trente dernières années.

Marié, père de quatre enfants deux filles et deux garçons, Sidy Fassara Diabaté, né en 1950, a fait mes études primaires à l’école de Oussoubidiagna dans le cercle de Bafoulabé, pour se retrouver à l’école fondamentale à Mahina, puis au lycée franco-arabe de Tombouctou et enfin au lycée Askia où il a terminé en philo-langue en juin 1970.

Orienté à l’ENSUP section histoire géographie, il obtient son diplôme en 1974. Dès lors commence pour lui alors une carrière d’enseignant qui lui conduira au Centre national de production cinématographique (actuel CNCM) où après de longues années de bons et loyaux services, le directeur général adjoint a pris sa retraite la semaine dernière. « J’ai enseigné au lycée Notre Dame du Niger, de là on m’a affecté à la Direction nationale de l’enseignement secondaire, général, technique et professionnelle où je m’occupais des CAP, du Brevet et du Baccalauréat. C’est de là que le ministère de l’information de l’époque a organisé un concours de recrutement des réalisateurs en 1979. Et depuis septembre de cette année, je suis au cCentre national de production cinématographique qui est devenu en 2005 le CNCM ».

De 1979 à son départ, il a participé à tous les films majeurs auxquels le CNCM a été associé « Quelques uns que je cite au hasard. J’ai été premier assistant de FALATO DE DJIBRIL KOUYATE,  de TADUNA DE ADAMA DRABO, de FARO UNE MER DE SABLE DE ABDOULAYE ASCOFARI  et troisième assistant de FINZAN DE CHEICK OUMAR Cissoko. J’ai réalisé entre autre, les documentaires DOGON TOUR, LE MALI EN MARCHE en 2003 et fait une série le FILON D’OR. Quant aux courts métrages, ils  sont assez nombreux. J’ai fait particulièrement LE MALI PAYS AU FEMININ ; Sinon mon tout premier film, je l’ai réalisé à Ouagadougou, un court métrage VEILLEE A BOLONGUE qui porte sur le problème de la sécheresse, c’était en 1986. C’est après cela que j’ai réalisé mon seul long métrage DA MONZON LA CONQUETE DE SAMANYANA, le premier film historique que les maliens aient fait ».

En 2011, le film présenté au FESPACO, a eu le premier prix du long métrage de l’UEMOA ainsi que le prix du meilleur décor.

Obligation de résultats

Fonctionnaire, il a su faire sans cesse faire preuve d’imagination et de créativité. Chaque fois que cela est nécessaire, il a su imposer ses choix, les faire respecter et parfois à user de diplomatie et de persuasion « J’ai eu la chance de diriger dans la commission de rédaction de la loi sur l’industrie du cinéma. J’ai piloté cette loi pendant 7ans de 1991 à 1998, pour qu’elle soit d’abord votée par l’Assemblée Nationale et ensuite promulguée par le président Alpha Oumar Konaré ».

Le réalisateur de DA MONZON a une connaissance très étendue du monde du cinéma, qu’il s’agisse de films, d’acteurs, de réalisateurs comme l’a souligné Mamadou Coulibaly le secrétaire général du comité syndical du CNCM: « Nous sommes à la fois triste et honorés. Triste parce que nous allons voir partir un de nos camarades d’exemple dans le travail. Depuis 1979, nous n’avons connu de lui qu’un camarade disponible. Les cinéastes, les comédiens, nous sommes en même temps honorés parce qu’après près de trente cinq ans de service et être admis à une retraite paisible, ça aussi c’est une chance. Nous souhaitons des exemples de sidi Diabaté dans ce service». Quant à Bekaye Traoré au nom du personnel dira que  « qu’on peut lui dire merci d’avoir été là et merci d’être là bien plus tard».

Présidant la cérémonie, le ministre de la Culture s’est associé aux propos élogieux ténus à l’égard de Sidi Fassara Diabaté. Bruno Maïga  a levé la séance en l’invitant à profiter du temps qu’il dispose pour donner le meilleur de lui-même en tant que réalisateur. « Sidy ne part pas, en fait, il retourne à l’effectivité de la réalisation». A-t-il conclu.

Désormais soulagé du lourd labeur administratif, Sidy Diabaté, se dit heureux de partir car un réalisateur quel qu’il soit, a plusieurs projets. C’est dire qu’il va s’atteler dorénavant au rôle de créateur, d’encadrement et de management d’équipe aussi bien sur les plans technique et qu’ artistique et surtout à porter à l’écran le documentaire sur Fily Dabo Sissoko.

Ce qui a fait dire à Salif Traoré, le secrétaire général de l’Union nationale des cinéastes du Mali que « cette retraite va lui permettre de bien préparer son beau rôle de cinéaste puisqu’un cinéaste ne va jamais à la retraite tant que la camera existe. Je crois qu’il aura toujours le besoin de s’exprimer avec sa plume. Donc nous lui souhaitons un bon départ de ce service et nous lui accueillons encore dans la grande famille des cinéastes». Et au directeur général du centre national de production cinématographique de renchérir en lui rappelant qu’il y a une dette à payer à savoir la réalisation d’un documentaire sur Fily Dabo Sissoko.
Fily Dabo Sissoko, un documentaire historique sur l’un des premiers intellectuels du Mali. Un film qui devra montrer ce grand intellectuel qui était tout à la fois, enseignant, politicien, chef de canton et qui a même dirigé le gouvernement français pendant 24 heures.

En attendant de sa casquette de retraité, il conseille les jeunes qui ont embrassé ou qui veulent embrasser le métier de cinéaste de ne pas s’attendrir. « Ce n’est pas un métier facile mais tant qu’on aime quelque chose il faut se dire qu’on peut ». Et surtout de ne pas se laisser gagner par la facilité « Aujourd’hui les écueils qui se présentent, peuvent être des fausses pistes. Autant il est facile d’enregistrer le son, d’enregistrer l’image, autant le cinéma devient exigeant. Au cinéma, il faut toujours se montrer créatif, montrer toujours les choses que les gens n’ont jamais vu, pour ce faire il faut maîtriser les outils techniques et cinématographiques ».

Ange De VILLIER

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