Après l’éclatement de la crise au Mali, début 2012, des artistes et des acteurs culturels de tous bords ont multiplié les initiatives et les créations pour valoriser la diversité et promouvoir la paix. Rempart essentiel contre l’intégrisme, la culture a joué un rôle majeur dans la construction d’une paix durable. En dépit de la crise, le showbiz malien connaissait, une relative embellie grâce à l’ingéniosité et surtout à l’instinct de survie de ses acteurs. Un mince espoir sur le point d’être enterré par les mesures préventives prises contre le Covid-19.
Les artistes, les hôteliers, les agences de voyage, les entrepreneurs culturels, les promoteurs d’espace de loisirs… Voilà autant de victimes collatérales des mesures préventives prises par le gouvernement afin d’éviter la propagation du coronavirus dans le pays. Dans les différents secteurs du showbiz, on essaye d’amortir le choc des pertes financières tant bien que mal en espérant sur un appui de l’état à travers des ajustements fiscaux ou des subventions. Et comme attendu, le président de la République a annoncé des mesures d’accompagnement dans un message à la nation prononcé dans la soirée du 10 avril 2020. Mais, il faut vite aller au-delà de l’annonce pour agir de façon efficiente sinon le coronavirus va assommer un secteur chancelant car sérieusement ébranlé par la crise sécuritaire à laquelle le pays fait face depuis près de deux décennies.
Et cela d’autant plus qui, au niveau des activités culturelles et artistiques, ces mesures préventives viennent au très mauvais moment parce que beaucoup de grands événements pointaient à l’horizon, notamment les festivals. Et pour de nombreux organisateurs, «ces mesures sont comme un coup de massue». Eut égard au fait qu’ils étaient à un stade où beaucoup de dépenses étaient déjà engagées pour financer les différentes initiatives.
«Les pertes financières sont énormes puisque ces mesures ont été prises au début d’une période de grande sollicitation. Nous sommes à la veille du Ramadan, donc une période de mariage à gogo. Ce qui suppose également beaucoup de recettes car les artistes et les cantatrices sont très sollicités», relève le promoteur de «Doussou Souma Sono», une agence de location d’instruments de musique et de matériels de sonorisation.
«Nous étions récemment attendus à Niagasola, en République de Guinée, pour un festival. Un événement reporté à cause du coronavirus», ajoute notre interlocuteur. Et de préciser : «même en période creuse, nous pouvions compter sur au minimum une sortie dans la semaine pour des recettes de 30 000 à 50 000 Fcfa».
Le promoteur de «Doussou Souma Sono» indique que son personnel de Doussou Souma Sono est déjà dans la galère puisque ce sont des jeunes qui, comme les artistes avec qui ils travaillent, pensent rarement à économiser pour des lendemains difficiles.
Quant au promoteur d’Africa Scène (organisatrice de Bam’Art), Abou Djitteye, il avoue (dans un reportage diffusé sur l’ORTM le lundi 13 avril 2020) avoir mis en chômage ses 50 agents. Selon Alioune Ifra Ndiaye, le président de la Fédération des artistes du Mali (Fedama), «la communauté des artistes et des acteurs culturels du Mali» s’attend à «des moments difficiles suite aux mesures prises au Mali et à l’internationale pour lutter contre la pandémie du coronavirus».
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