Le 20 juillet dernier, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, a présidé la cérémonie de clôture de la Semaine nationale du patrimoine culturel. C’était au Centre International de Conférences de Bamako, en présence de plusieurs membres de gouvernement, du corps diplomatique accrédité au Mali et des hommes de culture.
Durant 5 jours, les experts ont fait revisiter le Mali dans sa diversité culturelle par plusieurs fans de la culture malienne à travers des expositions (mausolées de Tombouctou, Tombeaux des Askia, des lieux sacrés comme le puits de Karantéla à San, la case de Kangaba et les lieux historiques tels que le Kouroukanfouka), des projections de films, de défilés de costumes, des présentations de coiffures traditionnelles, des contes et des conférences-débats sur le thème « Patrimoine culturel, facteur de dialogue, paix et cohésion sociale pour la consolidation de l’Unité nationale ».
Au cours de la cérémonie de clôture, le Premier ministre a déclaré : « le Mali, berceau des grands empires, a toujours été et demeure une terre de rencontres, un carrefour de civilisations. Son patrimoine culturel matériel et immatériel exprime de façon merveilleuse le brassage harmonieux de ses populations et explique éloquemment l’esprit de tolérance, le respect de soi et des autres, la convivialité si caractéristique des peuples de l’espace sahélien ».
Tous, ensemble, pour la défense du patrimoine culturel !
Il s’est insurgé contre le saccage des mausolées de Tombouctou par des vandales incultes et hérétiques. « Face à cette situation odieuse, nous sommes appelés à nous transcender pour la défense du bien commun qu’il importe de préserver avant tout. Et à l’évidence, dans la situation actuelle, face à la perte et à la poussée de l’obscurantisme, la question de la conservation et de l’exploitation du patrimoine culturel prend tout son sens » selon le Premier ministre.
A l’issue des échanges sur le thème durant toute la semaine, les experts ont adressé des recommandations au gouvernement. Il s’agit, entre autres : d’adopter des mécanismes de recourir à nos pratiques culturelles pour le règlement des conflits, faire du patrimoine culturel un outil efficace pour la consolidation de la paix, mettre en place des comités de suivi du patrimoine, sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur les dangers du patrimoine culturel, insérer le patrimoine culturel dans les programmes de l’enseignement scolaire, placer la culture en amont de toutes les actions et, enfin, s’inspirer des valeurs traditionnelles pour la gouvernance de notre pays. Le chef de gouvernement, tout en saluant les participants, les a rassurés d’un bon usage des recommandations qu’il estime pertinentes.
L’un des temps-forts de la cérémonie de clôture a été la couture d’un tapis symbolique aux couleurs nationales, par le Premier ministre et le corps diplomatique, comme pour annoncer l’impérieuse nécessité de recoller les morceaux d’un tissu social fragilisé par la crise depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier.
Banco pour Mme Diallo !
En initiant cette activité en cette période de crise politique, économique et culturelle, le ministère de l’Artisanat, de la culture et du tourisme a réussi à faire de la culture un véritable moment de dialogue et de cohésion sociale en regroupant les hommes de culture de toutes les régions du pays. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce flash-back dans l’arène de la culture de notre pays a suscité un engouement chez le public qui, durant toute la semaine, a débattu des sujets importants sur la paix et la préservation de la cohésion sociale, socle de la stabilité du pays.
À la cérémonie de clôture, le Premier ministre mesurant toute la portée de l’initiative, n’a pas manqué de saluer le ministère de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme pour le choix judicieux et pertinent des thèmes qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des missions prioritairement assignées au gouvernement.
Ousmane Ballo